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La congestion des axes autoroutiers en Wallonie et les pistes pour enrayer ce problème

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 500 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 15/12/2017
    • de MOUYARD Gilles
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Il ressort des chiffres 2016 du trafic journalier sur autoroutes wallonnes qui viennent de tomber que chaque jour plus de 110.000 véhicules emprunteraient le tronçon commun E40-E42-E25 à Liège. Juste derrière viendrait Bierges-Wavre sur l’E411 avec plus ou moins 107.000 véhicules.

    Depuis 2013, on observe que certains tronçons qui étaient rouge foncé sont devenus noirs, comme sur la E411 en direction de Bruxelles ou sur l’E19 entre Mons et la capitale. C’est également passé de rouge à rouge foncé entre Liège et Namur sur l’E42.

    Ces chiffres permettent au SPW d’évaluer l’ampleur de la circulation sur les différentes infrastructures routières, de déterminer les chantiers à réaliser en priorité…

    Mais face à cette augmentation du nombre de véhicules, l’on peut se poser la question de savoir si l’on va procéder à d’autres élargissements de voiries en Wallonie. À cette question le cabinet de Monsieur le Ministre répondait dans la presse qu'il n’y était guère favorable, car cette solution à elle seule ne permettra pas d’endiguer le problème de la mobilité.

    Pour Touring la congestion des axes routiers est problème à l’échelle européenne. Il regrette que la Wallonie, à l’image de ce que font par exemple les Pays-Bas, n’investisse pas davantage dans la création de nouvelles routes ou l’élargissement du réseau déjà existant.

    Quelle est son analyse de la situation ?

    Peut-il faire le point sur la congestion des axes autoroutiers en Wallonie?

    Est-il exact qu'il n'est pas favorable à l’élargissement du réseau déjà existant ?
    Dans l’affirmative ou la négative peut-il justifier sa réponse ?

    Quelle est son analyse des déclarations de Touring ?

    Hormis la promotion du covoiturage en réservant une bande, quelles sont les autres pistes qu'il envisage pour réduire la congestion de nos axes routiers ?
  • Réponse du 22/12/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Hormis pour certains cas spécifiques tels que des finalisations de contournements, toutes les études convergent sur le fait qu’élargir indéfiniment les voiries contribue à accroître l’attrait de la voiture et ne présente que peu d’impact bénéfique, en termes économiques, environnementaux ou de réduction de la congestion.

    La Wallonie investit d'ailleurs dans le développement de son réseau routier et son adaptation, dans les cas où cela est pleinement justifié sur les plans socio-économiques, environnemental et de mobilité.
    Quelques exemples :
    - - l'autoroute Liège – Namur (A15-E42) est élargie à 3 bandes.
    - - le contournement de Couvin est en construction. Une partie a été mise en service ce 17 octobre.
    - - le contournement de Soignies a également été mis en service récemment.
    - - la route de la Laine à Mouscron se finalisera prochainement.

    Le plan Infrastructures 2016-2019 prévoit en effet la réalisation de routes de l'emploi c'est-à-dire une meilleure liaison au réseau de certains grands centres pourvoyeurs d'emplois.

    Certains contournements doivent également être terminés comme, à moyen terme, la liaison E40-E25 entre Cerexhe-Heuseux et Beaufays pour boucler le ring de Liège à l’est.

    Toutefois, il s'agit de justifier chaque investissement : mobilité, sécurité, aménagement du territoire, rentabilité économique.

    Sauf cas particulier dument justifiés comme ceux repris ci-dessus, investir dans des bandes de circulation supplémentaires est contreproductif sur le moyen et long terme.
    D’une manière générale, les mesures qui doivent être privilégiées aujourd’hui doivent viser en priorité à réduire le nombre de voitures et non à l’accroître.

    Les mesures qui vont devoir être prises (investissement dans les transports publics efficaces, dans des infrastructures d’inter modalité, dans de nouvelles solutions de partage de voiture) seront décrites et budgétées dans le schéma régional de mobilité qui sera soumis au Gouvernement à l’été 2018, dans la prolongation de la note « FAST » de vison de la mobilité wallonne à l’horizon 2030 qui a été adoptée en octobre par le Gouvernement, sur ma proposition.

    S'il y a l'infrastructure, il ne faut pas négliger les mesures d'exploitation de celle-ci. C'est la tâche du centre PEREX d'exploiter au mieux l'infrastructure notamment par la gestion des événements comme les chantiers, les accidents, les conditions météo, etc.

    En conclusion, je tiens à affirmer que la Wallonie investit fermement dans son infrastructure routière qui en a bien besoin.
    Par ailleurs, en tant que Ministre de la Mobilité, je m'efforce à offrir des alternatives à la voiture (transport en commun, covoiturage, modes doux) et à pousser les usagers à réfléchir sur leur mobilité et à changer les mentalités vu les défis qui se présentent dont le défi climatique et la transition écologique.