La valorisation du patrimoine industriel wallon
- Session : 2017-2018
- Année : 2017
- N° : 123 (2017-2018) 1
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Question écrite du 14/11/2017
- de ONKELINX Alain
- à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
La parution de l'ouvrage « Vive les hauts fourneaux » met une nouvelle fois en lumière l'importance du patrimoine industriel wallon.
Le prédécesseur de Monsieur le Ministre s'était plusieurs fois prononcé sur sa volonté de mettre en place une politique de valorisation mémorielle, sans toutefois préconiser une conservation des infrastructures. En effet, selon son analyse, les moyens financiers pour maintenir ce type d’infrastructures étaient trop importants.
Quelle est la position de Monsieur le Ministre à ce sujet ? Dans une optique touristique, une conservation en partie pourrait-elle être envisagée ?
Dans un souci de valorisation mémorielle, plusieurs associations actives sur la question du patrimoine industriel ont été rassemblées afin de travailler sur un projet concret et cohérent.
Une première proposition a été rendue en mars 2017 concernant le HF4 de Charleroi. Quelle suite lui a été donnée ? Quels budgets y ont été alloués ?
Comment ce projet se poursuit-il pour le reste des infrastructures encore présentes en Wallonie ? Je pense par exemple au HFB d'Ougrée.Un groupe de travail a-t-il été mis en place ?
Monsieur le Ministre est aujourd'hui en charge du patrimoine et du tourisme, voilà l'occasion de mener une vraie politique en manière de préservation et de valorisation de ce patrimoine. La mise en place d'un tourisme industriel cohérent et s'articulant sur l'ensemble de la Wallonie est-elle envisageable ?
Réponse du 27/11/2017
- de COLLIN René
Sur la question de la préservation du patrimoine industriel, je confirme effectivement ce que mon prédécesseur a annoncé à plusieurs reprises à l'honorable membre.
Il est faux de dire que la Wallonie se désintéresse de son patrimoine industriel puisque 218 biens de cette « catégorie » sont classés comme monument, que plusieurs sont repris sur la liste du patrimoine exceptionnel, voire reconnus comme patrimoine mondial auprès de l’UNESCO (les quatre sites miniers majeurs et les ascenseurs du Canal du Centre). De plus la Wallonie investit encore dans son patrimoine industriel. Ainsi, la deuxième phase de la restauration de la carrière Wincqz à Soignies, devenue centre des métiers de la pierre, va débuter avec un investissement de plus de 4 millions d’euros.
Les réaffectations à vocation culturelle et touristique existent également et les développements se poursuivent. La restauration/transformation du bâtiment des anciens fours bouteilles de la faïencerie Boch en centre de la céramique à La Louvière en est un exemple.
Quant aux réaffectations à vocation touristique, il s’agit déjà d’une réalité.
En ce qui concerne le haut fourneau 4, je renvoie également l'honorable membre aux réponses de mon prédécesseur. Il s’agit d’une question de site industriel à réaffecter, donc une question à dimension économique et urbanistique avant d’être patrimoniale. De plus, au vu de l’ampleur du site et des montants consacrés à son redéploiement, c’est clairement un choix de l’ensemble du Gouvernement.
Concernant le patrimoine et le projet de valorisation mémorielle, j’ai signé la convention avec les différents partenaires le 25 août dernier et les associations ont débuté leur travail de terrain : rencontre avec les acteurs, interview, médiation culturelle, etc. Le budget pour l’année 2017 est de 50.000 euros, ce qui permettra de couvrir les frais liés à la sensibilisation, l’implication des acteurs, des citoyens, des écoles, les collaborations artistiques, la communication, les publications, les expositions. Le projet est prévu sur deux années.
Avant de multiplier les expériences de ce type, il conviendra, me semble-t-il, d’en évaluer les résultats. C’est seulement sur cette base que nous pourrons envisager de consolider ou d’ajuster le modèle.