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La monoculture des sapins de Noël

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 205 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 13/12/2017
    • de MORREALE Christie
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Chaque année, des milliers d’hectares de terre à vocation nourricière sont consacrés à la monoculture des sapins de Noël en Ardenne et en Famenne. D’après l’Union ardennaise des pépiniéristes, cela représente près de 5 000 hectares en 2015 soit 1 000 hectares de plus qu’en 2012-2013. Fleuron des productions ornementales wallonnes, le secteur du sapin de Noël produit 3 à 4 millions d’arbres par an, dont 80 % sont exportés.

    L’agrandissement de ces superficies pose des questions, notamment en termes d’accessibilité aux terres pour les agriculteurs (d’autant plus pour les jeunes agriculteurs) qui, nous le savons, rencontrent de grandes difficultés pour accéder à la terre. D’autant plus que les prix proposés par les sociétés de sapin de Noël sont bien supérieurs à ce que pourrait fournir un porteur de projet d’une agriculture locale, nourricière et durable.

    La culture de sapin de Noël se concentre essentiellement sur les zones agricoles et très peu dans les zones forestières. Elle est également grande consommatrice de pesticides.

    Quelle est la superficie actuellement destinée à cette culture ? Celle-ci est-elle en augmentation par rapport aux années précédentes ? Ne s’agit-il pas là d’une forme de concurrence déloyale entre les sociétés productrices de sapins et les agriculteurs ? Quel est l’impact de cette monoculture sur la qualité des sols ?
  • Réponse du 28/12/2017
    • de COLLIN René

    Une étude cartographique des surfaces consacrées à la culture de sapins de Noël en Wallonie a été réalisée en 2016 par la Direction de l’état environnemental (ULg-GxABT, 2017. Production d’une cartographie des surfaces consacrées à la culture de sapins de Noël en Wallonie. CSC n° O3.02.02-16E60. Rapport final. Étude réalisée pour le compte du SPW - DGO3 - DEMNA) de la DGO3. Il s’agit de la première phase d’un projet plus global visant à objectiver les impacts environnementaux de cette culture en Wallonie. À l’inverse de nombreuses autres cultures wallonnes, il existe en effet très peu de données concernant cette culture, qu’il s’agisse des superficies ou des impacts liés aux aspects phytotechniques.

    D’un point de vue cultural, la production de sapins de Noël est scindée en trois grandes étapes : la production de semis, le repiquage (densité de sujets de 50 à 100/m2) et la culture de sapins après repiquage (densité de 6 000 à 10 000 plants/hectare), qui correspond aux plantations de sapins de Noël proprement dites.

    Sur base d’une photo-interprétation des orthophotos 2015 (prise de vue des images aériennes entre avril et juin 2015. Ceci implique une certaine sous-estimation des surfaces, étant donné les dates de plantation) de la Région wallonne, les surfaces dédiées à la culture de sapins de Noël après repiquage en Wallonie s’élevaient à 3 120 hectares en 2015.

    - En termes de répartition par province, les provinces de Luxembourg et de Namur hébergeaient les surfaces les plus importantes, avec respectivement 2 052 hectares (65.8 %) et 963 hectares (30.9 %).

    - Une ventilation des surfaces par commune indique que les 5 communes accueillant les surfaces les importantes étaient celles de Libin (317 hectares), Neufchâteau (303 hectares), Bièvre (258 hectares), Léglise (214 hectares) et Bouillon (204 hectares).

    - Une ventilation par affectation aux plans de secteur indique que sur un total de 3 120 hectares de plantations, 2 862 hectares se situaient en zone agricole (91.7 %), 162 hectares en zone forestière (5.2 %) et 51 hectares en zone d’habitat à caractère rural (1.6 %).

    À l’échelle de la surface agricole utile en Région wallonne (+/- 745.000 hectares), cela ne représente pas réellement une concurrence à notre agriculture.

    Étant donné qu’il s’agit de la première étude de ce type, il n’existe pas de données antérieures fiables permettant de dresser une évolution temporelle. Une actualisation de l’étude cartographique est envisagée à l’horizon 2019 - 2021.

    Concernant l’impact de cette culture sur la qualité des sols, il sera évalué à travers la seconde phase du projet.