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La suspension des subventions destinées à la lutte contre le radicalisme

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 154 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 13/12/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à DE BUE Valérie, Ministre des Pouvoirs locaux, du Logement et des Infrastructures sportives

    Pour la commune de Dison et surtout pour les deux éducateurs de rue engagés via le PCS, ce 30 novembre a été une dure journée.

    En effet, ces deux éducateurs engagés sous contrat à durée déterminée avaient pour mission la lutte contre le radicalisme auprès des jeunes des quartiers en difficulté. Ils étaient à l’écoute, ils échangeaient avec les jeunes pour éviter que certains ne se tournent vers l’extrémisme, ils faisaient de la prévention et puis stop, licenciés car plus de subsides !

    Bien sûr, rien n’avait été promis concernant la reconduction de ce subside, mais la commune n’avait pas vu venir un arrêt aussi brusque.

    Dison et Verviers, deux communes au profil identique, collaboraient afin de lutter contre le radicalisme et puis voilà tout ce qui a été fait sur un an est juste bon à jeter à la poubelle !

    Si je peux entendre que le subside était limité dans le temps, reste tout de même une question : que met Madame la Ministre à la disposition des communes où le radicalisme est un vrai défi ?

    Quelles sont les alternatives ? Ou part-elle, naïvement, du postulat que la question est résolue avec un « one shot » ? Ne s’agit-il pas d’un effort à fournir en permanence, effort pour lequel un partenariat Région-communes est indiqué ? Notamment dans les communes dites « célèbres » du fait de l’existence d’éléments radicalisés sur leur territoire ?

    Quel est donc le vrai argument de Madame la Ministre pour ne pas avoir reconduit l’aide aux communes concernées ?
  • Réponse du 03/01/2018
    • de DE BUE Valérie

    Le Gouvernement wallon a décidé de consacrer annuellement 2 millions d’euros, à partir de 2016, à soutenir des projets spécifiques de prévention du radicalisme dans les communes qui mettent en œuvre un Plan de cohésion sociale, mais qui ne sont pas reconnues dans le cadre la Politique des grandes villes (PGV).

    Au départ de ses compétences, la volonté du Gouvernement est de favoriser un climat de confiance et d’apporter des réponses durables à la détresse des familles et aux causes de la radicalisation, dans le respect des valeurs fondamentales du vivre ensemble.

    Un premier appel à projets a permis de subventionner 24 projets, dont celui de la Commune de Dison, se déroulant du 1er décembre 2016 au 30 novembre 2017 pour un montant total de 1.358.890 euros.

    Des visites ont été organisées par la Direction interdépartementale de la Cohésion sociale (DiCS), sur une même méthodologie (guide d’entretien), de manière à pouvoir fournir un avis au Gouvernement wallon sur le déroulement des projets en cours, sans attendre leur clôture.

    Les 24 communes et partenaires concernés ont également rentré un rapport d’activités en date du 27 octobre 2017 à la DiCS, laquelle m’a fait parvenir son évaluation le 14 novembre dernier.

    Le nouvel appel à projets, s’inspirant des recommandations de cette évaluation, a été approuvé par le Gouvernement wallon en date du 7 décembre 2017.

    Comme on peut le constater, je n’ai pas supprimé les subsides. Les communes ont à nouveau l’opportunité de répondre à ce nouvel appel à projets pour le 19 janvier 2018.

    Lancé dans le cadre des PCS, celui-ci a pour objectif de prévenir la radicalisation violente en favorisant la cohésion sociale.

    Pour y répondre, les communes devront disposer d’une plateforme de concertation pluridisciplinaire sur le territoire (supra)communal, régie par un protocole de collaboration ou une charte de déontologie, et établir un diagnostic identifiant un risque de radicalisation violente sur le territoire couvert.

    Les projets proposés viseront prioritairement des actions destinées à former les membres de la plateforme de concertation et les professionnels de 1re ligne susceptibles d’être en contact direct avec un public présentant un risque de radicalisation.

    Des projets complémentaires pourront également cibler, selon les besoins identifiés dans le diagnostic, des actions d’accroche (ex. travail de rue) ou plus spécifiques (ex. ateliers de réflexion visant à développer l’esprit critique face aux médias et aux réseaux sociaux pour résister aux tentatives d’endoctrinement) avec un public identifié comme présentant un risque de radicalisation et les familles concernées.