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Le projet "Reverse Metallurgy"

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 186 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 11/12/2017
    • de MAROY Olivier
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Le programme de recherche piloté par l’Université de Liège, Reverse Metallurgy, existe depuis 3 ans. L’objectif est de développer de nouvelles techniques pour améliorer le tri, et ensuite alimenter nos entreprises en métaux. Par exemple, récupérer des alliages d’aluminium. 

    Après deux ans de recherches, je lisais que les prototypes étaient proches de la phase d’industrialisation. Monsieur le Ministre pourrait-il faire le point sur les projets en question ?

    Un ou plusieurs processus d’industrialisation ont-ils déjà débuté ? Lesquels ?

    Monsieur le Ministre a-t-il de nouveaux chiffres à nous présenter concernant le potentiel économique pour la Wallonie, qui a investi beaucoup d’argent dans cette filière ?

    En termes d’emploi, quelles sont les dernières hypothèses ?

    Monsieur le Ministre m’expliquait il y a 3 ans qu'il comptait favoriser cette nouvelle approche de l’économie circulaire via 4 éléments : les parcs à conteneurs, la reconversion des anciennes décharges sidérurgiques, la réduction des exportations et la transposition de la directive sur les déchets électriques et électroniques.

    Pourrait-il revenir sur ces 4 éléments et nous décrire leur évolution dans la pratique ? Concrètement, comment tout cela se met-il en place ?
  • Réponse du 08/01/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    Le projet Reverse Metallurgy est construit sur 4 axes de développement (tri intelligent et préparation des déchets, biohydrometallurgie, pyrolyse haute température et traitements métallurgiques) qui constituent les piliers d'industrialisation de nouveaux produits et technologies. En ce qui concerne l’état d'avancement au terme de ces trois premières années depuis le démarrage de Reverse Metallurgy, les études et développements conduisent à des concrétisations industrielles et en particulier à l’aboutissement du projet Biolix dirigé par Comet Traitements.

    Jusqu’aujourd’hui, les technologies de recyclage traditionnelles ne permettaient pas à Comet Traitements de récupérer tout le cuivre présent dans les déchets électriques et électroniques, ainsi que dans les véhicules hors d’usage. Grâce à la concrétisation du projet Biolix, une usine hydrométallurgique va être construite à Obourg, développé en partenariat avec l’Université de Liège. L’unité de production sera opérationnelle dès le premier semestre 2019. L’investissement total est de 10,2 millions d’euros pour une capacité de 750 tonnes de cathodes de cuivre par an. Elle impliquera directement 14 nouveaux collaborateurs. Son financement a été monté dans le cadre du programme Reverse Metallurgy de la Région Wallonne avec le soutien de la SRIW, de la SFPI et de l’invest local IMBC. En cas de succès, cette unité fera l’objet d’investissements complémentaires lui permettant d’adapter sa production au marché. Elle travaillera en feu continu, 24h sur 24, 7 jours sur 7.

    Le projet Pick-It de tri intelligent et robotisé de déchets entre, quant à lui, dans sa seconde phase. Le banc d’essai construit à l’ULiège (département GeMMe) est opérationnel. Il intègre différentes technologies de pointe d’analyse et de caractérisation des déchets à trier ainsi que différents robots conçus et mis au point pour permettre de séparer ces derniers. Les partenaires de Pick It sont Comet Traitements, Citius Engineering et l’ULiège. Il a été décidé de passer à l’étude d’industrialisation des technologies. Les réflexions sont également entamées pour valoriser ces nouvelles technologies dans d’autres applications et domaines.

    L’objectif du projet Plasmatrec est le développement et la mise au point d’un four prototype de pyrolyse à haute température adapté au traitement de différents déchets métalliques industriels. Les différentes études ont permis d’identifier les bases technologiques les mieux adaptées, de concevoir le lay-out du process, de tester et caractériser des déchets issus de différentes filières de recyclage. Le projet entre maintenant dans sa phase d’étude détaillée d’implémentation du prototype industriel sur le site d’Engis. Ce projet est réalisé en partenariat entre Hydrométal et le CRM (Centre de Recherche métallurgique). Dans le cadre de ce projet, une filière de valorisation d’un élément métallique à fort potentiel de valorisation a été mise en évidence. Un investissement dans une unité métallurgique industrielle a été décidé et est en cours de réalisation.

    Un des objectifs de Reverse Metallurgy est également la mise en place et le développement d’une coupole scientifique wallonne réunissant l’ULiège, le CRM et le CTP (Centre Terre et Pierre) rassemblant leurs expertises et équipements de recherche complémentaire dans le domaine du recyclage des métaux. À ce stade, les différents équipements acquis ou développés correspondent à 50 % du budget prévu dans le cadre de la Convention PIT.

    Dans le cadre de l’initiative européenne Vanguard, à laquelle la Wallonie a adhéré récemment sous mon impulsion, des démarches sont en cours actuellement pour formaliser la participation de Reverse Metallurgy au sein du réseau de plateformes régionales relatives au « De- and Remanufacturing ».

    Le développement des compétences et de la formation dans le domaine de la Reverse Metallurgy a notamment abouti sur un module de formation semestriel « Urban Mining & Innovative Recycling » proposé dès 2018 par l’ULiège et diverses universités européennes partenaires dans le Master et organisé dans le cadre de l'EITRawMaterials. Il s’agit d’un premier pas pour mettre en place une offre de formation ambitieuse aux étudiants orientée « recyclage ».

    La plateforme Reverse Metallurgy est évidemment ouverte à d’autres partenaires. Différents nouveaux projets sont d’ailleurs en cours d’élaboration actuellement, mais les partenaires demandent de la confidentialité vu les enjeux industriels. Ainsi le potentiel est bel et bien identifié et les investissements à échelle industrielle sont en cours, permettant la diminution de nos exportations de matières valorisables et la reconversion de notre expertise sidérurgique au service d’une création de valeur ajoutée en Wallonie.