L'évolution du marché du sucre suite à la levée des quotas sucriers européens

• Session : 2017-2018
• Année : 2017
• N° : 226 (2017-2018) 1

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• Question écrite du 22/12/2017

  • de PREVOT Patrick
  • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
  
  Le régime européen des quotas de production de sucre a pris fin le 30 septembre. Le marché du sucre était le dernier en date à disposer d’un modèle de régulation des productions.
  
  Plus de deux mois après la levée de ces quotas, comment se porte le marché du sucre en Wallonie, en Europe et dans le monde ?
  
  Les craintes des producteurs semblent-elles se justifier ?
  
  Quelles sont les prévisions pour les mois à venir ?

• Réponse du 15/01/2018

  • de COLLIN René
  
  Au niveau mondial, les différents analystes prévoient, après deux campagnes déficitaires, un excédent en sucre important pour la campagne 2017/2018.
  
  Les bonnes conditions météorologiques en Asie, en Australie et au Brésil ont soutenu de bons rendements de canne à sucre et une récolte rapide. Les productions sont importantes dans des pays tels que la Chine et l’Inde, grands consommateurs et importateurs traditionnels de sucre ainsi qu’en Thaïlande, Ukraine et Russie. Si la consommation continue à augmenter dans les pays émergents, elle stagne partout ailleurs et notamment en Europe. Cet excédent mondial de sucre continue à peser sur les cours mondiaux du sucre. Le seul élément positif actuel pour le marché du sucre est l’augmentation de la transformation de la canne en éthanol au Brésil. Ce passage à l’éthanol pourrait contribuer à soulager le marché. Pour autant bien sûr que les négociations commerciales avec les pays du Mercosur n’aboutissent pas à des concessions excessives en matière d’éthanol. J’y serai très vigilant.
  
  Sur le marché mondial, le cours du sucre blanc a chuté de 40 % lors du premier semestre 2017. Depuis le mois d’août, les cours mondiaux semblent cependant reprendre légèrement et atteignent actuellement 330 euros/tonne.
  
  Au niveau européen, la Commission a communiqué un nouveau bilan pour l’approvisionnement en sucre de l’Union européenne (UE) pour la campagne 2017-2018, la première campagne sans quota. Les estimations prévoient une hausse très importante de la production de sucre de l’UE de l’ordre de 22 % par rapport à l’an dernier suite à une augmentation de 17 % des surfaces betteravières et à de bons rendements ainsi qu’une baisse importante des importations et une hausse importante des exportations. Cette campagne devrait se terminer par une augmentation des stocks de sucre en fin de campagne, ce qui devrait encore peser sur les prix du sucre sur le marché européen à l’avenir.
  
  Les prix européens sont restés relativement stables jusqu’au mois de septembre, mais une chute importante a été observée au mois d’octobre (-70 euros/tonne pour atteindre 420 euros/tonne). Les analystes estiment qu’une marge devrait subsister entre les prix mondiaux et européens.
  
  Les fabricants sont couverts sur le marché à terme pour la campagne 2017-2018 et des clauses de partage de la valeur ont été négociées entre les fabricants et betteraviers pour cette campagne.
  
  Les négociations des accords interprofessionnels ont repris pour la prochaine campagne. Parallèlement, plus d’un betteravier wallon sur trois a manifesté son intention de devenir coopérateur d’une nouvelle sucrerie à ériger à Seneffe. Ce projet va donc passer à la phase suivante de montage administratif, industriel, commercial et financier, preuve que l’optimisme reste de mise dans le secteur du sucre malgré les conditions incertaines des derniers mois.