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La transmission de l’information lors des crues

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 54 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 24/01/2018
    • de MOUYARD Gilles
    • à BORSUS Willy, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    Monsieur le Ministre-Président n'est pas sans savoir qu’en ce début d’année 2018, en raison des précipitations de ces derniers jours, au plus profond de l'hiver, l'humidité est à son comble dans notre petit pays. Pas étonnant, dès lors, que la Direction générale opérationnelle de la Mobilité et des Voies hydrauliques ait lancé des alertes et préalertes de crue pour plusieurs cours d'eau.

    Aujourd’hui, l'application « État des eaux/InfoCrue » donne la situation hydrologique détaillée rivière par rivière et son état actuel vis-à-vis du risque de crue. Cette application est plutôt destinée aux riverains et aux autorités locales responsables des secours en cas d'inondation par débordement des rivières.

    Un bulletin quotidien donne de manière synthétique les débits mesurés sur les voies navigables et leurs principaux affluents. Ce bulletin est destiné aux usagers de la voie navigable.

    Cependant, pour certains acteurs du terrain, plusieurs communes wallonnes accuseraient un retard en matière de prévention, notamment pour ce qui concerne les moyens utilisés pour alerter la population en cas de crue.

    De plus, certains dénoncent le fait qu’au niveau de la transmission de l’information, on serait presque au Moyen-Age par rapport à la Flandre qui dispose quant à elle d’une information beaucoup plus ciblée et pratiquement en temps réel sur la situation des cours d’eau.

    Quelle est son analyse de la situation ?

    Peut-il faire le point sur les outils de prévention des crues des cours d’eau en Wallonie ?

    Est-il exact que la Wallonie accuse un retard au niveau de la transmission de l’information et de la prévention ?
    Dans l’affirmative ou la négative, pourrait-il justifier sa réponse ?

    Qu’envisage-t-il de faire pour améliorer les différents dispositifs en cas de crue ?
  • Réponse du 01/02/2018
    • de BORSUS Willy

    En ce qui concerne la prévision des crues, la Wallonie a développé, comme la Flandre, des modèles hydrologiques adaptés à sa configuration géographique. La topographie wallonne étant nettement plus accidentée que celle de la Région flamande, les outils de prévision doivent cependant être plus développés.

    Le système « INFOCRUE » actuellement utilisé en Région wallonne est comparable au système « WATERINFO » de la Région flamande. À la base du fonctionnement d’INFOCRUE, on trouve un réseau de plus de 200 stations d’observation pluviométrique et hydrologique réparties sur l’ensemble des sous-bassins hydrographiques de Wallonie qui transmettent automatiquement et en temps réel les relevés de précipitations, de hauteurs d’eau et de débits. Ces stations génèrent également des signaux d’alarme automatiques en cas de montée rapide des eaux ou de dépassement de certains seuils.

    Les données de référence sont validées quotidiennement et sont ensuite injectées dans des modèles hydrologiques qui permettent de faire des prévisions à très court terme sur le risque d’inondation. L’horizon de prévision dépend de la configuration hydrographique et topographique des sous-bassins versant. La combinaison des données observées et des prévisions modélisées permet de lancer une procédure d’avertissement ou de déclencher une phase de préalerte ou d’alerte de crue à l’échelle du sous-bassin hydrographique.

    Dès ce moment, le site « INFOCRUE » est mis à jour et le Centre régional de crise de Wallonie informe, par le biais d’un système multicanaux, les services de secours et les autorités concernées. Les canaux de diffusions utilisés (fax, mail, SMS, messages téléphoniques préenregistrés) sont choisis en fonction des souhaits exprimés par les destinataires, pour plus d’efficacité. À l’issue de chaque événement et dans le cadre de sa certification ISO 9001, le Centre régional de crise procède systématiquement à un débriefing en vue d’améliorer ses procédures. Si des communes estiment avoir été prévenues tardivement, elles peuvent le faire savoir directement au Centre régional de crise.

    L’outil de diffusion utilisé depuis plusieurs années est entièrement compatible avec le système BE-ALERT du centre de crise fédéral. Dans un avenir proche, les sites internet « AQUALIM » des cours d’eau non navigables et le système « INFOCRUE » des voies hydrauliques seront fusionnés. Par ailleurs, à l’image de la « cellule d’action routière », une « cellule d’action crue », pilotée par le centre régional de crise sera mise en place pour garantir la cohérence des prévisions avec la situation de terrain.