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Le développement des centres commerciaux en dehors des villes wallonnes

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 641 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 23/01/2018
    • de GALANT Jacqueline
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Comme Monsieur le Ministre le sait, la presse relatait récemment le futur schéma de développement territorial wallon, dont un avant-projet est en discussions depuis quelques semaines et qui prévoit d’interdire les centres commerciaux de plus de 2.500 m2 en dehors des centres-villes et dans la périphérie.

    L'objectif de cette mesure sur l'implantation de nouveaux complexes commerciaux en dehors des agglomérations urbaines serait notamment de lutter pour la sauvegarde des petits commerces de proximité situés au cœur des quartiers et ainsi vitaliser les centres urbains. Notons que des politiques publiques complémentaires de soutien adaptées à certains domaines clés tels que la cohésion sociale et la lutte contre la pauvreté sont nécessaires dans les centres urbains.

    Depuis plusieurs années et les mauvais chiffres financiers liés aux hypermarchés, de nombreux analystes considèrent que « l’hypermarché » et ce concept qui domine la grande distribution depuis les années soixante vit ses derniers moments. En effet, la facilité de commande depuis les smartphones, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, l’hyperspécialisation et l’offre pléthorique en ligne, les grandes surfaces doivent justifier le déplacement des consommateurs.

    Monsieur le Ministre pourrait-il nous donner plus de précisions sur le projet global  ? Qu’en sera-t-il des grands centres commerciaux déjà érigés en Wallonie ? Comment se préparer face aux nouvelles habitudes de consommation (notamment l’achat en ligne) et la fin annoncée du concept d’hypermarché ?
  • Réponse du 05/02/2018
    • de DI ANTONIO Carlo

    La volonté d’interdire, à terme, le développement des centres commerciaux de plus de 2.500 m² en dehors des centres-villes est basée sur un certain nombre de constats dressés par la Conférence permanente de Développement territorial (CPDT) dans l’analyse contextuelle.

    Cette analyse contextuelle constitue le socle qui a servi de point de départ à la définition des enjeux identifiés dans le Schéma de Développement du Territoire (SDT).

    Cette analyse met en évidence une offre commerciale suffisante par habitant combinée à d’importantes disparités de l’offre commerciale sur le territoire. Celle-ci est en effet très développée dans certaines communes à population relativement faible, tandis que certaines communes très peuplées ne présentent pas une bonne santé commerciale. L’augmentation de l’offre commerciale devrait se faire au prorata de l’évolution démographique.

    Ces constats mettent en évidence la nécessité d’une gestion territoriale adaptée du développement commercial.

    Actuellement, l'activité commerciale se développe mieux à proximité des flux (nœuds de communication, axes structurants) et de ce fait est souvent éloignée de l’habitat. Il en résulte une consommation foncière importante et des déplacements motorisés élevés. Les infrastructures commerciales deviennent moins accessibles aux personnes marginalisées par le vieillissement ou la précarité.

    La mesure du SDT citée doit être accompagnée d’autres mesures afin de rendre les milieux urbains plus attractifs pour l’activité commerciale. Plusieurs pistes sont évoquées dans le projet de SDT notamment dans l’objectif PV.1 – Renforcer l’attractivité des espaces urbanisés, qu'on peut consulter, ainsi que le projet de SDT et l’analyse contextuelle, sur le site sdt.wallonie.be.

    Par ailleurs, la CPDT a mené en 2017 une recherche visant à étudier le renforcement des centralités urbaines et de leur attractivité sous l’angle économique. Cette étude a débouché sur de nombreuses recommandations permettant d’améliorer le dynamisme économique, et donc commercial, des villes. Certaines de ces recommandations pourraient être intégrées dans le SDT.

    Il faut remarquer que, depuis l’entrée en vigueur au 1er septembre 2017 de la réforme du financement des parcs d’activités économiques, l’installation de nouveaux commerces de détail dans les zonings est interdite sauf s’il s’agit d’activités auxiliaires destinées aux entreprises.