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La prévention du glaucome

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 158 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 15/12/2017
    • de PECRIAUX Sophie
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    En France, l’Union nationale des aveugles et déficients visuels (UNADEV) organise tous les ans une campagne de sensibilisation sur le glaucome. Cette campagne est réalisée par le biais du « bus du glaucome » qui sillonne les régions de France et permet de réaliser des examens directement. Ainsi, le dépistage se fait dans le cabinet ophtalmologique du bus à travers 4 examens, il dure une dizaine de minutes et concerne toutes les personnes à partir de 40 ans.

    En Wallonie, comment la prévention des risques liés au glaucome est-elle effectuée ?

    Un bus similaire, dont les missions de prévention seraient élargies à d’autres pathologies, pourrait-il être conçu afin, par exemple, de rejoindre les zones rurales ou celles présentant un déficit de médecins spécialistes ?
  • Réponse du 27/12/2017
    • de GREOLI Alda

    Le concept de « glaucome » fait référence à un groupe de maladies oculaires. Ce type de maladie est une préoccupation de Santé publique en raison des difficultés à poser un diagnostic précoce et en raison du fait qu'il faut souvent mettre en œuvre un traitement à vie.

    Aujourd’hui, il n’y a pas de consensus sur la définition même du glaucome. En fonction de la définition retenue, on aura une autre approche du diagnostic et du traitement à mettre en place.

    Ce qui fait consensus, par contre, c’est que la maladie est asymptomatique pendant un long laps de temps. Le dépistage et les diagnostics précoces ne sont donc pas favorisés.

    Concernant un dépistage systématique sous forme de campagne dans la population, nous devons nous demander quelle en serait l’efficacité. À ce jour, le traitement consiste à l'abaissement du tonus oculaire alors que cette élévation du tonus oculaire n’est qu'un des facteurs de risque. De ce fait, d’après l’OMS, un grand nombre de "glaucomateux" sont mis sous traitement à vie sans que l'on soit sûr qu'ils soient effectivement porteurs d'un glaucome. Dépister systématiquement la population reviendrait à augmenter probablement le nombre de traitements pour des patients qui n’auraient jamais développé la maladie.

    Le dépistage, comme pour les autres troubles oculaires d’ailleurs, doit se faire de manière ciblée chez les personnes qui présentent des symptômes d’appel et chez les personnes appartenant aux catégories à risque (personnes de 65 ans et plus, antécédents familiaux de diabète, personnes en surpoids, personnes souffrant d’hypertension artérielle, personnes qui ont déjà eu des troubles de la glycémie, femmes qui ont eu du diabète durant la grossesse). Ce dépistage s’inscrit dans une stratégie globale de prévention des maladies cardio-vasculaires, et le médecin généraliste est idéalement placé pour repérer les « cas à risque » lors de sa consultation. C’est aussi pour cela que nous soutenons la première ligne de soins et les médecins généralistes dans les zones en pénurie via les mesures IMPULSEO.

    Enfin, à part l’encouragement à l’arrêt du tabac, il n’y a pas de mesures de prévention spécifique au glaucome. Les facteurs de risques connus sont l’âge (au-delà de 40 ans), une cornée mince, une forte myopie, la couleur de peau noire et des antécédents familiaux. Facteurs sur lesquels ni la promotion de la santé, ni la prévention n’auront d’effet.