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Les nanoparticules de magnétite

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 485 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 13/12/2017
    • de DENIS Jean-Pierre
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Selon un rapport récent de l’Unicef rendu par Nicholas Rees, la pollution de l’air « impacte l’apprentissage des enfants, leurs mémoires, leurs capacités linguistiques et motrices ». Sont principalement mises en cause les particules fines de la pollution urbaine et plus spécifiquement les nanoparticules de magnétite.

    Les pays les plus exposés sont l’Inde et la Chine à cause des expositions fréquentes aux effets « smog ».

    Des corrélations aux maladies dégénératives ont été établies, mettant en cause ces nanoparticules de magnétite.

    En alerte, les Nations Unies ont confirmé leurs inquiétudes, incitant les Gouvernements à prendre des mesures pour lutter contre la pollution et renforcer la protection des enfants. Elles évoquent entre autres l’utilisation de masques faciaux et des systèmes de filtration de l’air.

    Dispose-t-on en Wallonie, d’indicateurs précis sur les taux de nanoparticules de magnétite ? Comment sont effectuées ces mesures ? Quels en sont les chiffres ? Quelles sont les zones les plus touchées ? Quelles dispositions Monsieur le Ministre envisage-t-il de mettre en place pour contenir cette problématique ?
  • Réponse du 21/12/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    La présence de nanoparticules de magnétite dans le cerveau humain est connue depuis 25 ans. Celles-ci auraient une origine biogénique, c'est-à-dire, qu’elles se formeraient naturellement lors de processus de stockage du fer par les cellules.

    Cependant, une équipe de recherche britannique serait parvenue à distinguer, dans des échantillons de cerveaux humains, les nanoparticules de magnétite biogéniques de celles qui proviendraient de sources externes à l’organisme. Ces résultats, publiés en 2016 dans la revue scientifique PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences) et qui servent de base au rapport de l’Unicef, semblent mettre en cause la pollution atmosphérique. Cependant, l’interprétation de ces résultats ne fait actuellement pas l’unanimité au sein de la communauté scientifique. Le transfert direct de nanoparticules via le nerf olfactif ainsi que la contamination d’autres organes, notamment impliqués dans la détoxification de l’organisme comme le foie, restent à démontrer.

    À notre connaissance, aucun pays ne dispose actuellement d’un réseau de mesure spécifiquement dédié à l’étude en routine des nanoparticules de magnétite. Cela est dû aux limites technologiques des appareils de mesure (le nanomètre correspond à un milliardième de mètre) et à la complexité des analyses microscopiques qui visent à analyser la minéralogie, la morphologie, et la composition des nanoparticules. Pour ces raisons, aucune valeur légale n’existe actuellement en ce qui concerne les nanoparticules.

    La Wallonie dispose néanmoins de moniteurs permettant d’effectuer des comptages de particules ultra-fines dont la taille est comprise entre 10 et 800 nanomètres. Les nanoparticules de magnétite, qui d’après les études susmentionnées auraient un caractère ubiquiste, sont donc incluses dans ces analyses. Ces appareils sont utilisés dans le cadre de campagnes d’évaluation de la qualité l’air. Par exemple, une campagne menée aux abords de l’autoroute E411 a révélé des valeurs de particules ultra-fines significativement supérieures à celles qui sont rencontrées en milieu rural.

    Ces arguments scientifiques nous servent de base au développement de notre politique d’amélioration de la qualité de l’air en Région wallonne et tout particulièrement de réduction des émissions de polluants par les véhicules en circulation.