La vaccination des Wallons contre la grippe
- Session : 2017-2018
- Année : 2017
- N° : 100 (2017-2018) 1
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Question écrite du 17/11/2017
- de SALVI Véronique
- à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
La grippe n’est pas anodine. Même si les symptômes sont banals, cette maladie virale peut apporter des complications et évoluer vers une insuffisance de plusieurs organes. Chez nous, environ 1000 personnes en meurent chaque année.
Selon une étude de Solidaris, les personnes de 65 ans et plus seraient trop peu nombreuses à être vaccinées en Belgique. L'étude avance que le taux de vaccination des 65 ans et plus aurait « sensiblement diminué au cours de ces 5 dernières années, en particulier en Wallonie et à Bruxelles ».
Alors que l'OMS recommande un taux de vaccination de 75 % pour cette catégorie de personnes, et que le taux de vaccination se situait autour de 60 % entre 2005 et 2009, la part des 65 ans et plus vaccinés aurait diminué de 8,6 points depuis 2010, pour atteindre 54,1% lors de l'hiver 2015-2016. L'étude avance en outre des différences régionales significatives : le taux de vaccination serait plus important en Flandre, qu'en Wallonie et à Bruxelles.
En Wallonie, la partie est de la région, le sud du Luxembourg et la partie frontalière du Hainaut présenteraient les taux de vaccination plus bas. Les acteurs de terrains plaident pour la mise en place d'une communication ciblée, mais aussi pour un « circuit de vaccination » simplifié pour le patient. Le constat posé est assez inquiétant.
Madame la Ministre peut-elle me confirmer celui-ci ?
Si celles-ci se confirment, comment expliquer les différences de pourcentages entre les différentes régions ?
Qu’est-ce qui fait que les Flamands se font plus facilement vacciner que les Wallons ?
A la lumière de ces chiffres et du protocole d’accord du 21 mars 2016 en matière de prévention, que met en place la Wallonie pour - si cela s’avère effectivement nécessaire - combler cet écart entre Régions et pour faire en sorte que le taux de vaccination des 65 ans et plus contre la grippe augmente de manière significative ?
Des campagnes de sensibilisation à cet égard sont-elles ou seront-elles prochainement mises en place ?
Réponse du 27/11/2017
- de GREOLI Alda
Les recommandations de vaccination contre la grippe saisonnière sont mises à jour chaque année par le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) sous forme d’avis. Cet avis est consultable sur le site du CSS et est édité dans le courant du mois de juillet. Il est chaque année relayé par la cellule de surveillance des maladies infectieuses de l’AViQ auprès des médecins généralistes, pour information
La vaccination est recommandée chaque année entre mi-octobre et mi-novembre, soit avant que ne commence réellement la circulation des virus provoquant la grippe. Il faut compter environ 15 jours entre le moment de la vaccination et le moment où l‘on est protégé contre la grippe saisonnière (temps de développement des anticorps).
Par rapport à l’année dernière, les recommandations sont inchangées.
En effet, nous ne pouvons que regretter que le taux de vaccination contre la grippe saisonnière reste bas. L’étude de SOLIDARIS n’est pas une étude de couverture vaccinale. La méthodologie s’est appuyée sur les données de facturation des vaccins remboursés, délivrés en officine publique aux affiliés des Mutualités Socialistes-SOLIDARIS pour l’hiver 2015-2016.
Nous ne pouvons donc pas confirmer les disparités provinciales. À ce jour, il n’existe pas de chiffres précis. L’enquête de santé de 2014 nous indique que le pourcentage de personnes à risque qui ont déjà été vaccinées contre la grippe varie en fonction de la région de résidence et reste faible.
Une limite de l’étude de SOLIDARIS est que les personnes âgées institutionnalisées en maisons de repos ne sont pas reprises dans les chiffres.
La promotion de la vaccination contre la grippe peut jouir de différents relais au niveau local, notamment au travers des médecins généralistes qui sont les premiers vaccinateurs en termes de grippe et qui informent leurs patients à risque de manière éclairée, que ce soit auprès de leur patient institutionnalisé ou non.
Les maisons médicales ont systématiquement intégré cette vaccination dans leurs actions de prévention et de promotion de la santé et sont un bon relais.
Les centres locaux de promotion de la santé sont également des promoteurs de la vaccination, comme les pharmaciens qui peuvent informer leur patientèle.
Finalement, chaque année, les différents services de médecine du travail invitent les professionnels de la santé à se faire vacciner. L’impact reste mitigé, les acteurs de terrain ne se sentant pas toujours impliqués au sujet de cette vaccination.
Le groupe de travail spécifique ‘vaccination’ qui découle du protocole d’accord du 21 mars 2016 a deux objectifs principaux qui se rapportent à l’élaboration d’une vision conjointe pour un financement de vaccins de manière la plus efficiente et à l’élaboration d’un arrangement efficace pour les vaccins actuellement remboursés qui ne sont pas encore inclus dans les vaccinations de base (la priorité est donnée à la vaccination Rotavirus).
Le plan prévention et promotion de la santé pourra permettre de dégager des actions plus concrètes d’ici 2018.
De plus, une réflexion est en cours avec l’ONE au regard du développement d’outils à l’attention des vaccinateurs (par exemple, folder d’appui scientifique pour mieux informer le patient doutant de l’efficacité vaccinale).
Enfin, concernant les campagnes, l’ASBL « Question Santé », qui est un de nos services communautaires de promotion de la santé spécialisés en communication, rappelle chaque année l’importance de la vaccination contre la grippe pour certains groupes de population. Elle rappelle aux professionnels de la santé que de nombreuses ressources telles que les informations, vidéos, supports de formation, etc. sont accessibles sur le site « vaccination-info.be ».