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Les fuites d'eau en Wallonie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 366 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 22/11/2017
    • de DUFRANE Anthony
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    La semaine dernière la presse mettait en avant le gaspillage de l’eau potable en Wallonie.

    En effet, la Fédération wallonne des entrepreneurs de voiries s’inquiète que les producteurs-distributeurs d’eau potable wallons ne diminuent pas le taux de fuites d’eau qui touche 25 % de la production.

    De plus, le réseau est vieillissant. « Sur la période 2010-2014, les investissements en matière de conduites d’eau ont été, en moyenne, de 95 millions d’euros/an. Sur la période 2012-2016, les mêmes investissements ont été de 92,1 millions d’euros/an, en baisse de 3 %. Ces investissements comprennent à la fois les renouvellements de canalisations, les extensions de réseaux, ainsi que les luttes contre les fuites d’eau. ».

    Cela signifie que c’est moins d’1 % du réseau qui est renouvelé chaque année, cela ne fait qu’augmenter la vétusté du réseau.

    La Fédération wallonne des entrepreneurs de voiries a fait ses comptes : « En Wallonie, les pertes ont été, en 2014, d’environ 65 millions de m³ (soit l’équivalent du volume de 48 piscines olympiques perdues chaque jour). Pour 40.100 kilomètres de canalisations, cela représente environ 4.500 litres perdus chaque jour et par kilomètre de canalisation.".

    Je m’inquiète donc de l’état des canalisations wallonnes. Certes, un réseau sans aucune fuite n’est pas possible, cependant cette eau est réellement perdue. De plus, c’est quand même une perte d’énergie pour la produire et également une perte de chlore qui a servi à la potabiliser.

    En sachant que les nappes se régénèrent moins vite que par le passé, quels sont les objectifs de la Région wallonne en matière de fuites d’eau acceptables ? Quels moyens sont-ils mis en place afin de lutter contre les fuites et la vétusté des canalisations ? Une amélioration est-elle possible ? Quels sont les plans pour le futur ? Enfin, quelles sont les conséquences sur l’environnement ?
  • Réponse du 12/12/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    En se basant sur les plans comptables de l’eau remis au Comité de contrôle de l’eau, le surcoût de production d’eau lié à un volume produit, mais non enregistré s’élèverait à 22 centimes (15 centimes en taxes, et 7 centimes en réactifs de traitement et énergie). Ainsi, le coût total serait de 14 millions d'euros. Or, le volume consommé étant de 155 millions de m³ par an, c’est donc un surcoût par mètre cube distribué de 9 centimes d'euros qui peut être imputé à ces pertes.

    Par ailleurs, tant l’indicateur de perte que le taux de renouvellement des infrastructures sont des indicateurs de performance remis chaque année au Comité de contrôle de l’eau afin de permettre de juger de la politique d’investissement des distributeurs.

    L’enjeu est de trouver le bon équilibre entre les coûts liés au surcoût de production et le coût des investissements nécessaires pour renouveler les réseaux. Ce juste milieu est d’ailleurs prôné par l’Union européenne sous le vocable de Sustainable Economic Level of leakage, qui n’est pas un objectif « 0 perte ».

    À titre d’exemple, pour la SWDE :
    - l’âge moyen des conduites est de 47 ans ;
    - le pourcentage de renouvellement est de 0,8 % par an ;
    - l’Indice linéaire de perte (ILP) visé pour 2022 est de 4,40 m³/j/km, il est actuellement de 5,06 ;
    - la recherche de fuite implique 70 personnes, avec quelque 12.000 fuites réparées par an.

    L’impact environnemental des fuites d’eau est minime, hormis lors de cas exceptionnels où la fuite est tellement importante qu’elle induit un effondrement ou un affaissement en surface.

    La priorité aujourd’hui pour la Wallonie est de terminer l’assainissement des plus petites agglomérations et de sécuriser l’approvisionnement en eau dans toutes les régions de Wallonie.