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Les études sur les liens entre les cancers des agriculteurs et les pesticides utilisés en agriculture

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 118 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 14/11/2017
    • de ARENS Josy
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Le Gouvernement wallon a chargé une commission d’experts universitaires d’établir si la fréquence des cancers à Cortil-Wodon est plus élevée qu’ailleurs. Nous sommes tous dans l’attente des résultats de cette étude.

    Les rumeurs concernant la fréquence des cancers et l’utilisation par les agriculteurs de produits phytosanitaires sont un vrai problème.

    Elles nourrissent des inquiétudes légitimes. Néanmoins, si tant de rumeurs circulent c’est par manque de données fiables.

    Existe-t-il des études fiables (belges ou étrangères) qui analysent dans des régions déterminées la fréquence des cancers chez les agriculteurs ?

    Si oui, Monsieur le Ministre peut-il nous communiquer les références de celles-ci  ?

    Sinon, est-il prêt à réaliser une telle étude ?
  • Réponse du 07/12/2017
    • de COLLIN René

    La Wallonie se dote en effet progressivement des moyens nécessaires pour restreindre ou interdire l’usage des pesticides dont l’usage et l’exposition présentent des risques tant pour l’environnement que pour la santé. Je citerai les travaux parlementaires concernant la résolution adoptée le 22 juin 2016, visant à définir une stratégie de suppression du glyphosate en Wallonie et la résolution du 16 novembre 2017 visant à définir une stratégie d’interdiction des pesticides aux néonicotinoïdes en Wallonie. Avec mon collègue de l’Environnement, nous avons également répondu à trois questions d’actualité sur la question de la prolongation de l’autorisation du glyphosate en séance plénière du 29 novembre.

    Depuis 2013, la Wallonie met en œuvre son 1er Programme wallon de Réduction des Pesticides. Il comprend 37 actions et se divise en thématiques telles que la phytolicence, l’information du public, la protection du milieu aquatique, de l’eau potable, de zones spécifiques.

    Ce 1er programme définit plusieurs échéances de lutte contre les pesticides :
    * Depuis le 1er juin 2014, des mesures d’interdiction existent pour toutes les surfaces imperméables reliées à un réseau de collecte des eaux pluviales ;
    * Depuis le 25 novembre 2015, tout utilisateur, vendeur, ou conseiller de produits phytopharmaceutiques doit détenir une phytolicence. L’objectif est de réserver les manipulations des produits phytopharmaceutiques aux personnes ayant les connaissances requises ;
    * À partir du 1er juin 2018, des mesures spécifiques aux groupes vulnérables seront d’application (enfants, femmes enceintes, malades et personnes âgées). Des zones tampons seront obligatoires aux alentours des écoles, des hôpitaux, des crèches, des aires de jeux, etc. ;
    * À partir du 1er juin 2019, plus aucun produit phytopharmaceutique ne pourra être utilisé dans les espaces publics wallons. Les parcs, les bords des routes… devront être traités par des techniques alternatives comme le désherbage thermique ou mécanique. De nombreuses communes ont fait le choix de se déclarer « zéro phyto » sans attendre 2019.

    Comme vous l’a indiqué la Ministre de la Santé, en réponse à votre question écrite 101 sur « les études sur les liens entre les cancers et les pesticides », l’étude en cours prévoit effectivement de comparer la fréquence de cancers à Cortil-Wodon à la fréquence des cancers dans la population belge et/ou wallonne, utilisées ici comme populations « de référence ». Aucun critère de sélection n’est appliqué à leur définition. L’étude en cours vise à évaluer la fréquence de tous les types de cancers dans un échantillon restreint et à la comparer aux fréquences observées pour les populations de référence. Cette approche épidémiologique est classique et peut être retrouvée ailleurs en Europe. L’étude menée par les experts ne vise à tester que la fréquence des cas de cancer, mais n’envisage pas, à ce stade, de lien avec l’exposition environnementale. Le but de l’étude est d’objectiver l’excès de cancers dans ce quartier.