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Les technologies participatives

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 260 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 26/01/2018
    • de COURARD Philippe
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Les technologies participatives font partie des richesses offertes par l’avènement des villes intelligentes.

    L’utilisation des nouvelles technologies est essentielle pour permettre à la ville intelligente de devenir une ville collaborative, dans laquelle citoyens et élus réfléchissent à la vision qu’ils ont de leur ville, et entreprennent, ensemble, de lui donner jour.

    Comme je le soulignais lors d’une question que j’ai soumise dernièrement à Madame De Bue, un enjeu de taille subsistera encore : donner l’occasion à chacun d’apprivoiser les outils numériques.

    Pour ce faire, il convient d’user de pédagogie et des lieux dédiés tels les espaces publics numériques (EPN) sont nécessaires.

    Au-delà toutefois, je suis étonné de la persistance et de la volonté, semble-t-il, de faire sien les vocables anglophones, pourtant parfaitement traduisibles dans notre belle langue. Pourquoi parler de Smart cities, de civic tech, d’open data, etc. ?

    Partant du principe que ce qui se conçoit aisément se formule tout aussi clairement, pourquoi ne pas systématiquement traduire en langue française, accessible à chacun de nos concitoyens wallons, tout nouveau concept ou idée liée à l’émergence des villes intelligentes ?

    L’usage de la langue française est un gage de créativité, la langue structurant la pensée de chacun d’entre nous. Chaque langue parlée permet d’emprunter des chemins de réflexion différents et nous offre une vision du monde distincte, participant par ailleurs à l’exercice de la pluralité et de la tolérance.

    La francophonie est un formidable projet qui se marie avec le numérique. Divers réseaux existent déjà et il me paraît intéressant de les consulter et de les alimenter. Je pense ici à l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) notamment, qui s’est doté d’une stratégie de la francophonie numérique à l’horizon 2020.

    Monsieur le Ministre partage-t-il ma conviction ? Prévoit-il des collaborations ? Des projets sont-ils en réflexion ? Quelles idées la Wallonie voudrait-elle défendre et voir abordées ?
  • Réponse du 20/02/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    La question de langue française et de son usage spécifique dans le cadre des technologies en général et dans le domaine du numérique ne sont pas du ressort de la Wallonie et je ne pense pas qu’il appartienne au Ministre de l’Économie et du Numérique de prendre des initiatives en la matière.

    Il s’agit plutôt de domaines de compétences relevant de la Fédération Wallonie Bruxelles et de l’Académie royale de la langue. Cela m’invite toutefois à quelques commentaires.

    Concernant l’usage généralisé de l’anglais dans le domaine du numérique, il faut constater qu’il s’agit de la langue véhiculaire du numérique, notamment parce que, à la base, les langages informatiques sont eux-mêmes en anglais. Toutes les entreprises dans le domaine du numérique, travaillent, développent et échangent en anglais. On peut évidemment regretter cette situation, mais elle est réelle.

    Premièrement, les entreprises du secteur du numérique pointent le manque de maîtrise de l’anglais par la main-d’œuvre wallonne comme l’un des freins principaux à leur développement. C’est bien sûr vrai pour les startups, PME et entreprises ayant des visées internationales, mais cela concerne également et de plus en plus d’emplois à plus ou moins forte connotation technologique dans un nombre croissant de PME wallonnes. L’apprentissage de l’anglais, lié il est vrai au développement du numérique, est donc un enjeu majeur pour le développement économique de la Wallonie.

    Le second a trait à l’usage au quotidien de notions liées aux nouvelles technologies dont l’appellation est souvent faite en anglais (l'honorable membre cite quelques exemples dans sa question). Je partage son avis sur le rôle des pouvoirs publics d’accompagner les personnes les moins connectées dans la transformation digitale que nous connaissons actuellement, de faire en sorte de ne laisser personne sur le bord du chemin numérique. Il cite également l’exemple des EPN dont, je lui en ai déjà assuré, je mesure l’importance. C’est la raison pour laquelle je ne suis pas absolument attaché à l’utilisation de l’anglais à tout prix. Je suis favorable à l’utilisation du français en fonction du message qui est porté et de l’audience à qui il est adressé. L’utilisation de termes francophones « données ouvertes » ou « protection de la vie privée » me paraitra par exemple pertinente dans une circulaire à destination des villes et communes alors que l’utilisation des termes « open data » et « privacy » me semblera plus appropriée si je m’adresse à des startups dans un incubateur.

    Je pense que cette flexibilité est la meilleure posture parce que, dans les faits, on constate souvent que c’est l’usage lui-même qui impose un équivalent français ou non à des termes initialement anglais.

    Accompagner les citoyens dans la transformation numérique, c’est aussi leur faire acquérir les notions qui y sont liées et qui s’imposeront à eux au quotidien afin de réduire encore la fracture numérique.