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Les réserves naturelles wallonnes

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 255 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 24/01/2018
    • de POTIGNY Patricia
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    En mai dernier, le Gouvernement wallon, par l'entremise de Monsieur le Ministre, reconnaissait dix nouvelles réserves naturelles et 22 extensions de réserves existantes en leur accordant les agréments utiles.

    Bien que cette décision ait été saluée notamment par Natagora, certains au sein de cette association attirent néanmoins l’attention sur le fait qu’en Belgique, on est loin des 10 % recommandés par des études scientifiques (moins de 1 % en Wallonie et 3 % en Flandre). Ils estiment donc que pour préserver faune et flore, il faudrait augmenter considérablement le nombre de réserves naturelles tout en créant « un maillage de territoire ».

    Monsieur le Ministre est-il d’accord avec les 10 % avancés et pense-t-il qu’à moyen ou long termes, la Wallonie pourrait atteindre cet objectif ? Qu’est-il prévu pour les années à venir ?

    La création d’un maillage est-elle à l’étude ?

    Que deviennent les dossiers déposés par Natagora réclamant une protection d’urgence pour certains sites ?
  • Réponse du 15/02/2018
    • de COLLIN René

    L'Union internationale pour la conservation de la nature, qui fait autorité en la matière, estime que, dans les régions comme les nôtres, les superficies dédiées à la protection de la nature dite "extraordinaire" devraient couvrir 3% du territoire. De 2014 à aujourd'hui, la superficie totale de réserves naturelles au sens de la Loi sur la conservation de la nature (LCN), est passée de 10 966 hectares à 12 785 hectares, soit un accroissement de 1 818 hectares en quatre ans.

    À cela, il convient d’ajouter les autres sites classés en vertu de la LCN, comme les zones humides d’intérêt biologiques ou les réserves forestières, ainsi que les réserves intégrales du Code forestier, où toute forme d’exploitation est proscrite, au profit du vieillissement de la forêt et de l’expression des dynamiques naturelles. Ensemble, ces sites protégés et reconnus couvrent actuellement une surface de 20 516 hectares, soit 1,22 % du territoire wallon.

    À cela, viendront encore s’ajouter les sites restaurés dans le cadre des multiples projets LIFE, qui ont l’obligation vis-à-vis de l’Europe d’être couverts, à plus ou moins court terme, d’un statut de protection fort, ainsi que tous les sites publics et privés qui continuent d’être proposés à mon administration sur base des opportunités qui se présentent ou des urgences à relever et notamment sur base des orientations posées par les différentes stratégies d’actions pour la sauvegarde d’espèces menacées.

    Lorsque les scientifiques mentionnent un pourcentage du territoire minimum pour garantir la protection de la biodiversité, il s’agit d’une recommandation qui vise à assurer une protection forte des zones centrales du réseau écologique. La création de réserves naturelles est un moyen, mais pas le seul.

    Ainsi, il convient de rajouter à ces chiffres les 13 % du territoire wallon repris dans le réseau Natura 2000, qui par une approche différente, vise aussi le même objectif : celui de protéger et gérer les zones centrales du réseau écologique, mais en les intégrant dans un système plus vaste, englobant des zones de liaison et de développement, ce qui à terme doit assurer une meilleure protection du patrimoine naturel.

    Par ailleurs, différents moyens sont disponibles, comme le financement de travaux d’entretien et de restauration des habitats et espèces, dans les sites Natura 2000 et dans les sites de grand intérêt biologique, via le Plan wallon de développement rural ou les mesures agri-environnementales. Ces moyens permettent de collaborer avec les agriculteurs pour une meilleure gestion de ces sites, soutenant les objectifs préconisés en matière de conservation de la nature.

    Concernant les demandes d’organisations privées de protection de la nature, l’administration a en effet reçu des dossiers de reconnaissance de réserves qui doivent être approuvées par le Gouvernement wallon. Ces dossiers sont en instance de traitement auprès du Département de la nature et des forêts.