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La fin du traitement des déchets des pays occidentaux par la Chine

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 318 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 14/11/2017
    • de DOCK Magali
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    La Chine a décidé en juillet dernier de ne plus se charger de 24 types différents de déchets venant des pays occidentaux, surtout des plastiques, pour se concentrer sur le traitement de leurs propres déchets.

    En effet, vu la croissance de la classe moyenne en Chine, les déchets chinois s’accumulent et vu le degré de pollution supplémentaire que suscite le traitement de ces déchets, alors que les grandes villes chinoises sont déjà confrontées à un environnement très pollué, la perpétuation du traitement de nos déchets en plus des leurs devient insoutenable.

    «Il n’y a pas de miracle. L’Europe va vivre, à court terme, une crise des déchets. Une partie des plastiques devra être incinérée dans un premier temps, si les installations le permettent. Puis, peu à peu, le marché retombera sur ses pattes.» pense l’avocate spécialiste en droit douanier et droit de l’environnement, Evguenia Dereviankine. Beaucoup pensent que des pays de l’Asie du sud-est pourront récupérer les plastiques qui partaient avant vers la Chine. Car pour le moment, les recycler en Europe resterait toujours plus coûteux que de les envoyer par la mer vers le Vietnam ou la Thaïlande. Néanmoins, un tel mouvement prendrait un peu de temps, et une période transitoire néfaste pourrait s’installer.

    Quels seraient les conséquences de cette décision chinoise quant au traitement de nos déchets  ? Monsieur le Ministre possède-t-il des statistiques sur ces 24 types de déchets que l’on exporte vers la Chine  ?

    Combien de tonnes par an sont concernées  ? Où en est la Wallonie en matière de recyclage de déchets plastiques par an  ?

    Combien de tonnes de déchets sont-elles incinérées par an en Wallonie ?
  • Réponse du 01/12/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    La Chine a effectivement annoncé, ce 18 juillet 2017, une restriction d'importation pour 24 flux de déchets, dont les plastiques provenant de "living sources". 

    Pour l'instant, l'organisation mondiale du Commerce a demandé des précisions sur la portée exacte des interdictions prévues. 

    Il semble qu’il s’agirait davantage d’une interdiction d'importation de flux souillés que d'une interdiction totale d'importation. Cela doit encore être clarifié.

    Il faut rester raisonnable face à cette décision et ce, pour plusieurs éléments :

    1° Concernant les flux des sacs bleus PMC, voire des sacs mauves P+MC ou encore des emballages industriels, une responsabilité du producteur existe.  C'était un choix, voici 20 ans, de responsabiliser les producteurs ou importateurs par rapport au traitement final.  il revient donc à Fost Plus et Val-I-Pac d'établir une ligne de conduite.  Si des efforts doivent être fait, c'est avant tout vers un tri à la source de qualité, pour éviter une contamination avec des déchets organiques par exemple.

    2° Concernant d'autres flux, qui sont des scénarios complémentaires à ceux développés par Fost Plus, comme les films dans les parcs à conteneurs, les pots de fleurs ou encore les plastiques durs ou films agricoles, si l’on considère le total collecté en 2016, on s’approche de +/- 4000 tonnes dans les recyparcs sur un total de plus de 2 millions de tonnes de déchets ménagers (soit moins de 0,2%). Malgré l’incertitude actuelle, il n’y a donc pas lieu de céder à la panique.

    3° Enfin, concernant les déchets industriels, sur base de la dernière enquête disponible (chiffres 2013), le constat est que seuls 11% des déchets industriels sortent de Belgique. De ces 11%, si vous prenez la France, les Pays-Bas et l'Allemagne, vous en couvrez déjà plus de 90%. 
    Il est un fait que ce sont surtout les pays où les fractions ne sont pas triées correctement, et donc souvent souillées, qui seront les premiers impactés. 

    La Wallonie a depuis 20 ans privilégié un tri de qualité avec un haut niveau d’exigence. Grâce à cela, elle a pu envisager sereinement une réorganisation au cas où les filières existantes venaient à être complètement saturées. 
     
    Entre-temps, l’administration a entamé une réflexion en vue d’établir, le cas échéant, de nouvelles orientations à court terme et à long terme.