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L'intégration de l'intelligence artificielle dans les administrations publiques

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 121 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 27/11/2017
    • de CULOT Fabian
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    L’intelligence artificielle peut s’appliquer à tous les secteurs. C’est le cas de la logistique et, notamment, celle du secteur public. Prenons un exemple : si un équipement a une durée de vie théorique de 100.000 cycles et qu’il est prévu de le changer à un temps T, cela coûte cher, car certaines pièces peuvent en réalité être utilisées durant 150.000 cycles. L’intelligence artificielle permet, elle, de mesurer avec exactitude la durée de vie théorique de chaque pièce et de prévoir leur remplacement.

    Cela est également valable pour les ressources humaines dont on peut optimiser le rendement grâce à l’évaluation de la durée des tâches afin d’éviter la sous/surcharge de travail et ainsi permettre l’adaptation des horaires.

    Ces nouvelles technologies sont des opportunités pour réduire les coûts de fonctionnement de manière transversale. Madame la Ministre est-elle ouverte à l’intégration de technologies d’intelligence artificielle au sein de nos administrations wallonnes ?

    Des techniques d’optimisation logistique sont-elles déjà mises en place à ce niveau ?
  • Réponse du 14/12/2017
    • de GREOLI Alda

    Comme en témoigne l’utilisation massive des données gérées tant par le secteur public que par le privé, il est indéniable que se posent à la fois la question de la gestion de ces données et du recours à une informatisation de celles-ci.

    Si on s’en réfère au rapport de Cédric Villani, député mathématicien français qui a planché sur cette question en vue de définir une stratégie nationale sur l’intelligence artificielle pour la France et pour l’Europe, il est clair que tôt ou tard l’intelligence artificielle trouvera sa place dans tous les secteurs.

    Pour y parvenir, l’auteur évoque les nombreux défis à relever, Cédric Villani met ainsi en exergue quelques préalables dont un qui lui paraît essentiel et urgent : « c’est de répertorier, cartographier les données et de faire ce travail à l’échelle européenne » afin de comprendre ce qui est interopérable et qui peut être mis en réseau. Il précise que dans un deuxième temps, il faudra évoluer vers un rapport de confiance envers l’IA afin de construire une « éthique de la confiance ».

    En effet, comme l’indique également Loïck Gérard, chercheur à UNamur -Namur digital institute, dans son rapport sur la robotisation des services publics, au-delà des aspects techniques se posent d’autres questions quant à la légalité d’une décision administrative qui serait prise de manière autonome par une IA ? Comment une IA expliquera-t-elle le pourquoi d’une décision prise ?

    Au-delà de ces questions juridiques, se pose enfin la question du financement de ce type de stratégie qui est évaluée à plusieurs dizaines de milliards d’euros à l’échelle de l’union européenne.

    Dès lors, s’il est constaté que notre société est en marche vers une modification des fonctions en raison des évolutions technologiques, il me semble prématuré de nous lancer « tête baissée » dans cette aventure sans en avoir mesuré au préalable les conséquences sociologiques, juridiques et économiques, ce qui n’empêchera cependant pas mon administration de veiller à se diriger vers une administration agile, au service du citoyen.