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L’addiction des jeunes aux jeux vidéo

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 196 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 17/01/2018
    • de BROGNIEZ Laetitia
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    La presse a dernièrement publié les résultats d’un sondage visant à évaluer le temps passé par les jeunes à jouer à des jeux vidéo. Même si par rapport à l’an passé, une légère diminution est observée, on constate néanmoins que les jeunes passent un temps important (5 heures/semaine) sur les consoles…

    Il apparait également que les garçons sont plus « addicts » aux jeux (7 heures semaine) que les filles (4 heures semaine).

    Lors de ce sondage, un des freins soulevés par les jeunes pour jouer aux jeux vidéo est le risque d’addiction.

    Une étude a été commanditée en 2013 par la politique scientifique fédérale sur l’usage problématique de l’ordinateur et celle-ci considérait que 10 % des jeunes de 12 à 17 ans étaient touchés par cette problématique.

    En 2015, les cliniques universitaires de Saint-Luc ont annoncé l’ouverture d’une clinique des troubles liés à Internet et aux jeux en collaboration avec l’université catholique de Louvain. L’objectif est de comprendre les troubles mentaux engendrés par cette addiction et les mécanismes qui les créent pour pouvoir accompagner aux mieux les jeunes.

    Les assuétudes font dorénavant partie des compétences de la Région wallonne.

    Une étude sera-t-elle menée sur la problématique ?

    Madame la Ministre a-t-elle des échanges avec la clinique des troubles liés à Internet et aux jeux ? Qu’en ressort-il ?

    Une campagne de sensibilisation sur cette problématique à destination des parents et des jeunes ne pourrait-elle pas être menée ?
  • Réponse du 31/01/2018
    • de GREOLI Alda

    En matière de prévention et de promotion de la santé, de nombreuses actions sont déjà menées sur le terrain en Wallonie pour prévenir l'usage problématique des médias informatiques, y compris les jeux vidéo. Ces usages sont en effet abordés de manière globale, qu'il s'agisse de smartphones, de jeux vidéo, de réseaux sociaux ou d'Internet en général. Je voudrais par exemple mentionner les actions des points d’appui assuétudes des Centres locaux de promotion de la santé.

    Sur ce sujet, la Wallonie a déjà soutenu une recherche menée par l'ASBL CRESAM, le centre de référence en santé mentale, et par l'ASBL NADJA, un service spécialisé en matière d’assuétudes ; deux ASBL que je subventionne par ailleurs. La recherche portait sur les usages problématiques d’Internet et des jeux vidéo. Elle a abouti à un module de formation pour les professionnels de la santé mentale.

    Le Crésam a mis sur pied en 2016 un Observatoire Vies numériques qui traite de ces usages. Nadja organise de son côté un groupe de parole pour les parents qui s’inquiètent des usages problématiques des jeux vidéo et de la potentielle cyberdépendance de leurs enfants. D'après nos informations, le plus gros problème rencontré par les professionnels est d'ailleurs l'inquiétude des parents.

    En outre, le temps passé sur un smartphone est souvent moins l'indication d'une véritable assuétude que l'indication d'un autre problème – qui peut néanmoins être aussi grave – tel que le retrait ou la peur des relations sociales, même si paradoxalement les smartphones mettent en relation les jeunes.

    Il me semble important d'aborder le problème sous un angle plus large, ce que fera mon plan prévention et promotion de la santé. Dans ce cadre, les actions envisagées pour éviter l'utilisation abusive des médias informatiques sont notamment la promotion d'une bonne santé mentale, la prévention des assuétudes au sens large et la promotion d'une bonne hygiène de vie.

    Je n'ai pas eu d'échanges récents avec les cliniques universitaires de Saint-Luc.

    Actuellement, il n'est pas dans mes projets immédiats d'ajouter aux actions déjà en cours une nouvelle campagne ou une nouvelle recherche sur le sujet. À moins bien sûr que cela ne fasse partie des actions prioritaires déterminées suite à l'opérationnalisation du plan de prévention et de promotion de la santé et que ces actions rentrent dans mes compétences et le budget disponible.