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Le virus Usutu

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 153 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 20/11/2017
    • de MOUYARD Gilles
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Le virus Usutu, qui peut causer la mort de plusieurs espèces d’oiseaux, serait de retour dans notre pays pour la deuxième année consécutive.

    En effet, depuis le mois d’août les découvertes de cadavres de merles, les premières victimes du virus, se sont multipliées dans notre pays principalement en Flandre, à Bruxelles et à Liège.

    Il serait cependant difficile de chiffrer l’impact exact du virus sur nos populations de merles, car il est tout simplement difficile de compter tous les merles morts. Mi-octobre, une quarantaine de morts d’oiseaux ont été attribuées au virus au mois de septembre en Wallonie et à Bruxelles.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation ? Pourrait-il faire le point sur l’étendue du virus Usutu sur le territoire wallon ? A-t-il de nouveaux chiffres à nous communiquer sur l’épidémie de ce virus ? Existe-t-il un risque de contagion des animaux domestiques par le virus Usutu ? Dans l’affirmative ou la négative pourrait-il justifier sa réponse ?
  • Réponse du 19/12/2017
    • de COLLIN René

    Le cycle biologique normal du virus Usutu consiste en une transmission d’oiseau en oiseau, par des moustiques ornithophiles. Le risque de propagation est donc corrélé à l’intensité de l’exposition aux moustiques, d’où la saisonnalité de l’infection.

    De nombreuses espèces d’oiseaux sont sensibles à l’infection, quelques-unes sont, en plus, sensibles à la maladie. Cela veut dire que, chez de nombreuses espèces, il y a infection (on trouve des anticorps), mais l’infection reste asymptomatique et la mortalité nulle, tandis que chez d’autres, la maladie se développe.

    Les volailles d’élevage sont sensibles à l’infection, mais pas à la maladie.

    Selon la littérature, les espèces les plus sensibles à la maladie, donc chez lesquelles le taux de mortalité semble être le plus élevé, sont les merles et les rapaces nocturnes.

    En 2017, 39 oiseaux morts d’une infection par le virus Usutu ont été dûment identifiés en Wallonie et à Bruxelles par le réseau de Surveillance sanitaire de la Faune sauvage. La répartition de cet effectif est la suivante :
    25 merles noirs,
    5 martinets noirs,
    2 moineaux,
    1 pinson des arbres,
    1 troglodyte mignon,
    1 mésange charbonnière,
    1 pie,
    1 pigeon,
    1 geai des chênes,
    1 chouette hulotte.

    Il existe un risque zoonotique (transmission à l’homme), mais il semble infinitésimal et la littérature scientifique suggère qu’il concerne exclusivement des personnes immunodéprimées.

    Il n’existe aucun médicament antiviral dont l’efficacité serait dûment démontrée. Il n’existe pas encore de vaccins. Comme ce virus est transmis par les moustiques, prendre des mesures pour diminuer l’exposition d’une cible donnée aux moustiques diminue automatiquement le risque d’infection par le virus.

    Je suis en contact avec le réseau de Surveillance sanitaire de la Faune sauvage à ce sujet.