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Le miscanthus

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 229 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 22/12/2017
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Selon le journal Vers l’Avenir « Une chaudière polycombustible remplace l’ancienne chaudière au mazout de la ferme. La facture énergétique a été divisée par cinq.
    Pour une autonomie en énergie, l’agriculteur a fait le choix d’une chaudière biomasse très fiable de conception autrichienne. De 60 kiloswatts (kW) de puissance, elle s’alimente automatiquement aux brins de miscanthus stockés dans un silo. Epaulée de deux gros ballons tampons de 1.500 litres chacun, la chaudière réchauffe pour l’heure les nombreux radiateurs du corps de logis.".

    Le miscanthus est une plante herbacée dont la culture pérenne est peu accaparante une fois que la mise en place est assurée après la première année.

    Ne faut-il pas inciter un certain nombre d’agriculteurs à se lancer dans la production de plantes énergétiques, telles que le miscanthus ?

    Est-ce une perspective qui permettrait de différencier l’activité agricole, ouvrant de nouvelles perspectives à un ensemble de fermes ?

    Dans quelles mesures les cultures du miscanthus sont-elles compatibles avec un minimum de biodiversité ?
  • Réponse du 15/01/2018
    • de COLLIN René

    Culture exotique non invasive, le miscanthus giganteus offre également une approche novatrice sur le plan environnemental. La culture est en effet peu demandeuse d’interventions phytosanitaires et son bilan énergétique et climatique est favorable :
    * Une ou deux pulvérisations d’herbicides en années 1 et 2, sur minimum 20 ans (des essais d’implantation de miscanthus 100 % biologique sont à l’étude au sein du CIPF) ;
    * Aucune fertilisation n’est requise (sénescence de la plante).

    Le miscanthus produit une quantité importante et relativement stable de biomasse. La vente sous contrat de miscanthus à une chaufferie ou pour toute autre application (paillage horticole, construction, etc.) offre la perspective d’un revenu stabilisé à l’agriculteur, et ce, dans un contexte de prix alimentaires volatiles.

    La plantation de miscanthus peut donc effectivement alimenter localement des chaufferies biomasse au sein d’exploitations agricoles et de bâtiments publics et privés. Les factures de chauffage de ces bâtiments se voient réduites, tout comme leurs émissions de gaz à effet de serre.

    À l’heure actuelle, il existe peu de filières valorisation développées en Wallonie.

    Il est important de bien informer les agriculteurs qui souhaiteraient investir dans ce domaine quant aux risques possibles et aux retours sur investissement à attendre.

    Par ailleurs, le miscanthus contribue à la résolution de certaines problématiques environnementales : coulées boueuses, pollution de nappes phréatiques par les fertilisants et les produits phytosanitaires, etc.

    Le projet Envimisc (ASBL ValBiom et partenaires wallons) visait à objectiver les impacts environnementaux précités via l’implantation de bandes de miscanthus à des endroits pertinents du paysage agricole wallon.

    Vis-à-vis de la biodiversité, le miscanthus fournit un abri à la faune tout au long de l’année. De nombreuses espèces animales y sont observées : bruants des roseaux, bruants proyers, rousserolles, perdrix, lapin, etc.

    À ce titre, le Parlement européen a récemment voté l’intégration, dès 2018, du miscanthus dans la liste des Surfaces d’Intérêt Ecologique (SIE).

    Une possibilité existe, à moyen terme, d’associer une bande de miscanthus à une bande enherbée au sein des méthodes agroenvironnementales (MAE) ciblées.

    En conclusion l’allocation d’une petite partie de la surface agricole wallonne pour la production de miscanthus devrait permettre à la fois d’améliorer la protection de l’environnement, de diversifier le revenu des agriculteurs et d’alimenter un réseau de chaufferies biomasse avec une ressource durable produite localement.