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Les populations d'oiseaux

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 232 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 10/01/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Lorsqu'on se penche sur l'évolution des populations d'oiseaux, pour ne prendre que cette catégorie d'animaux, l'évaluation aboutit à décrire la « situation comme défavorable, mais en amélioration ».

    La composition de l'avifaune est continuellement remodelée sous l'influence de multiples facteurs dont le plus déterminant est l'altération des milieux d'accueil. Les populations d'oiseaux communs suivis en Wallonie sont globalement en diminution sur le long terme, en concordance avec la tendance observée au niveau européen.

    Même si certains n'ont pas de plaisir de l'entendre, la vérité a ses droits : la diminution la plus flagrante se remarque pour les oiseaux des milieux agricoles où peu de sites de nidification et de ressources alimentaires restent disponibles tout au long de l'année, sans compter l'influence spécifique de certaines pratiques (traitements phytosanitaires par exemple).

    Toutefois, il semble que l'indice des espèces agricoles a montré une amélioration depuis 2005 jusqu'à un niveau actuel cependant inférieur de 20 % à l'effectif moyen de 1990. Cette amélioration ne semble pas encore être le reflet de la mise en oeuvre de méthodes agro-environnementales, mais traduit plutôt l'augmentation des effectifs de certaines espèces généralistes et la stabilisation à un niveau très bas, voire le déclin continu d'autres espèces plus spécialisées.

    La courbe des oiseaux forestiers fluctue quant à elle autour de sa valeur de 1990. Les espèces généralistes pour leur part semblent avoir retrouvé, après une chute des effectifs vers la fin des années 90, un effectif moyen proche du niveau de base.

    Selon la liste rouge wallonne de 2010, 29 % des espèces d'oiseaux nicheurs sont menacées de disparition. Cette situation s'explique notamment par le fait que la superficie des landes, fagnes ou pelouses est particulièrement restreinte en Wallonie.

    Toutes ces informations sont disponibles, car publiées dans « l'état de l'environnement wallon. » La publication fait état de la situation en 2014.

    Qu'a entrepris Monsieur le Ministre depuis lors pour améliorer la situation et pour éviter qu'on continue à assister à l'extinction d'espèces ? Et quels sont les résultats ?
  • Réponse du 31/01/2018
    • de COLLIN René

    Vu la complexité du monde vivant, l’état de la biodiversité ne peut être résumé en une phrase. Pour pouvoir tirer des conclusions pertinentes et opérationnelles, il faut aller au-delà des indicateurs, rechercher les données et analyser la situation espèce par espèce en tenant compte d’un maximum d’informations, notamment de leur écologie, en ayant une période d’observation suffisamment longue pour appréhender les évolutions et pouvoir les interpréter correctement. Ce n’est qu’à ce prix que l’on peut poser des diagnostics, identifier les causes, chercher les remèdes, évaluer l’efficacité des mesures prises. Il n’y a pas non plus de réponses simples à des problèmes complexes, c’est pourquoi il faut travailler sur plusieurs fronts.

    L’évolution des populations d’oiseaux est parmi les mieux documentée, car ce groupe intéresse de nombreux naturalistes. Depuis plusieurs décennies, ceux-ci transmettent spontanément leurs observations à la centrale ornithologique AVES – Natagora. Grâce au soutien des pouvoirs publics, deux atlas des oiseaux nicheurs distants de 30 ans (années 70 et années 2000) ont été élaborés et un suivi des oiseaux communs par points d’écoute est organisé annuellement depuis le début des années 90.

    Pour améliorer la situation des espèces qui sont en déclin, j’ai travaillé sur plusieurs axes en prenant ou en renforçant notamment les mesures suivantes :
    - L’amélioration et l’augmentation des surfaces d’habitats particuliers auxquels sont liées certaines espèces ;
    - L’augmentation des surfaces en réserves naturelles ;
    - La mise en œuvre du réseau Natura 2000 ;
    - La reconstitution d’un maillage d’éléments linéaires structurant du paysage : haies, vergers, alignement d’arbres, taillis linéaires ;
    - Le soutien aux 11 parcs naturels et à la centaine de Plans communaux de développement de la nature ;
    - L’intégration de mesures favorables à la biodiversité dans les pratiques agricoles via les mesures agro-environnementales ;
    - L’intégration de mesures favorables à la biodiversité dans la gestion forestière au niveau des forêts soumises ;
    - Le développement du Réseau Wallonie nature ;
    - Des projets ciblés sur des espèces sensibles : plan Maya , Cap’Hirondelles ;
    - La gestion des espèces invasives.