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La mission de l'ISSeP concernant l'objectivation de l'exposition des populations aux pulvérisations de produits phytopharmaceutiques

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 577 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 11/01/2018
    • de MORREALE Christie
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Lors de la séance du Gouvernement wallon du 14 décembre, Monsieur le Ministre présentait l’octroi d’une « subvention à l’Institut scientifique de service public pour l’objectivation de l’exposition des populations aux pulvérisations de produits phytopharmaceutiques en Wallonie et des mesures de protection destinées à limiter cette exposition ».

    Quel sera l’objectif de cette nouvelle étude menée par l’ISSeP ? Cette étude est-elle complémentaire à celle menée par M. Schiffers il y a plusieurs mois ? Cette étude va-t-elle permettre d’étendre son essai à l’ensemble du territoire wallon ?
  • Réponse du 01/02/2018
    • de DI ANTONIO Carlo

    L’étude PROPULPPP qui vient d’être validée par le Gouvernement wallon a pour objet de réaliser courant 2018 un plan d’expérience à l’échelle de la Wallonie qui vise à collecter des données de mesures permettant d’objectiver des recommandations pour réduire l’exposition des populations en bordure des champs : bande tampon, barrière physique, conditions d’épandage. Le programme de travail vise quatre objectifs spécifiques :
    - évaluer l’exposition aux pesticides des populations riveraines de champs cultivés en fonction de la durée écoulée depuis l’épandage ;
    - évaluer la manière dont l’exposition varie en fonction de l’éloignement par rapport à la source ;
    - évaluer l’influence réelle de paramètres agronomiques et d’une barrière physique sur la contamination des zones en bordure de champs ;
    - vérifier par des mesures si le modèle prédictif de l’exposition des résidents, employé lors de l’approbation des substances, permet de couvrir raisonnablement le risque « riverains ».

    Plusieurs plans d’expérience seront mis en œuvre. Des mesures quantitatives et qualitatives des pesticides qui se déposent et qui se retrouvent dans l’air à différentes distances en bordure de champs expérimentaux traités et au cours du temps seront relevées. Des mesures de pesticides émis à plus longue distance de l’application seront également effectuées afin d’estimer la distance à laquelle les pesticides sont retrouvés dans les 24 h qui suivent l’application. Un certain nombre de mesures seront réalisées en situation réelle considérées comme « à risque ». Ces essais in situ seront répétés pour des situations où une barrière physique peut intercepter les émissions du champ. Les agriculteurs voisins seront contactés et leur collaboration sera sollicitée. Des collecteurs et des échantillonneurs seront installés en bordure et à l’intérieur des limites de la zone adjacente à la culture. Les pesticides seront recherchés dans les brumes de pulvérisation en bordure des parcelles, les dépôts au sol, dans l’air, sur les jeux de plein air, dans les poussières à l’intérieur de l’école et dans les urines de volontaires.

    Cette étude fait effectivement écho à l’expérience du Professeur Schiffers, mais également à l’étude EXPOPESTEN menée par l’ISSeP. Elle s’inscrit en outre dans une objectivation des mesures prises en vue de protéger le public contre les produits phytopharmaceutiques prévus dans l’Arrêté du Gouvernement wallon du 11 juillet 2013 relatif à une application des pesticides compatible avec le développement durable. Cette étude est enfin une des étapes de l’objectif à long terme d’une Wallonie exempte d’utilisation de produits phytopharmaceutiques.