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La pauvreté d'un ménage sur trois

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 44 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 13/12/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à BORSUS Willy, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    Le coût de la vie a sérieusement augmenté pour les pensionnés. Et pas que pour les pensionnés! Les dépenses de base d'un ménage à la pension étaient estimées à 1.443 euros par mois au début de la décennie. En 2017, la somme de celles-ci atteint 1.998,50 euros. Soit plus de 500 euros d'augmentation (34 % environ).

    42 % de ces ménages vivent avec moins de 2.000 euros par mois. Avec ce facteur aggravant: 47,2 % d'entre eux ne disposent ni d'un soutien financier, ni d'une aide matérielle de leurs proches. Ce qui les amène à renoncer aux voyages, aux loisirs, aux activités culturelles, aux relations familiales, voire à se soigner. 32 % des répondants disposent d'un revenu inférieur au seuil de pauvreté pour un ménage (1.672 euros/mois).

    Face à cette explosion du coût de la vie, les autorités publiques ne sont pas « innocentes ». Elles aussi ont contribué à cela, chaque fois avec des « petites augmentations », sauf que si on les additionne, cela fait un montant considérable pour un petit revenu.

    Pensons à l’énergie, aux soins de santé, aux diverses taxes, déchets, eau, etc.

    N’est-il donc pas indiqué qu’à côté de tous les tests, accompagnant chaque décision du Gouvernement wallon, il y en ait un qui concerne l’impact sur le pouvoir d’achat ? Question d’avoir cette dimension en tête chaque fois qu’une décision est prise !
  • Réponse du 28/12/2017
    • de BORSUS Willy

    Le combat contre la précarité et la pauvreté est essentiel et prioritaire pour le Gouvernement wallon et moi-même. La pauvreté a de multiples causes et est multifactorielle. Dès lors, la lutte contre la pauvreté doit s’appréhender de manière globale.

    Comme l'honorable membre le mentionne, le coût de la vie et le pouvoir d’achat sont des éléments fondamentaux dans ce contexte.

    Pour ce qui concerne le pouvoir d’achat, je souhaite redéployer le Plan wallon de lutte contre la pauvreté avec un axe complémentaire qui est l’accès à l’emploi. En effet, décrocher un emploi est à l’évidence, dans de nombreuses situations, l’un des meilleurs moyens de sortir durablement des familles de la précarité. Il est probable que, dans ce cadre, il faudra envisager des mesures spécifiques en matière d’accès à l’emploi pour ce public. Cela sera concerté avec le Ministre de l’Emploi qui, vous le savez, porte déjà des réformes ambitieuses dans cette matière.

    De même, à côté de la remise à l’emploi, la philosophie de la politique économique du Gouvernement vise à augmenter la création de nouveaux emplois dans notre Région, notamment dans le secteur privé. La création d’emplois est évidemment complémentaire à l’accès à l’emploi. La remise à l’emploi des personnes renforce en outre durablement le financement de la sécurité sociale, instrument important de lutte contre la pauvreté.

    Pour ce qui concerne le coût de la vie, le Plan de lutte contre la pauvreté reprend un ensemble de leviers régionaux qui ont un effet direct sur les situations de pauvreté. Par exemple, je peux citer les mesures concernant le logement, l’alimentation ou encore l’énergie qui sont les postes qui pèsent le plus dans les budgets des ménages concernés. L’évaluation du Plan sera l’occasion de faire le point et de renforcer les mesures qui ont le plus d’impact contre la pauvreté pour les personnes concernées.

    Concernant la question sur l’opportunité de créer un test accompagnant chaque décision du Gouvernement wallon, je n’y suis pas particulièrement favorable, et ceci pour plusieurs raisons :

    - tout d’abord, il existe déjà beaucoup de tests, avis obligatoires ou facultatifs, qui doivent être joints aux décisions du Gouvernement wallon. Ils ont évidemment leur raison d’être mais une inflation de démarches préalables ne me paraît pas être la manière appropriée de lutter contre la pauvreté;
    - comme je l’ai indiqué, le pouvoir d’achat est l’un des moteurs de l’action de notre Gouvernement. Que l'honorable membre croit bien que chaque ministre de mon Gouvernement est attentif à cet aspect lorsqu’il porte un dossier au Gouvernement ;
    - je suis partisan d’une approche coordonnée dans la lutte contre la pauvreté. Conjugué à des objectifs et des décisions politiques clairs, le plan, rédigé, suivi et mis en œuvre par des acteurs de terrain connaissant bien les ressorts et les enjeux me semble une manière beaucoup plus efficace de lutter contre la pauvreté ;
    - enfin, d’autres niveaux de pouvoir de notre pays prennent également des mesures qui impactent le pouvoir d’achat. Dès lors, un monitoring des seules actions du Gouvernement wallon me semble moins pertinent s’il ne peut être inclus dans une démarche plus globale, centrée sur le terrain, comme celle du Plan de lutte contre la pauvreté.

    Comme l'honorable membre peut le constater, l’action du Gouvernement wallon en ce qui concerne la lutte contre la pauvreté intègre plusieurs éléments : d’une part, nous travaillons à renforcer le pouvoir d’achat des ménages précarisés via la création d’emplois et l’accès à ceux-ci et, d’autre part, nous poursuivons les efforts sur le coût de la vie déjà entrepris dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté pour permettre aux ménages précarisés de vivre dignement.

    Une série d’autres actions sont aussi menées à l’initiative de ma collègue Alda Greoli, par exemple le renforcement du réseau des épiceries sociales,…