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L’adaptation des vitesses maximales sur les routes

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 492 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 15/12/2017
    • de PUGET André-Pierre
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    À la question de savoir si les vitesses maximales autorisées sur nos routes étaient toujours cohérentes et en lien avec la technologie actuelle, Touring répondait négativement dans un article paru dans la Dernière Heure du 23 novembre dernier.

    Touring plaide en faveur de limitations de vitesses « cohérentes par rapport à l’infrastructure, variables et adaptées à l’heure et au jour de roulage, ainsi qu’aux conditions atmosphériques ».

    L’innovation technologique en matière automobile va croissant. Et Touring de citer l’ABS, la ceinture de sécurité, l’assistance à la conduite, l’airbag, le système de freinage automatique ou de détection des lignes blanches.

    Monsieur le Ministre ne pense-t-il pas que la législation routière devrait accompagner ces évolutions de l’industrie automobile ?

    Ne pense-t-il pas que ce pan du Code de la route pourrait être modernisé ?

    En France ou en Suisse par exemple, il existe des panneaux 40, 60, 110 ou 130 km/h.
    Faut-il que la Wallonie emboîte le pas à ces pays et adapte les limitations de vitesse maximale ?

    Et n’est-ce pas tout aussi dangereux pour un automobiliste de devoir sans cesse régler sa vitesse et être attentif aux changements de limitations maximales ?

    Touring pointe encore du doigt le danger des changements de vitesse dans les zones en chantier aux heures de pointe, lorsque la vitesse passe de 120 à 50 km/h. Là encore, la Suisse est prise en exemple, pays où la vitesse maximale autorisée est souvent de 80 km/h dans les tronçons en chantier.

    Est-il avéré qu’une vitesse maximale limitée à 50 engendre davantage de sécurité qu’une vitesse limitée à 80 ?

    Est-il d’avis qu’il faille revoir à la hausse les vitesses maximales dans notre Région ?

    Qu’en serait-il du point de vue de la sécurité routière?

    Pense-t-il qu’une augmentation des vitesses maximales autorisées puisse élever le nombre d’accidents ?
  • Réponse du 22/12/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le Code de la route dit en son article 10 : "Tout conducteur doit régler sa vitesse dans la mesure requise par la présence d'autres usagers et en particulier les plus vulnérables, les conditions climatiques, la disposition des lieux, leur encombrement, la densité de la circulation, le champ de visibilité, l'état de la route, l'état et le chargement de son véhicule; sa vitesse ne peut être ni une cause d'accident, ni une gêne pour la circulation".

    C'est donc bien au conducteur à prendre ses responsabilités et d’adapter sa vitesse aux circonstances.

    Par ailleurs, il s'agit aussi d'avoir une attention au cadre de vie, au partage de la voirie et à la coexistence des divers usagers de la voie publique.

    En effet, une limite de vitesse a pour objet l’adéquation entre le comportement du conducteur et le milieu qu’il traverse. Lorsqu’il circule en milieu habité, que ce soit une ville, un village ou un hameau, le conducteur doit respecter la population locale. Il ne peut circuler de la même façon que lorsqu’il se trouve en milieu inhabité.

    Les limites générales de vitesse prévues dans le Code de la route sont bien des limites maximales. Elles constituent un équilibre entre mobilité et sécurité. Elles ont également l'objectif d'éviter de trop grandes disparités de vitesse entre usagers, éléments préjudiciables à la sécurité et la mobilité.

    Une limite de vitesse indiquée par de la signalisation est une dérogation à la limite générale fixée par le Code de la route. Toute dérogation est à utiliser avec parcimonie.

    La Wallonie a édité un "Guide de détermination des limites de vitesse sur le réseau routier" qui propose aux autorités régionales ou communales un outil, une démarche pour déterminer la limite de vitesse en adéquation avec les lieux. Il s’appuie sur des critères objectifs et l’expérience.

    Trois principes guident la démarche :
    - crédibilité de la signalisation c'est-à-dire adapter la limite au contexte routier,
    - harmonisation des exigences à l’égard des conducteurs c'est-à-dire veiller à ce que les conducteurs soient incités à adopter un comportement semblable dans des environnements routiers semblables,
    - uniformisation des limites de vitesse c'est-à-dire une même limite de vitesse pour des cas semblables.

    Afin de ne pas multiplier les limites de vitesse différentes, on utilise les dizaines impaires 30, 50, 70, 90 et l'on évite d'utiliser les dizaines paires 40, 60, 80 ainsi que les multiples de 5 comme 45 km/h occasionnellement utilisés autrefois.

    Dans les zones de travaux sur autoroutes, la vitesse est ramenée normalement à 70 km/h. Une limite à 50 km/h est exceptionnellement utilisée notamment lorsqu'il y a franchissement de la berme centrale et une dénivellation irrégulière en chaussée.

    Les limites de vitesse fixées en Wallonie sont similaires à celles utilisées ailleurs : Grand-duché du Luxembourg, France, Italie, etc.

    Je ne suis donc pas d'avis de revoir à la hausse les limites de vitesse dans notre Région.

    La vitesse excessive ou inadaptée est une des causes majeures des accidents de la route et elle augmente fortement la gravité des accidents.

    Augmenter les limites de vitesse n'irait donc pas dans le sens de réduire les accidents et leur gravité. Rappelons que notre objectif est de réduire à moins de 200 morts sur nos routes à l'horizon 2020.

    Je précise enfin que, dans le cadre de PEREX 4.0, il est envisagé de doter certaines portions de voiries ou d’autoroutes de panneaux dynamiques permettant de faire varier la limitation de vitesse en fonction des circonstances, comme cela existe déjà en quelques endroits. Cela engendre toutefois des équipements assez coûteux qu’il convient de réserver à des endroits et situations ciblés.