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L'investissement dans les "blockchains"

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 237 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 24/01/2018
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Aujourd'hui, la « blockchain » offre un grand nombre d'applications concrètes; la plus connue étant celle du bitcoin. Rapporter la technologie du blockchain uniquement au bitcoin et à ses dérives spéculatives serait néanmoins trop rapide.

    En pratique, et d'un point de vue purement informatique, cette blockchain consiste en un grand-livre décentralisé, c'est-à-dire une liste de toutes les transactions réalisées au sein d'un réseau d'homologues. Cependant, elle résout l'un des problèmes les plus anciens et complexes de l'informatique: assurer la sécurité et instaurer la confiance dans un réseau de poste-à-poste en l'absence d'une autorité centrale.

    L'impact de la blockchain ne se limite pas au secteur des entreprises. Ainsi, la nouvelle technologie est actuellement utilisée de plus en plus dans le secteur public. Les banques centrales accueillent déjà cette réforme technologique, et les gouvernements les plus avancés sur le plan des technologies numériques (Singapour, Estonie, Suède) utilisent la blockchain pour supprimer l'intermédiation de la relation entre l'autorité régulatrice et les citoyens.

    Dans un futur très proche, la blockchain pourrait automatiser les registres fonciers, la passation de marchés publics, l'application des lois et les archives publiques.

    En tant que Ministre de l’Economie et principalement du Numérique, Monsieur le Ministre voit-il dans cette technologie une potentielle piste à suivre afin d’innover à ce niveau également pour les services publics wallons ? Si tel est le cas, a-t-il déjà mis en place des actions concrètes avec l’AdN ou d’autres opérateurs ?
  • Réponse du 21/02/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    Effectivement, la technologie de la blockchain semble offrir un grand nombre d’applications concrètes potentielles, en dehors du Bitcoin et des cryptomonnaies. Un potentiel déjà transformé, il est vrai, en applications concrètes dans d’autres pays. Le blockchain s’est ainsi imposé comme nouveau critère de choix dans la sélection des salons et événements auxquels les délégations wallonnes participent dans le cadre de leurs missions internationales.

    En ce qui concerne mes compétences précises, il est évident que cette technologie et les évolutions qu’elle génère font l’objet d’un monitoring au sein de mon cabinet. Au-delà de cette attention particulière qui se traduit par exemple au sein de l’Agence du Numérique par un travail de cartographie des entreprises et acteurs proposant des services, menant des projets de recherche ou participant à des initiatives transfrontalières liées à la blockchain, nous pouvons souligner plusieurs actions.

    Premièrement, différentes actions de sensibilisation et de networking ont été récemment organisées. Fin janvier s’est ainsi tenu un événement rassemblant une centaine de représentants d’entreprises et acteurs de la recherche au sujet de la blockchain.

    Ensuite, en matière de recherche, précisément, le CETIC pilote un projet de traçabilité de conteneurs maritimes basé sur la technologie blockchain via le recours à des bases de données décentralisées. Cette technologie se prêtant particulièrement bien aux applications de traçabilité et de supply chain, le Pôle de compétitivité Logistics in Wallonia fédère plusieurs entreprises actives dans l’informatique et l’innovation digitale dans l’objectif de tester plusieurs solutions de traçabilité dans le domaine de la production et distribution de poudre de lait.

    Finalement, il est intéressant de noter qu’aujourd’hui 6 entreprises sont déjà répertoriées comme étant précisément actives dans le domaine de la blockchain en Wallonie, en plus des centres de compétences et de recherches. La liste est disponible à l’adresse http://www.digitalwallonia.be.

    En ce qui concerne la question particulière des services publics wallons, il n’y par contre, à ma connaissance, pas d’initiative particulière mise en œuvre.