/

Les inquiétudes relatives à l'avenir des soins psychiatriques

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 179 (2017-2018) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 09/01/2018
    • de BONNI Véronique
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Avec la réforme « Psy 107 », notre pays a choisi de s'engager dans la désinstitutionnalisation des soins psychiatriques.

    L'objectif est de sortir la santé mentale des murs de l'hôpital et de privilégier d'autres offres de soins, en incluant davantage dans la société les personnes souffrant de troubles psychiatriques. Dans un premier temps, en Wallonie, 381 lits au sein des hôpitaux généraux et psychiatriques ont été gelés. Avec ce gel, beaucoup de demandes n'ont pu être honorées et certains patients se sont retrouvés sans possibilité de prise en charge.

    À présent, le Gouvernement fédéral enclenche la deuxième phase de la réforme en élargissant l'utilisation d'équipes mobiles à l'ensemble de la Belgique.

    Sur ce point, l'Absym tire aussi la sonnette d'alarme quant à la qualité des soins qui seront prodigués. En effet, actuellement, en hôpital, la norme est de 24 heures psychiatriques par 120 patients chroniques. Or, dans les équipes mobiles, le psychiatre devra prester 17 heures pour 162 patients tout en se rendant à domicile !

    Si l'objectif de la réforme d'humaniser les soins reste primordial, il semble qu'en pratique on passe à côté de la cible.

    Le prédécesseur de Madame la Ministre m'avait fait part de discussions avec le Gouvernement fédéral pour obtenir le transfert des moyens correspondant à la fermeture de lits hospitaliers pour déployer l'offre de lits MSP et IHP. Est-elle parvenue à un accord ?

    La Wallonie fait-elle face à un manque de lits pour les séjours longs ?

    En la matière, une coordination devait avoir lieu avec votre collègue en charge du logement et les autorités locales ?

    Quelles actions ont été mises en oeuvre depuis ?
  • Réponse du 31/01/2018
    • de GREOLI Alda

    Mon prédécesseur a envoyé à la Ministre fédérale de la Santé une lettre demandant un accord sur le transfert des moyens liés à la reconversion de lits hospitaliers, de manière à pouvoir financer de nouvelles places en maisons de soins psychiatriques ou en initiatives d'habitations protégées. Mon Cabinet a également demandé de pouvoir discuter de ce thème avec le cabinet de Maggie De Block. Dans les deux cas, aucune réponse n'a été donnée. Je tiens à souligner que la Flandre a également introduit la même demande.

    En ce qui concerne le manque de lits psychiatriques, il est difficile à objectiver. Toutes choses n’étant pas forcément comparables, cLe taux de lits psychiatriques par habitant en Belgique est en effet plus élevé que dans les autres pays européens d'après les chiffres consultés sur le site de l'OMS. En outre, les structures d'hébergement mentionnent des problèmes d'engorgement liés à la difficulté de trouver un logement pour les personnes pour qui des soins résidentiels ne sont plus nécessaires.

    C'est une des raisons qui me motive à soutenir la proposition de décret déposée par plusieurs parlementaires pour reconnaître de nouvelles structures d'hébergement pour les personnes en difficultés prolongées. Cela pourrait aider à désengorger les structures agréées en matière de soins spécialisés.

    Pour les personnes capables de plus d'autonomie, une autre solution passe par la possibilité de location d'un bien à plusieurs sans perte du statut d'isolé. La législation devrait être assouplie dans ce domaine et des moyens existeraient du côté du logement pour aider les futurs locataires ou propriétaires à concevoir ce type d'habitat. À ce niveau, mon Cabinet a encouragé l'AViQ ainsi que les coordinateurs wallons des réseaux issus de la réforme en santé mentale à vérifier la faisabilité des solutions évoquées.

    J'attendrai d'en savoir plus avant d'interpeler la Ministre en charge du Logement.