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La parution de la nouvelle étude d'Elia

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 92 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 28/11/2017
    • de PUGET André-Pierre
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports

    Une récente étude d’Elia, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité en Belgique, plaide en faveur de nouvelles centrales au gaz et d’une prolongation du nucléaire.

    Elia tire comme conclusion qu’à l’avenir, le système électrique belge devra s’appuyer principalement sur les énergies renouvelables combinées à des centrales au gaz et complété par des échanges transfrontaliers.

    Ma première question concerne ce rapport  : quelle est la position de Monsieur le Ministre au sujet des solutions préconisées par Elia  ?

    Ma seconde question concerne le thorium, parfois présenté comme une alternative au nucléaire actuel. Les réserves de thorium sont relativement abondantes et permettraient d’assurer les besoins énergétiques du monde entier pour plusieurs siècles. Quelle est la position de Monsieur le Ministre au sujet du thorium et des centrales au thorium  ?

    S’agit-il d’une alternative crédible à ses yeux  ? Dans la négative, quels sont les inconvénients qu'il soulève contre le thorium ?
  • Réponse du 30/11/2017
    • de CRUCKE Jean-Luc

    Comme le précise ELIA dans ses communications, le transporteur d’électricité n’a pas pour vocation de proposer un scénario plutôt qu’un autre. Cette étude vise à simuler des scénarios extrêmes afin d’analyser la sensibilité et fournir des éléments quantitatifs tangibles quant aux mesures à prendre pour assurer la sécurité d’approvisionnement.

    Le point de départ d’ELIA est la sortie du nucléaire en 2025, conformément à la loi de 2003. L’étude estime les moyens nécessaires afin d’assurer cette sécurité avec l’arrêt définitif de 6GW de capacité nucléaire. Cette capacité doit en effet être remplacée en partie par d’autres moyens de production, dont principalement les centrales au gaz qui ont cette caractéristique d’être flexibles et donc de pouvoir s’adapter à l’intermittence de certains renouvelables. Les autres moyens qui contribuent à la sécurité sont : la flexibilité (effacement ou déplacement) de la demande (massivement présente dans le scénario DEC de l’étude, bien que faiblement « activée ») ; le stockage (local ou central, tel que Coo) ; l’importation (via les interconnexions). Les énergies variables (solaire et éolien) ne peuvent intervenir directement dans la capacité flexible nécessaire à la sécurité.

    Nous analysons les différents scénarios au regard de nos propres objectifs renouvelables et de ce que la région peut offrir en matière de flexibilité (stockage et déplacement des charges).

    Il s’agit d’un outil d’aide à la décision essentiel dans le cadre du pacte, même s’il ne sera pas considéré de manière isolée.

    Le thorium est un sujet de recherche et d’expérimentation depuis les années ’50, et n’a jusqu’ici donné aucun résultat « commercialisable ». Il fait partie des éléments radioactifs. Il s’agit d’une énergie nucléaire, qui offre des avantages en ce qui concerne la problématique de la prolifération nucléaire, mais ne résout pas un nombre important d’enjeux propres au nucléaire. Parmi ceux-ci il y a lieu de compter sur la production de déchets radioactifs, les dangers inhérents à ce type de process industriel, les coûts élevés de la technologie…

    Par ailleurs nous nous inscrivons dans une dynamique de court et moyen terme où nous devons compter sur les solutions immédiatement disponibles, même si des évolutions technologiques sont encore attendues. En conclusion, le thorium, pourquoi pas si les désavantages sont limités, mais je ne vois pas sa place aujourd’hui dans le mix énergétique pour résoudre nos enjeux à court et moyen termes.