Les emplois créés à destination des 50 ans et plus

• Session : 2017-2018
• Année : 2018
• N° : 231 (2017-2018) 1

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• Question écrite du 19/01/2018

  • de ZRIHEN Olga
  • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
  
  En un an, approximativement 55.000 emplois ont été créés dont plus de la moitié est à destination des travailleurs de plus de 50 ans.
  
  La directrice du service d’études de l’UCM, Clarisse Ramakers, souligne le côté positif des mesures prises au niveau régional et fédéral au sein des entreprises du secteur privé car on est dans un climat où on prolonge les carrières et l’âge de la pension.
  
  Elle synthétise également la plus-value des travailleurs de plus de 50 ans au départ de 3 critères : fidélité, loyauté et un haut niveau de motivation. Cette motivation traduit la nécessité de conserver un emploi après X années de recherche intensive.
  
  Concrètement, si on dépasse le caractère stigmatisant de la description, je suis quelque peu interloquée de voir un tel côté réducteur de cette vision du travail des plus de 50 ans.
  
  En d’autres mots, un travailleur de plus de 50 ans n’est pas un élément flexible et corvéable étant donné sa difficulté à trouver un emploi stable. La loyauté et la fidélité sont 2 atouts, certes, mais sont attendus chez tout travailleur, quel que soit son âge.
  
  Alors qu’on dit que les seniors sont la cible de préjugés, évitons de tomber dans le même piège,
  
  Monsieur le Ministre est-il en mesure de nous communiquer le chiffre exact d’emplois créés à destination des personnes de 50 ans et plus ?
  
  Quelle est la répartition de ces emplois en Wallonie, en Flandre et à Bruxelles ?
  
  Quels sont les secteurs d’activités et les profils recherchés ?
  
  Quel est le nombre de demandeurs d’emploi de plus de 50 ans en Wallonie ?
  
  Combien de demandeurs d’emploi pourraient-ils être concernés par les emplois vacants à destination des 50 ans et plus ? Et au prix de quelle mobilité ?

• Réponse du 20/02/2018 | Annexe [PDF]

  • de JEHOLET Pierre-Yves
  
  Concernant le chiffre exact d’emplois créés à destination des personnes de 50 ans et plus, selon les dernières estimations de l’ONSS, environ 54.400 emplois en équivalents temps plein ont été créés entre le 3e trimestre 2017 et le 3e trimestre 2016, dont 33.700 seraient occupés par des travailleurs âgés de 50 ans et plus, soit 62 %.
  
  La répartition en Wallonie, en Flandre et à Bruxelles n’est pas déterminable. En effet, les estimations publiées par l’ONSS ne permettent pas de connaitre le lieu de travail des emplois créés, mais uniquement le lieu de résidence des travailleurs. Il n’est pas possible de faire des croisements entre l’âge et la région de résidence. Sur les 54.400 emplois créés toutes classes d’âge confondues, 14.900 seraient occupés par des résidents wallons (27 %), 30.300 par des résidents flamands et 6.500 par des résidents bruxellois (12 %). Les autres seraient occupés par des résidents étrangers ou par des travailleurs dont le lieu de résidence est inconnu (5 %).
  
  En ce qui concerne l’analyse des secteurs d’activités et les profils recherchés, les estimations publiées par l’ONSS ne permettent pas de connaitre les profils recherchés, mais uniquement le secteur d’activité de l’employeur. Il n’est pas possible de faire des croisements entre l’âge et le secteur d’activités. Sur les 54.400 emplois créés toutes classes d’âge confondues, 18.300 auraient été créés dans les services administratifs de soutien et spécialisés (34 %), 15.300 dans les secteurs du commerce, des transports et de l’entreposage et de l’horeca (28 %) et 9.300 dans le secteur de la santé humaine et de l’action sociale (17 %).
  
  Parmi les secteurs employant plus de 1.000 salariés résidant en Wallonie, l’administration publique regroupe la plus grande part de travailleurs âgés : deux sur dix sont âgés de 55 ans et plus (20,6 %, soit 15.500 personnes). A l’opposé, c’est au sein de l’horeca que la part des personnes âgées est la plus faible (9,3 %, soit 2.800 personnes). En termes d’évolution, c’est au niveau des secteurs de la santé humaine et de l’action sociale (16,4 % des salariés sont âgés de 55 et plus en 2016 contre 8,8 % en 2007) ainsi que du transport et de la logistique (19,8 % en 2016 contre 12,3 % en 2007) que la part de travailleurs âgés a le plus augmenté.
  Le graphique de répartition se trouve en annexe.
  
  En ce qui concerne le nombre de demandeurs d’emploi de plus de 50 ans en Wallonie, fin décembre 2017, il y avait 209.043 demandeurs d’emploi inoccupés en Wallonie (hors Communauté germanophone). Parmi eux, 53.759 043 demandeurs d’emploi inoccupés étaient âgés de 50 ans et plus (25,7 %) :
  * 88 % des DEI âgés de 50 ans et plus sont demandeurs d’allocations ;
  * 54,1 % des DEI âgés de 50 ans et plus sont des hommes, 45,9 % sont des femmes ;
  * 54,7 % des DEI âgés de 50 ans et plus sont peu qualifiés (maximum secondaire du 2e degré), contre 44,7 % pour l’ensemble des DEI ;
  * 67,8 % des DEI âgés de 50 ans et plus sont inoccupés depuis au moins 2 ans, contre 38,6 % pour l’ensemble des DEI.
  
  Pour ce qui est du nombre de demandeurs d’emploi qui pourraient être concernés par les emplois vacants à destination des 50 ans et plus il n’est pas possible de fournir de volume étant donné que les emplois ne sont pas créés afin d’être satisfaits par certaines catégories spécifiques de chercheurs d’emploi, les plus de 50 ans en l’occurrence, ce qui constituerait, en outre, une discrimination à l’emploi. En d’autres mots, les employeurs n’expriment pas, sous peine de sanction, qu’ils sont à la recherche de candidats de plus de 50 ans uniquement.
  
  Par ailleurs, un poste recherché par une entreprise peut bien évidemment être pourvu par d’autres catégories de personnes que les demandeurs d’emploi (étudiants en fin de cycle non encore inscrits au FOREm, travailleurs souhaitant changer d’emploi, personnes inactives souhaitant réintégrer le marché de l’emploi, etc.).