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La pauvreté infantile

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 39 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 30/11/2017
    • de BONNI Véronique
    • à BORSUS Willy, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    Il est des sujets difficiles qui ne peuvent que nous indigner : la pauvreté infantile est de ceux-là.

    En Belgique, le taux de pauvreté chez les enfants demeure l'un des plus hauts d'Europe.

    Ainsi, en Wallonie, 25 % des enfants vivent sous le seuil de pauvreté. Une triste réalité qui impacte bien des aspects de la vie comme la santé, la vie sociale ou encore l’apprentissage avec un constat cruel : un enfant né dans la pauvreté risque, malheureusement, de le rester toute sa vie.

    Que ce soit par exemple via l'aide alimentaire, ou encore par le soutien accru aux PCS, la lutte contre la pauvreté, et notamment celle des enfants, était le cheval de bataille du gouvernement précédent.

    Mon groupe interrogeait Monsieur le Ministre-Président il y a quelques semaines sur les mesures qu'il comptait prendre en matière de lutte contre la pauvreté et il nous annonçait que plusieurs mesures seraient prises.

    Où en est-on ? Monsieur le Ministre-Président peut-il nous donner un délai ?

    Par ailleurs, concernant plus précisément la pauvreté infantile, dispose-t-il de chiffres actualisés à ce sujet ? Quelles sont les mesures spécifiques qu'il compte mettre en oeuvre?

    Les mesures spécifiques que le Gouvernement précédent avait prises en matière de pauvreté infantile seront-elles poursuivies et amplifiées ?

    Des synergies avec les autres niveaux de pouvoir sont-elles envisagées sur cette thématique ?
  • Réponse du 20/12/2017
    • de BORSUS Willy

    Le combat contre la précarité et la pauvreté est essentiel et prioritaire pour le Gouvernement wallon et moi-même. Comme l’indique l'honorable membre, un enfant né dans la pauvreté court un risque que cette situation influe sur l’ensemble de sa vie. Ce que je ne peux accepter, et le Gouvernement entend par ses actions réduire au maximum ce risque afin que ces enfants puissent devenir des citoyens libres et actifs au sein de la société.

    Les différentes actions prises dans le cadre Plan wallon de lutte contre la pauvreté, telles celles en faveur du logement ou de l’alimentation, ont pour but de combattre la précarité, notamment en matière de pauvreté infantile.

    Je souhaite apporter une précision à l’honorable membre. Si je suis effectivement en charge de la coordination du plan de lutte contre la pauvreté, la question porte pour l’essentiel sur le Plan national de lutte contre la pauvreté infantile. En l’occurrence, cette compétence est dans l’escarcelle de Madame la Ministre de l’Action sociale. J'invite l'honorable membre à l’interroger quant aux derniers développements liés à ce second plan. Il s’agit à l’origine en 2013 d’un dispositif strictement fédéral. Cependant, en 2016, il a été question pour la Secrétaire d’État fédéral en charge de la lutte contre la pauvreté de lancer un second Plan en concertation avec les Régions et Communautés.

    Entretemps, elle le sait, une nouvelle Secrétaire d’État est entrée en fonction. Je sais que la pauvreté infantile, qu’elle appréhende dans ce qu’elle appelle « la pauvreté familiale », est aussi l’une de ses priorités. Avec la Ministre de l’Action sociale, nous allons analyser quelles peuvent être les articulations possibles des politiques entre les niveaux de pouvoir afin qu’elles aient le plus d’impact possible.

    À cet égard, je lui indique que des concertations ont actuellement lieu entre les différents niveaux de pouvoir en vue de réunir, le cas échéant, la Conférence interministérielle « Intégration dans la société ». Celle-ci ne s’étant plus réunie depuis plus de 5 ans.

    Concernant les données 2017 en matière de pauvreté infantile, elles ne sont pas encore disponibles. Les chiffres de 2016, mentionnés dans la question, restent donc d’actualité. Ce qui justifie amplement notre mobilisation.

    Un des instruments de la lutte contre la pauvreté infantile sera le futur modèle wallon des allocations familiales. Plusieurs mesures importantes permettront de viser spécifiquement les familles les plus exposées au risque de précarisation et de déprivation matérielle. Cela concerne par exemple des soutiens spécifiques aux familles monoparentales, aux familles nombreuses ou encore aux familles aux bas revenus. À cet égard, nous sommes pleinement dans les compétences de Madame la Ministre de l’Action sociale et je la renvoie vers elle pour plus de détails des mesures et des options envisagées pour le futur modèle wallon d’allocations familiales.

    Par ailleurs, elle n’ignore pas que le Gouvernement est actuellement en phase de consultation pour le redéploiement du Plan wallon de lutte contre la pauvreté. Parmi les actions efficaces qui doivent trouver un écho plus large dans celui-ci, il faudra envisager des mesures spécifiques en matière d’accès à l’emploi. En effet, recouvrer un emploi (ou deux dans certains cas) est à l’évidence, dans de nombreuses situations l’un des meilleurs moyens de sortir durablement des familles de la précarité. En outre, la création d’emplois renforce le financement durable de la sécurité sociale, instrument important de lutte contre la pauvreté.