/

La gestion intelligente de l'énergie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 129 (2017-2018) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 17/01/2018
    • de LECERF Patrick
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports

    J’ai interrogé par le passé le prédécesseur de Monsieur le Ministre, M. Lacroix, au sujet du contrôleur de puissance sur la production d’eau chaude.

    En effet, le stockage, et principalement celui de l'électricité, souffre de technologies encore trop onéreuses ou inadaptées au niveau domiciliaire pour être économiquement rentables.

    Bien conscient que l’Europe insistera pour que la Wallonie apporte des mécanismes de soutien mieux adaptés à la gestion intelligente de l’énergie à tous les niveaux de production, M. Lacroix m’avait indiqué que la Région finance à cet effet, une recherche nommée « REINTEREST ».

    Cette étude vise à intégrer au mieux les solutions de rénovation énergétique lourde dans le secteur résidentiel en tenant compte de l’intégration de solutions de type « BIPV » et de solutions de stockage par batterie.

    Monsieur le Ministre peut-il m’indiquer où en est cette étude ?

    Quelles autres pistes de solutions pour apporter des mécanismes de soutien mieux adaptés à la gestion intelligente de l’énergie à tous les niveaux de production sont-elles envisagées ?
  • Réponse du 02/02/2018
    • de CRUCKE Jean-Luc

    Afin de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de faire baisser au maximum le coût des rénovations énergétiques, le projet REINEREST visait à superposer un ensemble de technologies connues et matures (isolation thermique, cellules photovoltaïques, batteries et ultracapaciteurs plats, senseurs domotiques de régulation et de monitoring, et subsidiairement capteurs thermiques et systèmes d’échange et de transport thermiques) en un « panneau complexe multicouches » destiné à la rénovation des murs pignons et façades de bâtiments.

    Le projet REINTEREST était présenté par un partenariat groupant notamment 2 universités, une petite entreprise et une grande entreprise de construction immobilière, un centre de recherches en technologies de l’information et de la communication et centre d’études.

    La recherche, d’une durée prévue de trois ans, était financée avec une évaluation annuelle de type « go-nogo ».

    Malheureusement, à l’évaluation intermédiaire à l’issue de la première année, l’Administration a dû constater que l’ambition du projet s’est réduite progressivement et que le consortium n’arriverait pas à atteindre les objectifs de la recherche. Le consortium souffrait d’un manque de vision commune et de coordination. L’administration a alors proposé au ministre de ne pas poursuivre cette recherche, ce que le ministre a décidé.

    Concernant les mécanismes de soutien adaptés à la gestion intelligente de l’énergie, deux autres recherches sont financées actuellement :
    * BDMECH visant à monitorer en temps réel les consommations de chauffage et électricité couplées à des mesures de température, humidité et luminosité dans des habitations, afin de développer et d’expérimenter des méthodes d’information et de formation à l’efficience énergétique utilisant le « big data » et les moyens modernes de communication, et de mesurer l’efficacité de ces nouvelles méthodes. Cette recherche groupe un fournisseur d’énergie, une université et une entreprise.
    * SMARTUSER a pour objectif d’évaluer les impacts multiples de l’installation des compteurs communicants (et d’outils connexes ou complémentaires proposés) auprès de clients diversifiés tout en accompagnant les usagers dans leurs pratiques quotidiennes et sociales revisitées à la suite de l’implantation des nouveaux dispositifs. L’évaluation sera donc réalisée à la fois de façon qualitative et quantitative, avec en filigrane l’impact de l’installation des compteurs communicants sur la consommation moyenne des consommateurs et sur la gestion de leur budget (énergétique). Cette recherche est menée par une université et un gestionnaire de réseaux de distribution.

    Ces 2 recherches s’inscrivent dans l’installation des compteurs intelligents et visent à développer des mesures d’accompagnement des ménages afin de les familiariser aux compteurs intelligents et de les aider à bénéficier au mieux des informations apportées par les compteurs intelligents en vue de diminuer leurs consommations énergétiques, sans nuire à leur confort.

    Ces recherches permettront de développer des mécanismes de soutien les plus efficaces possible, en bénéficiant des derniers acquis de la technologie et des sciences psychologiques, sociales et de l’éducation.


    En matière d’intégration, les champs d’application sont encore vastes. L'honorable membre mentionne à ce titre le BIPV (ou Photovoltaïque Intégrée au Bâti), qui répond aux préoccupations architecturales et esthétiques en visant la production d’énergie. Il s’agit de faire évoluer la manière de concevoir un nouveau bâtiment ou d’envisager une rénovation lourde. Nous veillerons à cet effet à ce que des synergies soient créées entre les acteurs afin de faciliter la collaboration de métiers.

    L’intégration des moyens de production d’énergie dans les infrastructures au sens large n’en est qu’à ses débuts. La notion de smart cities offre un champ des possibles relativement étendu. D’importants travaux doivent encore être entrepris. Comme le sait l'honorable membre, nous allons fixer dans les mois qui viennent notre feuille de route de la politique énergétique à l’horizon 2030 (PNEC). Dans ce cadre, je veillerai à ce que le volet Recherche et Innovation englobe bien ce type de développements, qu’ils soient purement technologiques ou comportementaux.