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Les emplois menacés en Wallonie en cas de "no-deal" entre l'Union européenne et le Royaume-Uni

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 122 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 07/11/2017
    • de ZRIHEN Olga
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    L’Union européenne et le Royaume-Uni n’ont toujours pas réalisé d’avancées significatives sur les négociations portant sur les conditions de leur divorce.

    L’absence d’accord pourrait engendrer des conséquences importances sur l’économie de notre pays. Pouvant être automatiquement exclue de l’union douanière, faute d’accord, la facture relative aux frais de douane pour les importations et les exportations entre la Belgique et le Royaume-Uni, pourrait s’avérer être très salée. Une facture qui pèse actuellement 2,2 milliards d’euros. Les experts estiment que 42 000 emplois seraient menacés en cas de "no-deal".

    Quelles seraient les conséquences en Wallonie en cas de "no-deal" ? Parmi ces 42 000 emplois, quelle est la part relative en Wallonie ? Quels sont les secteurs concernés ou menacés dans notre Région ?

    L’impact socio-économique a-t-il déjà été étudié ?

    Un groupe de travail avait été mis en place au Fédéral en 2016. Les Régions ont-elles été conviées à participer à cette réflexion ?
  • Réponse du 29/11/2017
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    Une analyse des répercussions potentielles du BREXIT sur l’économie wallonne réalisée par l’IWEPS à la demande de l’AWEx évalue, en termes de valeur ajoutée et d’emploi, la dépendance de l’économie wallonne à la demande britannique en estimant les effets d’un arrêt total des relations commerciales avec le Royaume-Uni.

    L’étude révèle que globalement 1,6 % de la valeur ajoutée wallonne dépendrait des exportations à destination du marché britannique. Quant à l’emploi, il est estimé que 1,6 % des emplois en Wallonie (environ 20.000 emplois) dépendrait des exportations vers le Royaume-Uni.

    Ces estimations ne s’avèreraient bien entendu que si les échanges commerciaux entre l’U.E et le R.U devaient brutalement s’interrompre complètement et ce scénario est totalement improbable. Le « NO DEAL » ne signifie absolument pas l’arrêt des relations commerciales entre le R.U et l’U.E.
    Pour déterminer l’impact réel sur son économie, outre ses exportations directes vers le R.U, la Wallonie doit également tenir compte des flux interrégionaux. Il apparait en effet qu’une diminution des exportations flamandes (bruxelloises) vers le Royaume-Uni engendrerait une baisse de l’activité et de l’emploi dans certaines branches de production wallonnes qui fournissent des biens et services intermédiaires aux entreprises flamandes (bruxelloises).

    Dans le même ordre d’idée, une baisse de la demande britannique impacterait vraisemblablement bon nombre d‘autres pays européens, partenaires commerciaux essentiels de la Wallonie. La France, l’Allemagne et les Pays-Bas qui constituent les trois premiers marchés à l’exportation de la Wallonie, seraient notamment sensiblement affectés. Dès lors, certains secteurs de production wallons auraient aussi à subir des répercussions économiques par ce biais.

    L’analyse sectorielle des exportations wallonnes vers le marché britannique nous permet d’identifier les secteurs potentiellement les plus sensibles au BREXIT.

    Les 10 secteurs wallons les plus exposés au BREXIT seraient les suivants :

    - les instruments d’optique et de précision pour la médecine;
    - les produits en matières plastiques;
    - les produits pharmaceutiques;
    - les machines et équipements industriels;
    - les préparations agroalimentaires à base de légumes et de fruits;
    - le matériel de navigation aéronautique et spatial;
    - les produits de la boulangerie et de la pâtisserie;
    - les viandes de volaille;
    - les produits en papier et carton;
    - les produits en verre.

    Par ailleurs, en cas de No-Deal, les marchandises importées dans l’UE depuis le Royaume-Uni seraient soumises à des droits d’importation et en contrepartie le Royaume-Uni introduirait des droits d’importation sur les marchandises en provenance de l’UE.

    Ceci nous amène à deux montants :

    - pour les exportations wallonnes de marchandises vers le Royaume-Uni : le montant total que les importateurs britanniques auraient en théorie dû payer en 2016 si le Royaume-Uni avait appliqué des droits d’importation sur les produits importés depuis la Wallonie est de 81,9 millions d’euros. Cela correspond à 3,2 % du total des exportations wallonnes vers le Royaume-Uni ;

    - pour les importations wallonnes de marchandises depuis le Royaume-Uni : le montant total que les importateurs wallons auraient en théorie dû payer en 2016 si des droits d’importation avaient été prélevés sur les marchandises provenant du Royaume-Uni est de 38,8 millions d’euros. Cela correspond à 3,4 % du total des importations wallonnes en provenance du Royaume-Uni en 2016.

    Enfin, l’AWEx, via son administratrice générale, fait effectivement partie du Brexit High-Level Group qui a été mis en place en juin 2016 à l’initiative du Vice-Premier ministre et Ministre fédéral de l'Emploi, de l'Économie et des Consommateurs, M. Kris Peeters.

    Le Brexit High-Level Group est une plateforme qui a comme mandat de répondre aux préoccupations des « stakeholders » du monde économique belge (entreprises, opérateurs et institutions) sur les conséquences du Brexit à court, moyen et long terme.