/

Les informations en matière de santé sur le web

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 119 (2017-2018) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 27/11/2017
    • de ONKELINX Alain
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    D'après un récent article de presse, Internet poursuit son ascension en matière de sources d'information sur la santé puisque les trois quarts des Belges s'y réfèrent. Il semble même que 16 % d'entre eux remplacent une visite chez le médecin par une recherche sur le web, sans être sûr que l'information recherchée est 100 % fiable.

    S'il est vrai qu'Internet permet de s'informer rapidement sur sa santé, sans pour autant devoir se rendre chez le médecin, il ne faut pas pour autant en oublier ses pièges et ses limites. En effet, aucune certification n'assure actuellement la qualité de l'information donnée.

    Que pense Madame la Ministre à ce sujet ? Dispose-t-elle de chiffres propres à la Wallonie ?

    Afin de veiller à la santé de tous, ne pense-t-elle pas qu'il soit opportun de sensibiliser les citoyens aux limites du web à ce niveau ? Des mesures existent-elles déjà ? Peut-elle faire le point ?
  • Réponse du 14/12/2017
    • de GREOLI Alda

    Aller chercher des informations de santé ailleurs que chez un professionnel de santé n’est pas un phénomène nouveau. Nous connaissons tous dans les librairies les rayons bien remplis de livres sur le thème de la santé. Nous connaissons tous les rubriques santé dans les magazines. Le web rend cette information encore plus accessible, avec ses qualités, mais aussi ses défauts.

    On peut évoquer la qualité médiocre et le caractère commercial des certaines informations de santé sur Internet. La probabilité d’accéder à des informations de crédibilité douteuse est renforcée par le fait que l’internaute non expert en médecine et/ ou en recherche informatique utilise des mots clés trop généraux dans un moteur de recherche général. L’attention au référencement d’un site n’est généralement pas une priorité des promoteurs de sites scientifiques ou non commerciaux. Or l’internaute va privilégier les premiers liens listés par le moteur de recherche ce qui ne favorise pas forcément l’accès à une information de qualité, comme on peut le lire dans l’article de Santé conjuguée consacré à cette thématique et édité par la Fédération des Maisons Médicales.

    La sensibilisation des citoyens au contrôle minimal de la qualité de l’information de santé sur internet est importante. De nombreuses associations le font déjà.

    Les mutuelles s’en occupent. L'octroi d'aide, d'information, de guidance et d'assistance en vue de promouvoir le bien-être physique, psychique et social est une de leurs missions reconnues par la loi du 6 août 1990 relative aux mutualités et aux unions nationales de mutualités. C’est d’ailleurs suite à un sondage d’une mutualité auprès de ses membres que la presse a publié récemment plusieurs articles sur le sujet.

    On peut également citer d’autres associations. Ainsi, la plate-forme Promo Santé Net qui est un regroupement des services de promotion de la santé en Belgique francophone qui ont décidé de regrouper leurs sites sous une bannière « promo santé net ». Pour faire partie de cette plate-forme, les adhérents souscrivent à une charte où ils s’engagent à respecter des critères d’accessibilité, de crédibilité et de contenu pour leur site. Parmi les adhérents, on retrouve notamment le FARES, mangerbouger.be, Éducation santé. Cette plate-forme contribue à amplifier fortement le référencement de ces sites et donc à améliorer leur visibilité et de facto la visibilité d’une information fiable.

    L’AViQ soutient par ailleurs la Société scientifique de médecine générale pour son site internet « mongeneraliste.be » qui est réalisé par des médecins de famille en collaboration avec l’ASBL Question santé et des mutualités. Il fournit une information sérieuse et validée, indépendante de tout intérêt commercial. Cela se fait sous la forme de dossiers très complets sur différentes maladies ainsi que fait sous la forme de plus d'une dizaine de vidéos reprenant des informations médicales et des témoignages de patients.

    D’une façon plus générale, la sensibilisation des citoyens aux limites du web fait partie de l’éducation aux médias dont l’objectif principal est de développer chez les citoyens une analyse critique des messages médiatiques. Cet objectif est poursuivi, entre autres, par ma collègue, Ministre de l'Enseignement et de Promotion sociale en Fédération Wallonie-Bruxelles.

    L’accès à l’information médicale passe également par l’organisation de la 1re ligne de soins et la Wallonie met tout en œuvre dans le cadre de ses compétences pour la rendre accessible à un plus grand nombre. De nombreuses mesures ont été prises pour valoriser et faciliter l’accès aux médecins généralistes quelle que soit la situation géographique, économique ou encore le niveau d’information en matière de santé des patients. Nous pouvons citer Impulseo qui encourage notamment les médecins généralistes à s’installer dans des zones nécessitant la présence de médecins généralistes supplémentaires. Nous pouvons également citer le soutien aux maisons médicales présentes sur tout le territoire wallon qui offrent des soins de santé de qualité, pluridisciplinaires et accessibles à tous.

    Enfin, nous pouvons également citer les campagnes de prévention de grande ampleur (grippe, VIH…) qui incitent à consulter un médecin généraliste.