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La pénurie de médecins généralistes

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 153 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 14/12/2017
    • de COURARD Philippe
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Comme Madame la Ministre le sait certainement, les zones rurales sont confrontées à une problématique récurrente : la pénurie de médecins généralistes.

    C’est particulièrement prégnant en Province de Luxembourg où il y a 257 médecins généralistes pour environ 278.000 habitants. Soit un médecin pour 1000 patients. Ce ratio est interpellant et la tendance ne fait que progresser.

    Cependant, face à ce constat, l’institution provinciale prend des initiatives pour attirer de nouveaux médecins dans les milieux ruraux et éviter le scénario catastrophique où la province serait dépourvue de généralistes. Elle a notamment créé la cellule « Attractivité de la médecine générale » avec des budgets qui ont été débloqués afin de mettre en place des projets de soutien aux communes, avec par exemple, la mise en place d’une nouvelle maison médicale, l’aménagement de locaux pour accueillir de nouveaux médecins, etc.

    Je voudrais savoir ce que Madame la Ministre de la Santé met ou envisage de mettre en place pour trouver des solutions concrètes à la problématique de la pénurie de médecins généralistes ?

    Quelles sont les zones géographiques où cette pénurie se fait le plus ressentir ?

    Que répondre aux citoyens lorsqu’ils s’indignent contre le fait qu’ils ne peuvent se faire soigner adéquatement à défaut d’avoir des médecins en suffisance ?
  • Réponse du 27/12/2017
    • de GREOLI Alda

    Le cadastre réalisé par l'AViQ, pour l'année 2016, confirme en effet que le problème de pénurie de médecins généraliste est important en Wallonie. Si l'on considère le nombre de généralistes en équivalents temps plein actifs en Wallonie, il y aurait, en 2016, 119 communes wallonnes en pénurie de médecins généralistes (moins de 90 médecins généralistes actifs / 100 000 habitants) parmi lesquelles huit ont moins de 50 médecins pour 100 000 habitants et sont en pénurie grave.

    Cette pénurie touche toutes les provinces. Dans la province du Luxembourg, la densité est de 1 médecin généraliste pour 10 000 habitants. Dans cette province, la situation selon les communes est contrastée. Certaines communes (6) ont une densité de médecins généralistes importante. Ce sont principalement des petites communes qui ont quelques médecins en surplus par rapport à leur faible densité de population, tandis que d’autres sont en pénurie avancée.

    À ce constat, il faut ajouter l'aggravation du phénomène en Wallonie, due au vieillissement de la population des médecins, 13 % des médecins actifs en Wallonie en 2016 avaient, en effet, plus de 65 ans.

    Face à cette situation, le Gouvernement wallon n'est pas resté sans rien faire. Il a adopté une note-cadre, concernant la réorganisation de la première ligne de soins le 16 juillet 2016. Cette note-cadre fait d'ailleurs bien partie de la nouvelle Déclaration de politique régionale.

    Je poursuivrai avec plaisir les mesures initiées par mon prédécesseur, l'excellent Maxime Prévot.

    En matière de mesures déjà prises pour inciter de nouveaux médecins à venir s'installer dans les communes en pénurie, je note entre autres :

    - le maintien de la prime à l'installation dans les zones de pénurie et l'augmentation de la prime dans les zones de pénurie grave. Cela veut dire la continuité d'Impulseo I ;
    - le soutien dans les charges salariales de l'employé administratif du médecin et dans les frais de télésecrétariat, c'est-à-dire les Impulseo II ou III ;
    - la recherche de solution pour soutenir la Collaboration entre médecins et infirmiers généralistes, la recherche COMING, appelée précédemment « Assisteo ».
    - le soutien pour la pratique de groupes multidisciplinaires en maison médicale.

    Concernant la recherche « Coming », un groupe de travail a été constitué avec les représentants des infirmiers et des médecins généralistes afin de coconstruire le modèle. Il a été décidé de mener une recherche-action avec des expériences pilotes qui se déclinent dans différentes configurations : milieu rural, semi-rural, urbain, pratique individuelle, pratique groupée, et cetera, et qui permettra de mettre en place un processus participatif. Les conclusions finales permettront d'implémenter le dispositif.

    Un autre aspect de la volonté du Gouvernement, qui est repris dans la note-cadre relative à la première ligne de soins, est le soutien à la croissance du nombre de maisons médicales. L'octroi d'agréments aux associations de santé intégrée – donc aux ASI –se poursuit en fonction des demandes et des disponibilités budgétaires. Six nouvelles ASI ont été agréées en 2017 et 9 demandes ont été approuvées en vue d'un agrément en 2018.

    En outre, dans le cadre des appels à projets des associations de santé intégrée (ASI), en tant que bénéficiaires potentiels du Fonds européen agricole pour le développement rural, le Feader, 13 projets introduits par des ASI ont été acceptés et bénéficieront de ces fonds. Ce sont près de deux millions d’euros qui seront investis par la Wallonie et à peu près autant de budgets européens qui seront consacrés aux maisons médicales en zones rurales. J'annonce que le quatrième appel est ouvert.

    Enfin, sous l'égide de mon collège, René Collin, et en concertation avec mon cabinet, un appel à projets visant à lutter contre la pénurie de médecins généralistes, en milieu rural, par la création de logements tremplins et de cabinets ruraux a effectivement été lancé à destination des communes rurales et semi-rurales en pénurie de médecins généralistes.