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L'expérimentation animale et la méthode "in ovo"

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 636 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 23/01/2018
    • de WAROUX Véronique
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Le 11 octobre dernier, notre Parlement votait une résolution visant à favoriser les alternatives à l’expérimentation animale. Est-elle déjà suivie de premiers effets  ? Qu’en est-il de la concertation avec les autres entités fédérées et le Fédéral sur le sujet ?

    Par ailleurs, j’ai eu l’opportunité récemment d’assister à une présentation par une chercheuse du laboratoire de Biologie Humaine et Toxicologie de l'UMons qui développe la spin-off "inOvO", visant à proposer une solution de détection rapide de l'effet perturbateur endocrinien (PE) sur la fertilité. La méthode, mêlant les procédés In Vivo et In Vitro, est basée sur l’étude du processus de maturation d'ovocytes de souris en présence de perturbateurs endocriniens.

    Le sacrifice d'un individu permet d'étudier les réactions d'un PE ou d'un cocktail de PE sur minimum 60 ovocytes, en un délai de 16 h.  Ce type de méthode permet de limiter considérablement le nombre d'animaux sacrifiés tout en maximalisant le nombre d'observations et d'analyses en un temps court. Elle s’inscrit dans le respect de la règle des 3R: "Replacement, Réduction, Refinement", soit "substitution, réduction et amélioration".

    Toutefois, cet aspect «  réduction des animaux sacrifiés  » est peu mis en avant dans le cadre du projet. Peut-être ne sont-ils pas suffisamment conscients de l’importance de partager ces bonnes pratiques et de communiquer à ce sujet.

    Monsieur le Ministre a-t-il connaissance de ce type de projets limitant le nombre d’animaux sacrifiés ?

    Qu’est-il fait actuellement pour les promouvoir ?

    Où en sommes-nous dans l’échange de bonnes pratiques ?
  • Réponse du 09/02/2018
    • de DI ANTONIO Carlo

    Une prise de contact a été réalisée avec les autres Régions et l’État fédéral à la suite de la résolution votée par le Parlement de Wallonie.

    Il en ressort que la Région de Bruxelles-Capitale est ouverte à toute forme de collaboration et que la Région flamande met en place une plate-forme relative aux méthodes alternatives à l’expérimentation animale, en étroite concertation avec les Pays-Bas. Une analyse est en cours actuellement concernant ce projet « RE-Place » pour identifier concrètement son périmètre et ses perspectives.

    En tout état de cause, il convient de faire le deuil d’un « centre belge » des méthodes alternatives. Les travaux en la matière s’inscrivent davantage en réseaux européens et non en structures balisées par des États. C’est dans ce type de réseaux scientifiques européens que l’expertise du futur Comité wallon pour la protection des animaux d’expériences pourra s’enrichir et se développer notamment en termes d’échanges de bonnes pratiques.

    Sur le fond, l’application de la règle des 3R est déjà obligatoire dans l’évaluation et l’autorisation d’un projet scientifique. Un projet d’expérimentation animale qui ne tient pas compte d’une méthode alternative existante n’obtient pas d’autorisation.

    Toute une série de méthodes alternatives existe et est répertoriée sur le site Internet de l’organisme européen en la matière (l’ECVAM) qui abonde d’informations dans ce sens.

    Les laboratoires qui développent des méthodes alternatives peuvent demander de valider leurs méthodes via l’Organe européen officiel. L’organe ne communique cependant pas avec les autres laboratoires et les autorités pour des raisons de confidentialité des données. Ceci rend très difficile le partage des bonnes pratiques, d’où la pertinence d’inscrire le futur Comité wallon dans des réseaux d’échange de bonnes pratiques. Le Code wallon du bien-être animal s’inscrira pleinement dans cette perspective.