/

La présence du lynx en Wallonie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 251 (2017-2018) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 22/01/2018
    • de TROTTA Graziana
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Actuellement, des indices de la présence de loups en Belgique et dans notre Région suscitent de nombreuses questions et commentaires. Si l'on en parle moins, la présence d'un autre grand prédateur, à savoir le lynx, n'en est pas moins importante pour ce qui est de l'impact pour l'environnement.

    En septembre 2015, Monsieur le Ministre indiquait au sujet de cette espèce menacée et protégée que « l'absence totale de preuves de présence (photos, empreintes, poils, proies…) laisse à penser qu'il n'y a, selon toute vraisemblance, pas de population établie en Wallonie ».

    Un an plus tard, la presse belge francophone faisait état d'une présence confirmée du félin dans l'est du pays, des empreintes ayant été formellement identifiées en province de Liège (dans des zones frontalières avec l'Allemagne) ainsi que dans les Ardennes et jusqu'à la frontière française.

    Sur le portail biodiversite.wallonie.be, on peut lire que « le lynx est le plus grand prédateur sauvage présent en Région wallonne. Il est réapparu de façon claire, mais très sporadique depuis une vingtaine d'années dans l'est du pays, à proximité des frontières allemande et hollandaise. Prédateur spécialisé du chevreuil, il pourrait contribuer à la gestion de cette espèce dont les populations ont largement progressé au cours des dernières décennies. Néanmoins, les observations de lynx restent très rares et l'origine des individus signalés est difficile à établir ».

    Aujourd'hui, quels sont les éléments tangibles disponibles quant à la présence du lynx dans notre Région ? Y a-t-il une population établie sur le territoire wallon et dans l'affirmative, quelle est sa distribution et quel est son statut ?

    En cas d'absence de population établie, est-il envisagé de mener un programme de réintroduction de cette espèce à l'instar de ce qui a été réalisé dans des pays limitrophes comme l'Allemagne ou la France ?
  • Réponse du 31/01/2018
    • de COLLIN René

    Le lynx est une espèce particulièrement discrète. Il y a eu quelques observations dans le courant des années 2000 suite à une réintroduction effectuée à la frontière allemande à la fin des années 1990. Ensuite deux observations ont été validées en 2016, toujours dans l’est du pays : des traces dans la neige et un contact visuel. Cet individu n’avait plus rien à voir avec ceux observés dans le courant des années 2000 qui ont tous disparu.

    Depuis la création du réseau loup, plusieurs témoignages relatifs au lynx nous sont déjà parvenus à plusieurs endroits en Wallonie. Malheureusement les plus crédibles d’entre eux n’ont jamais été appuyés par des documents photographiques ou des traces fraîches. Néanmoins, on ne peut exclure la présence sporadique de l’espèce sous la forme d’individus solitaires qui sont bien loin de former une population viable.

    Quant à l’origine de ces individus, elle est impossible à déterminer. Les populations sauvages les plus proches de chez nous sont situées en Allemagne à environ 200 kilomètres. La population française des Vosges est quasiment éteinte. Or, le potentiel de dispersion, à part quelques cas exceptionnels, est assez limité en termes de distance, ce qui n’est pas le cas du loup par exemple.

    À l’heure actuelle, il n’est pas à l’ordre du jour de réintroduire le lynx chez nous.