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L'impact des fongicides

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 261 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 24/01/2018
    • de MOUYARD Gilles
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Il apparaît que les fongicides utilisés dans les cultures pour lutter contre les champignons seraient également très nocifs pour les insectes pollinisateurs.

    En effet, une nouvelle étude américaine vient d’établir un lien entre l’utilisation d’un fongicide, souvent détecté dans les ruches, et le déclin d’au moins quatre espèces de bourdons. Le fongicide étudié rendrait en effet les bourdons bien plus vulnérables aux pathogènes responsables de la Nosema, une infection qui peut leur être fatale.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation ? A-t-il été informé des résultats de cette étude ? Des actions sont-elles envisagées à l’heure actuelle au niveau européen pour lutter contre les effets négatifs des fongicides ? Dans l’affirmative ou la négative pourrait-il justifier sa réponse ? Le secteur agricole peut-il craindre une interdiction de certains fongicides en Europe et donc en Wallonie ?
  • Réponse du 15/02/2018
    • de COLLIN René

    Une récente étude, menée par des entomologistes de l’université Cornell, a en effet montré le rôle négatif et non négligeable d’un fongicide sur la survie de 4 espèces de bourdons nord-américains. Le fongicide en question rend les bourdons plus sensibles à un de leurs parasites (un champignon microscopique dénommé Nosema).

    Une telle étude n’a pas encore été conduite en Europe et les résultats américains ne peuvent pas y être généralisés.

    Par contre, des chercheurs du Centre wallon de recherches agronomiques (CRA-W) et du CARI ont récemment révélé une corrélation entre la présence de résidus de fongicides retrouvés dans les ruches et la probabilité d’effondrement des colonies d’abeilles domestiques.

    Les observations faites en 2011-12 se prolongent encore aujourd’hui au CRA-W et au CARI, notamment par la réalisation de tests écotoxicologiques approfondis sur les principaux fongicides incriminés dans cette étude. Aux mesures de l’effet direct des produits sur les abeilles et sur le couvain, doivent encore s’ajouter des observations sur les effets indirects de ces produits sur les colonies dans leur ensemble. Une hypothèse émise est celle d’une perturbation des processus de transformation du pain d’abeille, à partir du pollen. Ces processus complexes impliquent notamment des levures, qui pourraient être affectées par les fongicides.

    Au stade actuel, il me semble prématuré de prendre des mesures immédiates sur le terrain. En revanche, nous ne pouvons qu’encourager nos chercheurs à poursuivre leurs travaux, en espérant que leur intuition et leur travail les conduiront à élucider les phénomènes délétères pour les insectes pollinisateurs, et que ceci nous permettra alors de prendre les mesures adéquates pour les prévenir.