/

Le chanvre wallon

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 162 (2017-2018) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 29/11/2017
    • de MOTTARD Maurice
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Avant de tomber dans l’oubli, le chanvre a fait, pendant de nombreuses années, partie du paysage agricole wallon.

    Mais aujourd’hui cette plante qui pousse partout et toute seule, sans pesticides et sans engrais, revient sur le devant de la scène et la majorité des producteurs sont bio.

    C’est à Marloie, il y a un an, qu’une unité de défibrage de chanvre industriel a été inaugurée. Cette unité devait permettre de produire des fibres à destination des secteurs de la construction (matériau isolant), de la papeterie, de l’alimentation pour bétail et du textile.

    Les premiers vêtements réalisés en fibres de chanvre ont d’ailleurs été présentés à la Lux Fashion Week d’Arlon.

    Semble-t-il à Monsieur le Ministre qu’il s’agisse d’une filière prometteuse d’activité économique et de création d’emplois ?
  • Réponse du 19/12/2017
    • de COLLIN René

    Le développement de la filière « Chanvre » me tient à cœur depuis de nombreuses années, car je suis tout à fait convaincu de son caractère prometteur.

    Entre 2012 et 2015, grâce à l’appui de la Région wallonne, l’ASBL Chanvre wallon mène, en association étroite avec le Centre wallon de Recherches agronomiques (CRA-W), un projet global de « réimplantation du chanvre industriel », structuré autour de trois axes (filière, recherche, promotion), animé par une coordinatrice temps plein.

    En 2015, j’ai fait aboutir le soutien par la Région wallonne du projet porté par Chanvre wallon et le Centre d’Economie Rurale (CER) « vers les 1000 hectares de chanvre cultivés et transformés en 2020 en Wallonie ». Globalement un financement wallon de 164 500 euros est attribué à l’ASBL Chanvre wallon pour le programme 2015-2017 alors que le CER se voit doté de 82 000 euros.

    A mon initiative, le Gouvernement wallon du 21 juillet 2016 a sélectionné 18 projets de hall-relais agricoles dont le projet « Graines bio et d'ici » porté par Bel Chanvre, la coopérative des producteurs de chanvre industriel et par la société « Land, Farm & men » à la base du label « Graines de curieux ». Ces deux sociétés disposent de l’accréditation Bio. Le hall relais vise l’installation d’une unité 100 % Bio de traitement, transformation et conditionnement et donc valorisation de productions végétales originales comme les graines de chanvre, quinoa, voire sarrasin ou caméline.

    L’usine de défibrage inaugurée en septembre 2016 correspond à ma vision du développement de filières agricoles en vue de la production de valeur ajoutée en Wallonie, non délocalisable et produite par des PME et donc aussi de la création et du maintien d’emplois locaux et durables. Je citerai quatre atouts : un encadrement dynamique de la culture et de la recherche de débouchés, l’unité de transformation, des entreprises de transformation et valorisation de la fibre, de la paille et de la graine et enfin la valorisation dans de nouveaux débouchés.

    Par ses caractéristiques, la culture de chanvre répond parfaitement aux exigences du développement durable : culture très peu, voire pas du tout exigeante en intrants, peu exigeante en termes de sols et de climat, excellente tête de rotation, plante nettoyante et qui se prête très bien à la culture biologique. Comme culture à haut rendement en biomasse, le chanvre fixe une quantité considérable de CO2 dans sa paille (3,06 tonnes de CO2 par hectare), et a donc un effet positif sur la réduction des gaz à effet de serre.

    Enfin l’entièreté de la plante est utilisable et les fibres sont souvent valorisées dans l’écoconstruction, ce qui répond à l’attente de consommateurs toujours plus nombreux d’utilisation le plus possible de matériaux naturels pour leur logement.