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La répartition modale du transport de marchandises en Région wallonne

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 393 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 27/11/2017
    • de CULOT Fabian
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Les dernières données accessibles sur le site du SPF Mobilité montrent que la répartition entre les différents modes de transport pour le convoi de marchandises ne s’est pas réellement améliorée entre 1995 et 2010.

    En effet, on passe de 72.5 % de transport par route, 15.3 % pour le chemin de fer et 12.2 % pour la navigation intérieure en 1995 à 76.5 % pour la route, 9.1 % pour le rail et 14.4 % pour la voie d’eau en 2010.

    Si ces chiffres interpellent à plusieurs niveaux, qu’en est-il de la répartition modale du transport de marchandises en Région wallonne ?

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de données plus actuelles ?

    A l’heure de la transition écologique, on constate une diminution du transport de fret par rail. Bien que le transport fluvial se voit légèrement privilégié, c’est le transport par route qui remporte toujours la palme.

    En tant que Ministre en charge des Transports, mais aussi de l’Environnement et de la Transition écologique, que fait Monsieur le Ministre pour inciter au transport de fret par voie fluviale et ferroviaire et désinciter au transport routier dont un des nombreux impacts est l’émission de particules fines de type PM 10 et PM 2.5 ?

    Liège jouit d’une plateforme multimodale qu’est le Trilogiport. Quelle est la répartition modale du transport de marchandises entrant et sortant de la plateforme ?

    Dans la même optique, il a été prévu un rehaussement des ponts sur le canal Albert afin d’améliorer la mobilité générale aux alentours du canal, de rendre le transport fluvial plus attrayant et donc d’inciter à renoncer au transport de marchandises par route.
  • Réponse du 18/12/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    En Région wallonne, il n’existe pas de données officielles récentes concernant la répartition des parts modales du fret, car les opérateurs rail ne communiquent pas leurs données.

    Les dernières données officielles datent de 2009 et laissaient en effet apparaitre une prédominance du mode routier, 84 % (75,7 % en 2000) qui se confirme encore ces dernières années aux dépens du rail (10 % en 2009 contre 17 % en 2000), la part du « fluvial » ne dépassant pas les 7 %. 
    L’explication est à trouver dans la grande flexibilité de la route et dans le fait que ce mode est quasi incontournable dans la chaîne logistique. 

    Concernant les actions prise en faveur du fluvial, au total, un budget de plus de 500 millions euros qui a été dégagé pour moderniser et développer le réseau fluvial wallon sur la législature.

    Dès le début de cette législature, il a décidé d’investir davantage dans les voies hydrauliques pour les rendre plus attractives. Il s’agit en effet d’un réel enjeu majeur stratégique pour toute la Wallonie.
     
    En effet, les camions qui transitent sur le réseau routier wallon ont un impact conséquent sur l’état des routes : le passage d’un semi-remorque de 44 tonnes équivaut au passage d'environ 150.000 véhicules cumulés. Il est donc plus que nécessaire d’attirer autant que possible le transport de marchandises par les voies fluviales.
     
    Actuellement, 40 millions de tonnes de marchandises sont transportées par bateau chaque année sur les 450 km de voies d’eau navigables en Wallonie, ce qui représente l’équivalent d’environ 2 millions de camions qui ne se retrouvent pas sur nos routes, en augmentation malgré le départ de la sidérurgie très utilisatrice de la voie d’eau.
     
    Il a donc été décidé d’intégrer les voies hydrauliques au « Plan Infrastructures 2016-2019 ». Concrètement, ce sont 75 millions euros qui y sont consacrés pour moderniser les infrastructures fluviales afin de favoriser le développement socio-économique de la Wallonie et doper la création d’emplois locaux. Par ailleurs, le dossier Seine-Escaut, soutenu par l’Europe au travers du programme RTE-T, dispose d’un budget total de 150 millions d’euros
    En additionnant l’ensemble des budgets obtenus dans le cadre du « Plan Infrastructures 2016-2019 » (75 millions d'euros), des budgets classiques du Service public de Wallonie (près de 200 millions d'euros), de la SOFICO (plus de 100 millions d'euros), du cofinancement du projet européen RTE-T Seine-Escaut (150 millions). C’est une enveloppe budgétaire inédite de plus de 500 millions d'euros qui est ainsi programmée en investissement et en entretien infrastructurels pour le réseau fluvial wallon sur cette législature !

    Il s’agit, entre autres, d’augmenter le gabarit de nos voies navigables pour permettre le passage de bateaux de grand tonnage et de poursuivre leur entretien afin qu’elles continuent à remplir leur rôle. Certains ouvrages présentent en effet un degré de vétusté auquel il faut remédier en vue de maintenir des conditions de sécurité de navigation et de régulation du débit des eaux.
      
    De plus, afin de mettre en œuvre une gestion « high-tech » des infrastructures wallonnes, il a été décidé de lancer un ambitieux projet de modernisation des outils de gestion des flux de transport et des données sur l’ensemble de son territoire, que ce soit sur le réseau routier ou fluvial. Les missions confiées au nouveau Centre PEREX 4.0 seront donc étendues aux voies navigables afin d’y gérer également le trafic fluvial.
     
    Cette grande nouveauté permettra à la Wallonie de se positionner dès demain à l’avant-garde européenne pour le contrôle et la surveillance de l’état du réseau fluvial et de ses ouvrages d’art hydrauliques (écluses, barrages, ascenseurs, ...). Les équipements informatiques et électromécaniques seront en partie mutualisés avec celui concernant le réseau routier.

    Concernant le transport de marchandises du port autonome de Liège (englobant la plateforme du Trilogiport), sur l’année 2015, la répartition en tonnage était la suivante : 74 % des trafics se font par voie d’eau, contre 18 % par routes et 8 % par rail.