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La lutte contre le virus de l'hépatite C

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 201 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 17/01/2018
    • de VANDORPE Mathilde
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    En septembre dernier, j'interrogeais déjà Madame la Ministre au sujet des actions à mettre en œuvre pour lutter contre le virus de l’hépatite C. A l’occasion de la Journée mondiale contre l’hépatite C, un manifeste avait en effet été rédigé à destination des huit ministres belges de la Santé pour une action concertée, en vue d’éradiquer ce virus.

    L'OMS a mis en place un plan mondial d'élimination, ratifié par la Belgique en 2014. Ce plan comprend six indicateurs de base et fixe pour chacun de ces indicateurs, une cible pour 2020 et, enfin, pour 2030. Il comprend aussi cinq piliers : l'épidémie, le système en ce qui concerne les infrastructures pour le dépistage, la prévention, la cascade des soins et l'élimination.

    Un groupe de travail technique avait été mis en place pour le suivi des actions. Ses objectifs étaient de lister et de clarifier, dans le cadre du Plan VHC, les imprécisions dans la répartition des compétences, en particulier dans le plan des compétences partagées, et de déterminer les priorités. Le groupe s’est réuni à plusieurs reprises.

    En septembre, Madame la Ministre nous a expliqué que le groupe avait pointé, jusqu'à présent, des faiblesses, telles que l'importance de mettre en place des locaux équipés de kits de sécurité, permettant aux personnes qui s'injectent des drogues de le faire de manière sûre.

    Pour ce qui est de la « cascade des soins », le nombre de patients diagnostiqués, le nombre de patients traités et l'efficacité du traitement devaient être contrôlés. Mais pour ce faire, il était indispensable de mettre en place une cohorte de patients infectés par le virus de l'hépatite C. Le coût de cette mesure devait être, nous disiez-vous, « défini et discuté » en CIM.

    Le délibéré du groupe était attendu pour le mois de décembre. Qu’en est-il à ce jour des avancées sur ces aspects ? À ce jour, quels sont les résultats ? Tous ces points et la faisabilité des actions proposées devaient être discutés et soumis en CIM. Qu’en est-il ?

    Enfin, qu’en est-il également de la problématique de l'hépatite C dans les actions concrètes à venir du plan de prévention de la Région wallonne ?
  • Réponse du 07/02/2018
    • de GREOLI Alda

    Compte tenu de la haute incidence des cas d'hépatite B et C, l'Organisation mondiale de la santé a mis en place un plan d'élimination, qui a été ratifié à l'échelle mondiale, y compris par la Belgique en 2014.
    Le plan comprend six indicateurs de base et fixe ; pour chacun de ces indicateurs, une cible pour 2020 et, enfin, pour 2030. Ces indicateurs sont regroupés en 4 piliers :
    – l'épidémie ;
    – le système en ce qui concerne les infrastructures pour le dépistage
    – la prévention ;
    – la cascade des soins et l'élimination.

    Dans le protocole « prévention santé » un groupe de travail technique a effectivement été mis en place pour le suivi des actions relatives à l'hépatite C. Plus spécifiquement, les objectifs du groupe de travail sont notamment de lister et de clarifier, dans le cadre du plan VHC, les imprécisions dans la répartition des compétences, en particulier dans le plan des compétences partagées, et de déterminer les priorités.

    Dans le cadre du protocole d’accord Prévention du 21 mars 2016 relatif aux maladies chroniques, le groupe de travail chargé de l’hépatite C (GT hép C) a envoyé début décembre au groupe de travail intercabinet (GTI) un projet de rapport sur l’état d’avancement des actions du plan HCV, la clarification des compétences et les décisions sur les actions à réaliser.

    Ce rapport comporte 23 actions notamment en déclinaison des recommandations de l’OMS dans le cadre de son plan stratégique mondial d’élimination de cette maladie.
    Le GTI a pris acte de ce rapport.

    Le GT hépatite C recommande différentes actions prioritaires dont certaines sont sous la compétence des Régions ou à compétence mixte (Entités fédérées et Fédéral).
    - Réduction des risques : une attention particulière devrait être accordée à la sensibilisation et à la prévention des maladies infectieuses dans la population en général, ainsi que dans les groupes à risque et chez les professionnels de santé, y compris les médecins généralistes.
    - Renforcement des compétences et du rôle des acteurs associatifs et psycho-médicosociaux.
    - Vaccination des patients VHC contre le VHA et le VHB (Entités fédérées).
    - Disponibilité d'un point d'information national pour la déclaration aux institutions internationales (objectifs de l'OMS 2030), le développement de la sensibilisation nationale (par exemple, la participation à la Journée mondiale de l'hépatite) et le développement du leadership scientifique. Ce point d’information national peut être dirigé par un conseil consultatif (comité d’élimination) composé des différentes autorités compétentes et les experts du domaine.
    - Amélioration des connaissances et du suivi des patients.
    - Mise en place de lieux qui permet aux consommateurs de drogues injectables d’utiliser ces dernières en toute sécurité. Ceci est un indicateur central du plan d’élimination de l’OMS.


    Concernant la prévention de l’hépatite C, les campagnes de sensibilisation, la prévention et le dépistage ont jusqu’ici été menés par les opérateurs de promotion de la santé qui travaillaient avec les publics les plus à risques : homosexuels, prostitués, usagers de drogues par voie intraveineuse dans le cadre de la prévention du sida et autres IST. Ce sont ces opérateurs qui ont alimenté les actions reprises dans la proposition de plan de promotion de la santé que l’École de Santé publique de l’ULB vient de finaliser au bout d’un parcours soutenu de consultation du terrain. De cette consultation, il ressort que la Wallonie doit poursuivre son travail d’information, de prévention, de réduction des risques, de dépistage et de traitements.

    La réduction des risques de contamination, par exemple, est un objectif très important, notamment via les comptoirs d’échange de seringues. Dans ce domaine, il est important d’assurer la continuité de l’activité et de son subventionnement.

    Par ailleurs, les services spécialisés, dès qu’ils sont agréés, ont l’obligation à l’échelle européenne de remplir le recueil de données épidémiologiques TDI (Treatment Demand Indicator) qui reprend notamment des informations relatives aux pratiques d’injection (réutilisation et échange de seringues entre toxicomanes) et de façon optionnelle, des informations sur la séropositivité HIV, HCV, HBV.

    La lutte contre l’hépatite C se poursuit donc au travers de l’activité des opérateurs que nous soutenons et au travers des protocoles y relatifs mis en place ou en cours de finalisation.