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La précarité des seniors

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 151 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 13/12/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    L'association des pensionnés chrétiens a réalisé un nouveau coup de sonde. Le constat est sans appel : la situation des pensionnés s'est détériorée. La revalorisation revendiquée est de 350 euros par mois.

    Voici sept ans, le constat était interpellant : il manquait en moyenne 300 euros par mois aux pensionnés pour vivre décemment. Qu'en est-il aujourd'hui ? La réponse tombe dans le contexte d'une réforme des systèmes de pensions.

    La précarité affecte plus les isolés, obligés de faire face à des coûts fixes et les femmes, plus représentées que les hommes dans les tranches de revenus inférieures. Et il y a une différence entre des fonctionnaires à la pension un peu plus élevée, et une sous représentation des indépendants qui perçoivent en général une pension légale plus faible (Le Soir).

    Comme la situation touche un senior sur trois, la question prend une dimension politique de plus en plus importante, notamment dès que la personne perd son autonomie et a besoin d’être aidée.

    Madame la Ministre pense-t-elle qu’avec la mouture de l’assurance autonomie, telle qu’esquissée dans sa note au Gouvernement wallon, une réponse suffisante est donnée aux seniors confrontés à la pauvreté ?

    La question ne risque-t-elle pas de se poser davantage quand on oblige les travailleurs âgés à travailler plus longtemps avec le risque que leur santé soit encore plus usée ?

    Avec un scénario pareil, pense-t-elle que les simulations budgétaires tiennent toujours ?
  • Réponse du 27/12/2017
    • de GREOLI Alda

    Comme l'honorable membre, la lecture des différentes études sur les seniors menées ces derniers mois mettant en avant la précarité de nos aînés, me conforte dans l’idée qu’il est primordial pour les Wallonnes et les Wallons de se munir dès aujourd’hui d’un mécanisme leur permettant d’envisager leurs vieux jours de manière sereine et de pouvoir poser leur choix en fonction de leurs aspirations personnelles sans dépendre uniquement de leurs moyens financiers.

    C’est l’objectif de l’assurance autonomie.

    La branche 1 de l’assurance autonomie permettra à nos aînés d’accéder à des services d’aide à domicile de qualité quel que soit leur niveau de revenus, via la révision complète des barèmes d’intervention.

    Concrètement, le montant de la quote-part individuelle qui restera à charge du bénéficiaire sera proportionnel à ses revenus individuels.

    La branche 2 de l’assurance autonomie, l’allocation forfaitaire autonomie, est directement liée aux revenus des aînés. Il s’agit globalement d’un montant financier libéré aux plus de 65 ans ayant des faibles revenus et une perte de dépendance, qui pourra être octroyé tant aux personnes résidants au domicile qu’en institutions (MRPA-MRS, institutions pour personnes handicapées). L’utilisation de ce montant sera laissée à la libre appréciation du bénéficiaire afin de subvenir aux besoins supplémentaires occasionnés par sa perte de dépendance.

    Nous n’avons néanmoins pas la prétention de prétendre que l’assurance autonomie résoudra à elle seule toutes les difficultés rencontrées par les seniors en situation de précarité. Le combat contre la précarité passe, à nos yeux, par un renforcement de la Sécurité sociale qui reste le ciment de la solidarité. L’assurance autonomie, en tant que branche de la future protection sociale wallonne en complément à la sécurité sociale en soins de santé, se veut l’émergence d’une solidarité nouvelle entre tous les Wallons.