Le lutte contre le sans-abrisme
- Session : 2017-2018
- Année : 2017
- N° : 95 (2017-2018) 1
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Question écrite du 17/11/2017
- de TROTTA Graziana
- à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
À l'occasion d'une cérémonie d'hommage aux victimes du sans-abrisme organisée par le Relais social de Charleroi et qui s'est tenue à l'hôtel de Ville, on apprend que depuis novembre 2016, 24 personnes sans-abri ont perdu la vie à Charleroi.
L'an dernier, les victimes étaient au nombre de 21 et selon les acteurs de terrain, le plus interpellant est le nombre de jeunes parmi celles-ci.
Que ce soit à Charleroi ou ailleurs en Wallonie, les acteurs de terrain et les CPAS ne restent pas inactifs face à ce phénomène.
Parmi les plus récents projets soutenus par la Région, on doit bien sûr mentionner "Housing First" et les Capteurs logement. Pour ce qui le concerne, le projet "Housing First" mis en place à Charleroi depuis 2013 fait montre d'une certaine efficacité, avec jusqu'à présent 31 personnes qui ont été relogées et ont bénéficié d'un accompagnement spécifique.
Malgré cela, les chiffres évoqués précédemment semblent indiquer que les moyens et les actions consacrés à la lutte contre le sans-abrisme demeurent insuffisants.
Quelles sont donc les mesures que Madame la Ministre développe pour accompagner les jeunes en situation de grande précarité et les aider à s'en sortir ?
La Déclaration de politique régionale prévoit la création d'abris de nuit additionnels en Wallonie. Combien d'abris supplémentaires vont-ils être créés et quand ? Comment seront-ils répartis ?
Le texte prévoit également une multiplication des projets "Housing First" et la création de places d'accueil d'urgence et au sein des maisons communautaires. Madame la Ministre peut-elle communiquer des précisions sur le nombre de places qui vont être créées et quand ?
Concernant les projets "Housing First", vont-ils être renforcés dans les grandes villes de Wallonie qui, pour beaucoup, font face à une augmentation du nombre de personnes vivant dans la rue ?
Réponse du 27/11/2017
- de GREOLI Alda
Je suis sensible à la thématique du sans-abrisme et fais comme l'honorable membre le douloureux constat du nombre important de décès de personnes vivant dans la rue.
Plusieurs politiques initiées par la Région wallonne tentent d'endiguer ces situations extrêmes de précarité.
Les maisons d’accueil offrent un accompagnement des jeunes en situation de grande précarité, accompagnés de leurs parents. L’article 93 du Code réglementaire wallon de l’Action sociale et de la Santé prévoit qu’un abri de nuit au minimum est agréé dans les communes de plus de 50 000 habitants.
Un abri de nuit au minimum est agréé dans chaque province et est organisé par un pouvoir local, une association sans but lucratif ou une fondation ou par une province dans le cadre de ses missions de supracommunalité. La programmation territoriale des abris de nuit doit être réalisée pour le 31 décembre 2018. Actuellement, 211 places sont subventionnées en 2017 : Charleroi : 33 (CPAS) + 12 (ASBL Le Triangle) Mons : 12 (CPAS) Namur : 33 (Ville) Liège : 30 (ASBL Abri de nuit de Liège) + 22 (ASBL Opération thermos) Seraing : 12 (ASBL Un toit pour la nuit) Tournai : 25 (ASBL Auxiliis) Arlon : 20 (ASBL Resto du coeur) La Louvière : 12 (ASBL Picardie laïque). Sont prévus en 2018, 4 places supplémentaires à Mons et un nouvel abri de nuit organisé par le CPAS de Verviers. Des négociations sont en cours pour le Brabant wallon et Mouscron.
En ce qui concerne la création de places d’accueil d’urgence et au sein des maisons de vie communautaire, le budget 2018 nécessaire au financement des demandes supplémentaires introduites au 31 mars 2017 doit être approuvé par le Gouvernement wallon. La convention pour le projet Housing First du relais social de Mons débutera au 1er janvier 2018.
Je n’ai pas connaissance d’autres projets Housing First sur le territoire wallon, en dehors de ceux de Liège, Charleroi et Namur.