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Le bilan économique de l'agriculture wallonne pour l'année 2017

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 230 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 09/01/2018
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Quel est le bilan économique de notre agriculture pour l'année 2017 ?

    Quelles sont les évolutions pour les grands secteurs de notre agriculture ?

    Particulièrement, pourrions-nous bénéficier d'une analyse particulière pour le secteur fruitier ?

    Les secteurs en crise en 2016 ont-ils montré des signes encourageants ?

    Quels signes positifs pouvons-nous retenir pour cette année 2017 ?
  • Réponse du 29/01/2018
    • de COLLIN René

    Selon l’estimation du SPF Économie, la valeur de la production agricole belge augmenterait de 7 % en 2017 par rapport à 2016, ces valeurs seront confirmées à la fin de la campagne de commercialisation des récoltes.

    La valeur produite stagnerait pour les productions végétales. Ceci résulte d’une part, d’une hausse de 30 % de la valeur produite pour les céréales, les plantes industrielles et les productions fourragères et, d’autre part, d’une baisse de la valeur produite des pommes de terre (- 32 % : hausse des volumes, mais chute sévère des prix), d’une baisse de 20 % de la production fruitière suite aux gelées tardives du printemps et enfin d’une baisse des productions horticoles (légumes et plantes ornementales).

    En ce qui concerne les productions animales, globalement, l’année 2017 serait meilleure que 2016. En viande bovine, la majorité des bovins de type viandeux produits en Belgique sont extrêmement bien conformés, donnant un grand nombre de carcasses de type « S2 ». Or, on note pour ce type d’animaux, une érosion des prix, lente, mais continue, depuis août 2013. Sur cette période, pour les animaux S2, les prix sont passés de 535 euros/100 kg à 482 euros/100 kg pour les taurillons et de 530 euros/100 kg à 480 euros/100 kg pour les femelles. Les carcasses des animaux moins bien conformés ont également connu une baisse des prix durant la même période, bien que moins prononcée. Toutefois, les prix des carcasses de bovins viandeux « ordinaires » restent en Belgique nettement plus faibles qu’en moyenne dans l’Union européenne (UE) (différentiel d’à peu près 40 euros/100 kg, soit plus de 10 %).

    Cette situation particulièrement difficile de la viande bovine belge peut s’expliquer par les facteurs suivants :
    - La consommation de viande bovine par habitant est en baisse : - 27 % de 2007 à 2016, alors que, sur l’ensemble de l’UE, la consommation est stable.
    - En Belgique, comme dans les autres pays européens, le consommateur privilégie de plus en plus les produits de faible valeur (ex : haché). Or, la production belge de viande bovine, particulièrement basée sur des animaux très bien conformés, comporte une forte proportion de morceaux de haute valeur (ex : steak).
    - La production belge est peu diversifiée.
    - On note une concentration importante et croissante du secteur de la transformation et de la distribution de viande.

    Dans le secteur porcin, la baisse du volume produit est plus que compensée par la hausse des prix. Le secteur de la viande de volaille subit une contraction des prix. Le lait et les œufs tirent la valeur des productions animales à la hausse. En effet, si le volume de lait et de produits dérivés du lait n’a guère évolué, les prix ont en revanche été bien meilleurs (+ 34 %) ; pour les œufs, la baisse de volume a été bien plus que compensée par la hausse de prix (+ 47 %).

    Selon les premières estimations réalisées par la Direction de l’Analyse économique agricole (DGO3, DEMNA) à l’échelon micro-économique, le revenu du travail par unité de travail de l’exploitation agricole wallonne moyenne s’apprécierait de 113 % par rapport à celui de 2016 et avoisinerait 26 000 euros. Les progressions de revenu les plus remarquables s’observeraient dans les exploitations ayant une orientation laitière plus ou moins marquée.