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Les inégalités de genres dans les emplois du temps

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 185 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 11/01/2018
    • de MORREALE Christie
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    L’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS) a récemment publié les résultats d’une enquête sur l’égalité entre les femmes et les hommes vue sous l’angle de l’emploi du temps.

    Chez les personnes travaillant à temps plein, les femmes consacrent 22 heures et 38 minutes par semaine aux tâches ménagères, aux soins et à l’éducation des enfants, alors que les hommes y consacrent seulement 13 heures et 41 minutes. Ce constat est évidemment interpellant. Le temps consacré aux tâches ménagères peut s’étendre jusqu’à 28 heures et 13 minutes lorsqu’une femme travaille à temps partiel, alors qu’un homme travaillant à mi-temps n’y consacrera que 17 heures et 46 minutes.

    À ce constat s’ajoutent les effets pervers du temps partiel qui pénalisent les femmes au niveau professionnel, par exemple la précarité financière engendrée par les rémunérations moindres ou les faibles opportunités de promotion.

    En l’espace de quatorze ans, des changements ont été observés dans l’emploi du temps des hommes et des femmes, sans que ceux-ci aillent dans le sens d’un emploi du temps plus égalitaire.

    En 2016, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes dénonçait déjà ce constat en insistant sur la difficulté pour les individus de briser seuls cette norme sociale et sur l’importance d’un travail collectif pour lutter contre les stéréotypes.

    Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance du rapport de l’IWEPS ? Peut-elle nous dire si des mesures ont déjà été prises par rapport à cette problématique particulière ? Si oui, peut-elle les détailler ?
  • Réponse du 17/01/2018
    • de GREOLI Alda

    Cette question pertinente me permet une fois encore d’aborder la question de l’égalité entre les hommes et les femmes au travers notamment du partage des responsabilités familiales et l’engagement de la Région wallonne à ce sujet.

    Comme je l’ai évoqué à plusieurs reprises, la Région wallonne a adopté le 11 avril 2014 le décret visant à la mise en œuvre des résolutions de la Conférence des Nations unies sur les femmes à Pékin de septembre 1995 et intégrant la dimension du genre dans l’ensemble des politiques régionales. L’article 2 de ce décret prévoit que « le Gouvernement wallon présente au Parlement wallon, pour l’ensemble des politiques menées, les objectifs stratégiques qu’il entend réaliser au cours de la législature, conformément aux objectifs de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes tenue à Pékin en septembre 1995 ».

    Pour rappel, le choix de ces mesures, qui constituent le « Plan Gender », s’était basé sur les propositions faites par les associations de terrain via le CWEHF. Pour chaque ministre, deux mesures visant à intégrer la dimension de genre ont été retenues. Le premier plan wallon de « gender mainstreaming » contient donc un ensemble de seize mesures concrètes.

    Comme je l’ai mentionné récemment, les ministres ont décidé de repartir des deux mesures choisies par leurs prédécesseurs, et ce malgré le changement de majorité et la mise en place d’un nouveau Gouvernement. Le Plan genre reste donc d’actualité et fera bien l’objet d’une évaluation dans le cadre du rapport final qui sera remis en fin de législature.

    Bien que le partage des responsabilités familiales n’ait pas été proposé par les associations en tant que mesure spécifique du plan genre, je me permets tout de même d’attirer l'attention sur certaines mesures adoptées par les ministres wallons dans le cadre de la mise en œuvre du décret gendermainstreaming, à savoir :
    - l’encouragement de la participation des femmes et/ou des hommes au sein de secteurs d’activités professionnelles où elles/ils sont sous-représentés,
    - la promotion de l’entreprenariat féminin et masculin,
    - le soutien des formations des travailleurs (euses) titres-services,
    - ou encore, en matière de santé, la favorisation du maintien à domicile des personnes âgées et/ou handicapées par une prise en charge adéquate.

    Nous pouvons également citer la mesure du Ministre Collin qui vise à valoriser le statut des agricultrices.

    Enfin, je terminerai par l’initiative « Girls day boys day » financée par Pierre-Yves Jeholet dans le cadre des coordinations provinciales égalité. Le Girls day, Boys day vise à sensibiliser les élèves et les enseignant-e-s aux stéréotypes de genre dans les choix d’orientation scolaire et professionnelle.

    J'invite l'honorable membre à demander directement à mes collègues en charge de ces différentes matières ce qui a été mis en place dans le cadre de leurs mesures.

    Toutes ces mesures favorisent l’intégration des femmes sur le marché de l’emploi et leur présence accrue dans la sphère publique. Par ce biais, nous espérons favoriser indirectement l’égalité entre les hommes et les femmes dans la sphère privée.

    Comme elle le mentionne à juste titre, malgré les nombreuses avancées en la matière, il subsiste encore et toujours des différences de traitement entre les hommes et les femmes. C’est pour cette raison que mes collègues et moi-même devons en permanence nous unir afin de lutter contre l’ensemble des discriminations qui subsistent entre les hommes et les femmes, en mettant notamment en œuvre les mesures destinées à établir l’égalité entre les sexes.

    Je tiens enfin à rappeler que le décret du 6 novembre 2008 relatif à la lutte contre certaines formes de discrimination établit un cadre légal très précis et donne à la Région wallonne un outil permettant de lutter contre toutes les discriminations (race, convictions religieuses et philosophiques, handicap, âge, orientation sexuelle…) et notamment celles liées au genre. Ce décret interdit les discriminations dans tous les domaines de compétence de la Wallonie.