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Le Plan grand froid

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 98 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 17/11/2017
    • de POTIGNY Patricia
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Le Plan grand froid pour la période 2017-2018 vient d’être actionné et a pour ambition de donner la réponse la plus adaptée possible aux personnes précarisées ou à la rue lorsque les conditions climatiques hivernales deviennent particulièrement difficiles.

    Au fil des ans, les éducateurs de rue - ou tout autre professionnel en lien avec ce milieu - remarquent une modification du profil des personnes sans domicile fixe et une augmentation constante de leur nombre.

    Je voudrais donc savoir quelle est la «  réponse adaptée  » pour le public féminin  ?

    Même si elles restent minoritaires par rapport aux hommes, les places disponibles en abri de nuit ont-elles été revues à la hausse  ?

    A-t-on mis en place des solutions spécifiques pour ces femmes précarisées et à la rue  ?

    Quels sont les changements par rapport à 2016  ?

    Quant aux personnes présentant des problèmes de santé mentale, elles sont, elles aussi, en nette croissance.

    Le prédécesseur de Madame la Ministre avait d’ailleurs admis qu’il serait «  nécessaire de trouver d’autres moyens pour qu’elles soient accompagnées plus étroitement  ».

    Différentes pistes étaient, selon lui, à l’étude. Quand est-il  ?

    Les moyens supplémentaires annoncés ont-ils été matérialisés  ?

    Par rapport à l’enveloppe budgétaire de 444.771 euros allouée par la Région wallonne aux Relais sociaux wallons, quelle part pour la santé mentale  ?

    Y a-t-il une exigence de la Région wallon dans la manière dont sont ventilés ces subsides  ?

    Enfin, de manière plus générale, 354 places d’accueil sont disponibles en Wallonie, mais pour les professionnels du secteur, ce chiffre est insuffisant au regard de la population SDF existante. Des solutions d’urgence sont-elles prévues en cas de grand froid  ?
  • Réponse du 27/11/2017
    • de GREOLI Alda

    La problématique de l’accueil des femmes nécessite des réponses adaptées à diverses situations :

    1° En rue sur une courte durée, dans un contexte d'urgence sociale, des femmes seules avec enfant(s) ayant vécu des situations difficiles souhaitent rapidement trouver des solutions pour en sortir.

    2° En rue de manière plus durable, d’autres femmes isolées présentent des troubles divers en fonction d'accidents de vie. Elles ont moins de résilience et ont adopté des codes similaires aux personnes ancrées à la rue depuis des années. Elles ne sont pas spécialement en demande de sortir de la situation, songent juste à trouver un lieu où dormir en sécurité, où aller en journée pour trouver un certain confort de base.

    Au niveau de la prise en charge de la première catégorie, les abris de nuit peuvent parfois accueillir des familles. Les Dispositifs d’urgence sociale peuvent proposer un hébergement momentané et des solutions sont recherchées en vue d'orienter au mieux ces personnes par exemple vers des maisons d'accueil.

    Pour la deuxième catégorie, les différents services mettent en place une accroche progressive et peuvent apporter une réponse momentanée en tenant compte des impératifs de l'accueil mixte. Une des caractéristiques de ces personnes est la non-demande, le travail social d'insertion est vite confronté à ses limites.

    Concernant les places disponibles, la nouvelle programmation des abris de nuit permet une augmentation des places disponibles. Elle a déjà permis l’agrément de 53 nouvelles places à Arlon, Tournai et bientôt Verviers. Pour chacun de ces abris, une part des places d’accueil est prévue pour les femmes (cumulativement 10 places). Deux abris de nuit sont encore à créer : un en brabant wallon et un autre à Mouscron.

    La problématique de santé mentale que vous évoquez est de plus en plus mise en avant par les travailleurs sociaux des services. Une réflexion sera prochainement entamée sur la réforme en santé mentale. Les projets développés par les Relais sociaux tiennent compte de cette problématique grandissante.

    À Charleroi, le SASS (Structure d’accueil sociosanitaire) accueille principalement des personnes aux problématiques de santé mentale et/ou physique. Le Relais santé constitue un autre atout dans le domaine de la santé mentale.

    À Liège, il y a une possibilité de suivi grâce au projet « Précarité et santé mentale » : permanences psychologiques à l’abri de nuit ainsi qu’au service d’urgence médico-sociale du CHR. Il y a également un travail en réseau avec d’autres services davantage axés sur la santé mentale (par exemple l’ASBL REVERS, l’ASBL Article 23, le service de santé mentale, Psy 107, etc…).

    À Mons, les usagers présentant des troubles du comportement, disposent d'un accompagnement en santé mentale continu, grâce à la collaboration très étroite entre le Relais Santé et le 107.

    Cela permet :
    - l’accompagnement par un SPAD (projet « Soins psychiatriques à domicile ») des équipes jour-nuit-rue en termes de formation ;
    - le suivi d'un psychiatre qui sensibilise les équipes aux comportements à adopter leur donne des explications pharmacologiques pour diminuer la tension due à la non-prise de psychotropes ;
    - un lien permanent entre les psychiatres et les infirmières du relais santé ;
    - un accompagnement à domicile pour les personnes relogées par le capteur logement avec le référent logement du 107.

    En ce qui concerne les exigences de la Région Wallonne, pour les projets soutenus par les relais sociaux, ceux-ci doivent concerner :
    - les activités que les partenaires du relais social offrent aux bénéficiaires pendant la journée, la soirée et la nuit ;
    - les activités proposées par des travailleurs spécialisés et visant à établir des contacts et à écouter, orienter, accompagner et suivre les personnes se retrouvant à la rue ;
    - les actions facilitant le passage des situations de crise à un processus d'insertion sociale ;
    - et l'organisation d'un dispositif d'urgence sociale (DUS).

    Pour les Plans grand froid, le Gouvernement détermine annuellement et au plus tard le 30 juin, le plan d’action des relais sociaux urbains. Ce plan d’action reprend au minimum les axes suivants :
    1° la coordination du plan grand froid au départ des relais sociaux ;
    2° la durée du plan qui devra au minimum s’étendre du 1er novembre au 31 mars ;
    3° l’organisation d’un accueil continu et vingt-quatre heures sur vingt-quatre des sans-abri ;
    4° l’inconditionnalité de l’accueil durant la durée du plan ;
    5° la mise à disposition des commodités de base pour les sans-abris ;
    6° les modalités de l’évaluation.

    Chaque relais social doit respecter un cahier de charges minimum, avec pour objectifs principaux la mise en place d’un dispositif renforcé pour la période hivernale et les réponses aux besoins urgents de toute personne en détresse sociale aiguë. Ce cahier des charges impose de prévoir un dispositif supplétif ou dormant en cas d’absolue nécessité ou de saturation du dispositif, et ce, en collaboration et dans le respect des compétences des autorités locales.