La gestion des populations de sangliers

• Session : 2017-2018
• Année : 2017
• N° : 151 (2017-2018) 1

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• Question écrite du 27/11/2017

  • de DUFRANE Anthony
  • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
  
  Beaucoup de choses ont déjà été écrites et relayées sur l'augmentation des populations de sangliers. Ses principales causes semblent être le réchauffement climatique avec ses conséquences sur la fructification forestière et la mortalité des jeunes sangliers.
  
  Il existe aussi certaines "zones refuges" dans lesquelles la pratique de la chasse est difficile, dangereuse, voire interdite.
  
  Ce phénomène étant présent sur toute l'Europe occidentale, les services de Monsieur le Ministre ont-ils analysé ce qui se faisait dans d'autres pays ou régions ? Des stratégies particulières sont-elles mises en place pour chasser les sangliers dans les zones urbaines et péri-urbaines ?
  
  Pense-t-il que le retour annoncé du loup en Wallonie ait un impact sur les populations de sangliers ?

• Réponse du 11/12/2017

  • de COLLIN René
  
  J’ai déjà eu l’occasion à maintes reprises de m’exprimer sur ce dossier.
  
  Depuis une vingtaine d’années, les populations de sangliers sont présentes dans les zones périurbaines un peu partout en Europe, y compris chez nous en Belgique. De manière générale, on peut dire que la colonisation des zones périurbaines par le sanglier, espèce omnivore et opportuniste, s’explique par une offre en ressources alimentaires et en refuge-quiétude importante dans ces zones.
  
  Je souhaite rappeler quelques consignes simples qui permettent de prévenir les dégâts liés à la faune sauvage :
  - en installant des protections efficaces autour des propriétés ;
  - en évitant que des déchets soient abandonnés à la portée des animaux ;
  - en arrêtant de soigner les animaux sauvages.
  
  En outre, une brochure d'information de 4 pages, décrivant de manière succincte les raisons qui poussent les sangliers à commettre des dégâts dans les jardins et les moyens pratiques de s'en protéger, a été réalisée et est téléchargeable sur le site internet http://environnement.wallonie.be/publi/dnf/degats.
  
  Chaque ville ou commune, confrontée à une telle situation, doit mettre tout en œuvre pour que les zones potentielles de refuge du grand gibier, dans ces zones urbaines et périurbaines, puissent faire l’objet d’opérations de chasse ou de régulation du grand gibier. À cette fin, le Département de la Nature et des Forêts (DNF) se tient à la disposition des villes et communes concernées afin de les assister dans une telle démarche, tout particulièrement les aider à louer le droit de chasse sur leurs propriétés et leur délivrer des autorisations de destruction.
  
  Une difficulté supplémentaire en zone urbaine et périurbaine est le morcellement des propriétés, qui rend la mise en œuvre de la chasse et des opérations de destruction du sanglier très difficile, ces pratiques ne pouvant être imposées de facto aux propriétaires et nécessitant leur assentiment.
  
  Les pays limitrophes de la Wallonie confrontés à la problématique du sanglier en zone périurbaine n’ont pas à ce jour trouvé de solution miracle pour y remédier.
  
  En ce qui concerne le retour du loup en Wallonie, ce qui semble de l’ordre de la probabilité à court ou à moyen terme, il se limitera dans un premier temps à la visite de l’un ou l’autre individu en dispersion. Cela n’aura aucun effet sur les populations de sangliers, a fortiori dans les zones urbaines et périurbaines qui ne sont pas en première ligne pour accueillir ce retour.