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La dépollution du site de la Vieille-Montagne à Grâce-Hollogne

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 535 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 22/12/2017
    • de CULOT Fabian
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    La SPAQuE est en charge de la dépollution du site de la Vieille-Montagne à Grâce-Hollogne en Province de Liège. Il s’agit d’un ancien site industriel de production de zinc dont les sols sont pollués par des métaux lourds. 780.000m3 de terres y génèrent un risque pour la santé humaine. Or la SPAQuE a décidé qu’enfouir ces terres polluées sous un mètre de terre saine suffirait à rendre le site parfaitement sûr pour la santé des personnes qui y vivront et travailleront.

    En effet, après les travaux, il est prévu que les activités qui seront menées sur le site iront du logement au commerce, en passant par l’établissement d’une école ou d’une zone d’activité économique.

    La SPAQuE justifie cette pratique de recouvrement par le fait qu’il n’y a « que » des métaux lourds dans ce sol et donc non volatils. Ceux-ci ne se répandront donc pas dans l’atmosphère et ne seront ni absorbés, ni inhalés, ni en contact avec la peau. Qu’en est-il des nappes phréatiques ?

    Il sera précisé dans les actes notariés futurs qu’on ne pourra pas « remuer la terre au-delà d’un mètre de profondeur pour ne pas aller rejoindre les terres polluées ». Alors que des activités de logement, commerce, etc. seront autorisées, comment techniquement pourrons-nous envisager la construction des fondations de bâtiments, la réalisation d’une piscine par un particulier ou la construction d’une école ?

    Qu’en est-il des futurs égouttages ou impétrants ?

    Cette demande de ne pas remuer la terre au-delà d’un mètre de profondeur n’est pas réaliste au vu des activités prévues pour l’avenir du site.

    Ne serait-il pas judicieux soit de changer le mode de dépollution des sols, soit la réaffectation du site ?

    Quelle est la position de Monsieur le Ministre ?

    Une étude quant à l’impact sanitaire d’une telle option a-t-elle été réalisée ?
  • Réponse du 15/01/2018
    • de DI ANTONIO Carlo

    L’exploitation du site dit « Vieille Montagne » a commencé en 1846 par la construction d’une usine de fonderie à zinc par la société « Houillère et fonderie Valentin-Cocq ». Pendant près de 125 ans, cette usine va se concentrer uniquement sur la production de zinc au départ de minerais et de charbon, d’abord extrait localement puis provenant de gisements extérieurs. Fin des années 1960, une profonde restructuration du secteur mit fin à la production des fours à zinc et, en 1982, les installations industrielles de l’ancienne fonderie furent définitivement arrêtées.

    Eu égard à cet historique du site, logiquement les études menées par la société SPAQUυE sur le site ont principalement mis en évidence la présence dans les sols de métaux lourds présentant une pollution préjudiciable pour la santé humaine, ces métaux lourds ne sont toutefois pas volatils.

    Afin de supprimer ces pollutions préjudiciables et en raison du caractère non volatil de ces polluants, il a été prévu une excavation du premier mètre de sol pollué suivi d’un recouvrement par des terres conformes à l’affectation future du site et la création sur le site lui-même d’une zone de stockage contrôlé pour la gestion des terres excavées.

    Cette option assure la suppression des pollutions préjudiciables pour la santé humaine et les eaux souterraines tout en n’engendrant pas de coûts déraisonnables. En effet, la seule option alternative consisterait à évacuer ces pollutions préjudiciables vers un centre de traitement. SPAQUE a évalué à environ 150 millions d’euros le cout de cette excavation-évacuation totale.

    Toutefois, les taches de polluants volatils et les dépôts de déchets observés plus ponctuellement feront l’objet d’un assainissement par excavation, évacuation et traitement dans un centre de traitement agréé.

    Pour ce qui concerne les eaux souterraines, les études ont montré que les travaux d’assainissement des sols tels que prévus, complétés d’une restriction d’utilisation par interdiction de captage d’eau au droit du site et d’utilisation des eaux souterraines à des fins de consommation étaient suffisants, en regard des critères définis à ce sujet dans le code wallon des bonnes pratiques en matière d’assainissement des sols, pour gérer les pollutions observées. Des mesures de suivi consistant en l’analyse périodique de la qualité des eaux souterraines seront néanmoins envisagées pour s’assurer de l’efficacité des mesures proposées.

    Si les aménagements prévus sur le site nécessitent des remaniements ou des excavations plus profondes qui atteindraient les sols en place non remaniés et potentiellement pollués en substances non volatiles, il conviendra par précaution d’effectuer un suivi spécifique des matériaux manipulés afin que la traçabilité des matériaux vers des centres de traitement agréés soit assurée conformément à la législation wallonne sur les terres excavées.