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Le soutien aux industries du secteur du bois en Wallonie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 248 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 24/01/2018
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Parmi les ressources économiques de la Région wallonne, le bois est manifestement un secteur porteur d'emploi et de développement économique. 

    Secteur où la qualité prime sur la quantité, il est indiscutable que le bois wallon se doit d'être protégé. Pourtant, un article publié sur le site Metro tend à indiquer le profond laxisme dont fait preuve la Belgique en matière de lutte contre le bois illégal. En effet, il semble que la Belgique, par l'entremise de sa Ministre de l'Environnement au Fédéral, ne met pas suffisamment de moyens pour endiguer ce problème.

    N'ayant pas de pouvoir d'intervention sur les décisions ou l'immobilité du Fédéral, il nous incombe toutefois de soutenir et de protéger les acteurs économiques de notre Région qui ont à souffrir d'une forme de concurrence déloyale.

    Alors mes questions visent à savoir si Monsieur le Ministre a connaissance des difficultés que pourraient rencontrer les acteurs de la filière bois en Wallonie face à cette situation ? Existe-t-il des moyens en vue de soutenir ces entreprises et les emplois qui y sont assurés ?

    Monsieur le Ministre a-t-il, ou va-t-il, lors du comité de concertation avec le Fédéral, attirer l'attention de ses homologues sur la nécessité de protéger les secteurs d'activité économique, même lorsque ceux-ci se trouvent en Wallonie ?

    Enfin, des mesures sont-elles envisagées en concertation avec son homologue ayant en charge la gestion des forêts en Wallonie ?
  • Réponse du 14/02/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    La Wallonie n’est pas directement touchée par le phénomène d’exploitation illégale de bois, car les importateurs de bois sont presque exclusivement flamands et, selon la réglementation européenne, c’est aux entreprises qui mettent du bois pour la première fois sur le marché européen qu’il incombe de mettre en place un système qui garantit la légalité des bois importés. Elle l’est cependant indirectement, car la plupart des négociants et transformateurs wallons qui commercialisent ou utilisent du bois exotique s’approvisionnent auprès de ces importateurs flamands.

    La Confédération belge du bois relève que les bois tropicaux ne sont généralement pas destinés aux mêmes usages que les bois locaux. Leur importation peut dès lors difficilement être considérée comme une concurrence déloyale.

    Il faut également rappeler que l’importation de bois reste nécessaire en Wallonie, notamment pour deux raisons :

    - nous ne produisons en valeur absolue que la moitié du bois que nous consommons ;
    - les bois locaux ne sont généralement pas aptes aux usages auxquels sont destinés les bois tropicaux. L’Office cherche à faire reculer les limites techniques du bois local par l’intégration au sein des entreprises wallonnes de technologies industrielles adaptées issues de la recherche. Le traitement thermique du hêtre est une solution par exemple.

    Néanmoins, le durcissement des approvisionnements en bois exotiques et leur renchérissement, les changements de mentalités et l’avènement des modèles économiques basés sur l’économie circulaire et les circuits courts jouent en faveur de la ressource locale sans pour autant qu’il faille perdre de vue ses limites.

    L’usage de bois wallon et la marque « Bois local » ont bénéficié d’une importante campagne d’information lors de la dernière Foire de Libramont 2017, d’une campagne de publicité radio et télévision pendant l’été 2017 et de nouveau sur le récent salon Batimoi. La marque « Bois local » agit en levier pour le développement de produits et de chantiers de construction ; elle s’associe à la marque « Pierre locale » pour mener des actions promotionnelles groupées et pour adapter l’environnement réglementaire et normatif. L’Office travaille aussi à l’interprétation des nouvelles conditions de durabilité intégrées dans les cahiers des charges des bâtiments publics.

    L’objectif premier de l’Office est de veiller à la cohérence des politiques de valorisation économique et de gestion de forêt afin de développer une filière wallonne compétitive, sur base d’un cofinancement entre le Ministre de l’Économie et celui des Forêts. La concertation entre les deux compétences se déroule donc naturellement au sein de l’Office.