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L'obésité des jeunes

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 108 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 21/11/2017
    • de DUFRANE Anthony
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    C’est un constat : l’obésité des jeunes persiste. L’OMS a révélé que le nombre d’enfants en surpoids a été multiplié par dix en 40 ans et atteint le chiffre de 124 millions.

    Cette tendance inquiétante reflète l’impact du marketing alimentaire qui rend les nourritures saines trop onéreuses pour les familles.

    Même si le problème est complexe, il est connu depuis de nombreuses années. Il me paraît essentiel de poursuivre les efforts et je pense qu’il est important d’avoir une réflexion sur ce sujet. En effet, les enfants doivent passer moins de temps devant les écrans et en consacrer davantage aux activités physiques.

    Nous savons que la promotion de la santé chez les enfants est du ressort du PFWB. Cependant, Madame la Ministre pourrait-elle m’informer des responsabilités prises par la Région wallonne dans ce dossier ? Comment s’effectue la collaboration entre les différents niveaux de pouvoir dans cette thématique ? Enfin, que met en place la Wallonie afin de prévenir nos citoyens contre ce fléau ?
  • Réponse du 07/12/2017
    • de GREOLI Alda

    La problématique du surpoids en Wallonie particulièrement chez nos jeunes est une des priorités identifiées dans la première partie du plan de prévention et de promotion de la Santé.
    La Wallonie compte 25 % d’enfants de 2 à 17 ans en surpoids (BMI>25) et 9 % d’enfants obèses (BMI>30). Les enfants issus de couches socio-économiques basses de la population sont les plus touchés. Dans le Hainaut, ce problème est particulièrement inquiétant puisque ce sont (en 2012) respectivement 19 % et 9,8 % des jeunes de 10 à 17 ans qui étaient en surpoids ou en obésité, soit un total de 29 % de jeunes qui ont un poids excessif. Le problème est moins présent dans le Luxembourg avec 1,1 % de jeunes en surpoids dont 5,3 % sont obèses.
    L’objectif de l’Organisation mondiale de la santé est d’endiguer l’évolution du surpoids chez les enfants à l’Horizon 2020.

    Mon prédécesseur, Maxime Prévot a mandaté l’APES – U Liège pour coordonner l’axe alimentation et activité physique du Plan wallon de Prévention et de Promotion de la santé.
    Deux groupes de travail ont fait des propositions d’actions concrètes en matière d’alimentation équilibrée et durable, d’une activité physique régulière et de lutte contre la sédentarité chez les jeunes. Dans ces propositions, on peut notamment trouver les actions suivantes :
    - - Rendre obligatoire l’insertion d’un chapitre spécifique sur l’alimentation équilibrée et durable et l’activité physique dans chaque projet d’établissement scolaire ainsi que dans leur règlement, en étant attentif à l’aspect participatif, dans la construction et dans le suivi. Deux éléments doivent retenir l’attention : l’articulation avec le Pacte d’excellence, ainsi qu’avec les futurs plans de pilotage ;
    - - Proposer aux jeunes et à la communauté éducative une offre alimentaire en milieu scolaire et extrascolaire (repas, lunch, tartines, collations et boissons) accessible financièrement, diversifiée, de qualité, locale, de saison, équilibrée, de préférence bio et limitant le gaspillage;
    - - Supprimer les distributeurs et les points de vente d’encas sucrés et salés et proposer une aide à la mise en place d’alternatives aux distributeurs.

    Ces mesures témoignent, comme le souligne aussi l'honorable membre, qu’il est indispensable de développer davantage le concept de « Health in all policies ». En effet, la promotion de la santé ne peut se déployer pleinement, notamment, sans le concours d’autres secteurs. L’influence des facteurs socio-économiques, de l’éducation, l’enfance, la culture, le milieu du travail, l’environnement, la cohésion sociale, l’agriculture, etc., est prépondérante. Il s’agit d’en tenir compte !

    C’est pourquoi, dans le cadre du Plan wallon de Prévention et de Promotion de la santé, les différents niveaux de pouvoir concernés ont eu l’occasion de participer aux groupes de travail coordonnés par l’APES – U Liège en fonction des besoins.

    Monsieur Prévot avait notamment obtenu l’accord de principe des ministres responsables de l’enseignement pour leur participation à la construction et à la mise en place de ce plan. Par exemple, l’ONE et l’ADEPS étaient parties prenantes de ce travail de réflexion pour ce qui concerne l’alimentation et l’activité physique à l’école et dans les milieux d’accueil de la petite enfance. Les coopérations avec la Ministre de l’Éducation et avec les politiques dont j’ai la responsabilité en Communauté française (enfance) sont donc en cours.

    Par ailleurs, la Wallonie soutient les centres locaux de promotion de la santé qui mettent à disposition des citoyens et des professionnels (enseignants, PMS, PSE, etc.) des outils pédagogiques et de la documentation, entre autres, sur l’alimentation et l’activité physique.
    L’efficacité viendra d’un éventail de mesures concertées. Ce problème médico-social impose une quadruple coopération : interministérielle, avec les organismes assureurs, avec le secteur de l’enseignement et des loisirs (sport) et avec le secteur agroalimentaire.