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L'accès aux maisons de repos

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 175 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 09/01/2018
    • de PUGET André-Pierre
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Il a été constaté par une mutuelle que plus de la moitié des personnes âgées ne disposaient pas de revenus suffisants pour pouvoir se payer un séjour en maison de repos.
    Les coûts semblent en outre augmenter dans certaines régions selon la mutualité.

    D’après l’étude, le coût moyen d’un séjour en maison de repos s’élève à 1562 euros par mois tandis que le revenu disponible pour les personnes âgées n’atteint que 1353 euros en moyenne par mois.

    Les séjours sont donc trop chers pour que nos aînés puissent se les offrir.

    Par ailleurs, il faut aussi tenir compte de la file d’attente existante pour pouvoir bénéficier d’une place dans une maison de repos. En général, il faut s’y prendre bien à l’avance, à un moment où le besoin de se retirer dans une maison de repos ne se fait pas ressentir d’ailleurs.

    Le coût des séjours en maison de repos est-il en augmentation chez nous ?

    Madame la Ministre entend-elle l’appel de cette mutuelle ?

    Des solutions sont-elles envisagées afin de résoudre le problème des files d’attente ?

    J’ajoute que la demande pour ce type de séjour risque de croître encore dans les années à venir compte tenu du vieillissement de la population.
  • Réponse du 31/01/2018 | Annexe [PDF]
    • de GREOLI Alda

    Malgré des différences de méthodologie, il semble que les données de l’enquête de Solidaris ne soient pas très éloignées de celles issues des données collectées dans le cadre du rapport bisannuel des établissements pour aînés, publié par l’AViQ en 2015. Ces données concernent les 42 013 résidents (toutes affiliations à une mutuelle confondues) des 571 maisons de repos qui ont participé à l’enquête. Ainsi, il appert que le prix moyen est, en Brabant wallon, de 1.505 euros selon les données de l’AViQ et de 1.492 euros selon les données de Solidaris. Dans le Hainaut, les données AViQ parlent d’un prix moyen de 1.218 euros, Solidaris de 1.212 euros. Selon les données de l’AViQ, le prix moyen dans le secteur commercial est de 1.310 euros (1.359 euros selon Solidaris), le prix moyen dans le secteur associatif est de 1.286 euros (1.335 euros selon Solidaris) et, dans le secteur public, il est de 1.161,8 euros en moyenne (1.207 euros selon Solidaris).

    Les marges d’erreur sur les moyennes présentées donnent des intervalles de confiance très importants, notamment pour le Brabant wallon avec des intervalles allant de 1.099 euros à 1.910 euros autour de la moyenne de 1.505 euros euros par mois.

    Le tableau en annexe nous montre que, en réalité, et pour l’ensemble de la Wallonie, les prix mensuels d’hébergement varient de 998 euros/mois à 1.528 euros/mois.

    L’utilisation de la moyenne comme outil de comparaison n’est, on le voit, pas particulièrement pertinente dans l’étude des prix d’hébergement, car les moyennes sont très sensibles au fait que quelques maisons de repos pratiquent des prix très élevés, notamment dans le Brabant wallon, où les prix peuvent aller jusque 4.700euros/mois, ce qui « tire » artificiellement la moyenne vers le haut.

    Un meilleur outil de comparaison serait dès lors la médiane qui partage en deux les échantillons. Par exemple, la médiane des prix pour la province de Namur est de 1.207, ce qui signifie que dans la moitié des maisons de repos le prix d’hébergement est inférieur à 1.207euros/mois et, dans l’autre moitié, supérieur à 1.207 euros/mois.

    Signalons, en outre, qu’entre 4 % (secteur commercial) et 7 % (secteur public) des résidents de maison de repos bénéficient de l’aide du CPAS.

    Il est également utile de rappeler que certaines maisons de repos pratiquent des prix relativement bas. Le prix minimum d’hébergement dans une maison de repos dans le Hainaut est, en effet, de 719 euros/mois (bien inférieur donc au revenu moyen des résidents de maison de repos tel que publié dans l’enquête Solidaris, soit un montant de 1.353 euros/mois). Il est encore de 604 euros en province de Liège, de 787 euros dans le Luxembourg et de 728 euros en province de Namur.

    En ce qui concerne la hausse des prix entre 2014 et 2016 (étude Solidaris), soit une hausse de près de 5 % quel que soit le secteur d’activité, il faut savoir que l’inflation à elle seule représente près de 3 % de l’augmentation.

    Enfin, en matière de politique des prix, je rappelle la limitation de l’augmentation des prix prévue dans la seule législation wallonne : cette augmentation ne peut en effet pas dépasser, sur une année civile, 5 % au-delà de l’indexation des prix à la consommation survenue depuis la dernière augmentation.

    En outre, sans préjudice d’une telle augmentation, en cas de nouvelle construction ou de travaux de transformation de l’établissement pour aînés, les résidents ou les personnes accueillies présents avant le début des travaux conservent un droit au maintien du prix d’hébergement ou d’accueil pratiqué avant travaux.

    La mise aux normes de nombreux établissements, mais aussi le passage au prix « all-in » qui est par ailleurs préconisé par les responsables de l’étude de Solidaris, ont débouché sur de nombreuses demandes d’augmentations globales de prix, ce qui justifie la hausse globale de 2 % au-delà de l’indexation évoquée ci-avant.

    Quant à la question des listes d’attente, elle est en réalité extrêmement compliquée à appréhender dans la mesure, entre autres, où de nombreuses familles inscrivent leur aîné dans plusieurs maisons de repos qu’elles ne préviennent pas ou de leur choix.