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La pulvérisation de pesticides et les zones tampons

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 490 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 13/12/2017
    • de MORREALE Christie
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Il y a plusieurs semaines, 18 enfants d’une école d’Omezée ont été évacués à la suite d’une pulvérisation sur un champ voisin, durant la récréation. Les enfants s’étaient alors plaints d’irritation des yeux, de maux de gorge ou de nausées.

    Une enquête a été ouverte et l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) est venue sur place et le parquet a été saisi. Quelques jours plus tard, à l’occasion d’une réponse parlementaire, on ne connaissait pas encore la nature des produits pulvérisés ainsi que le lieu précis de la pulvérisation. Monsieur le Ministre peut-il aujourd’hui nous apporter plus de précisions ?

    Interrogée lors d’une séance plénière, concernant les zones tampons, Madame la Ministre de l’Enseignement annonçait que : « les dernières analyses de cette réglementation montrent qu’il est compliqué d’appliquer des mesures de protection pour des zones vulnérables telles que les écoles et les crèches. Des débats sont donc encore en cours aujourd’hui à cet égard ».

    Une solution a-t-elle été trouvée, en concertation avec son homologue de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en charge de l’Enseignement, concernant la protection des écoles et des lieux d’accueil de la petite enfance ? Comment protéger nos enfants de ces pulvérisations lorsqu’ils sont à l’école ? Une concertation avec les agriculteurs proches des écoles est-elle envisagée afin que ceux-ci soient prudents lors des pulvérisations et évitent les manipulations lors des heures scolaires ?
  • Réponse du 21/12/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Des informations recueillies par l’AFSCA, le produit utilisé à Omezée était un mélange de deux herbicides (Malibu et Lentipur 500) pulvérisé sur une culture d’escourgeon. Ces deux produits sont autorisés pour cette culture en Belgique et ont été utilisés à doses correctes et à la bonne période. L’entrepreneur qui a réalisé cette pulvérisation disposait d’une phytolicence et le pulvérisateur avait été contrôlé.

    Si le lien de cause à effet entre la pulvérisation et le malaise des enfants était avéré, ce serait une évidence de plus de la nécessité d’évoluer vers une Wallonie sans pesticides. Il est capital pour l'ensemble des acteurs de comprendre que cette solution d’avenir est d’intérêt environnemental, social, mais aussi économique. Il s’agit de la seule solution totalement fiable pour éviter ce genre d’accident.

    Tant que cette solution idéale n’est pas d’application, l’usage des pesticides reste un fait et tous les citoyens, et pas uniquement les publics dits sensibles, ont le droit de bénéficier du même degré de protection. C’est pourquoi l’arrêté du gouvernement wallon du 11 juillet 2013 relatif à une application des pesticides compatible avec le développement durable doit être corrigé, avant son entrée en vigueur en juin 2018, pour sa partie relative à la protection du public, car le texte préparé lors de la législature précédente n'offre aucune protection par rapport aux pulvérisations agricoles et est par ailleurs inapplicable en pratique.

    L’ISSeP vient par ailleurs de se voir octroyer une importante subvention pour lancer une étude sur l’exposition réelle des populations et l’objectivisation des mesures de protection les plus efficaces à mettre en œuvre pour limiter cette exposition. Cette étude sera menée durant la saison culturale 2018.